Keystone-SDA
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28 mai 2024 – 07h28
(Keystone-ATS) Les autorités de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont commencé l’évacuation de 7 900 personnes menacées par un éventuel nouveau glissement de terrain dans le centre du pays. Cette mesure intervient après le gigantesque glissement de terrain qui a presque anéanti un village vendredi.
« Toutes les heures, nous entendons le rocher se briser. C’est comme une bombe ou un coup de feu et les pierres continuent de tomber», a déclaré mardi l’administrateur provincial d’Enga.
Les services de secours affirment que plus de 2 000 personnes pourraient avoir été ensevelies vivantes dans le glissement de terrain de vendredi, mais jusqu’à présent, les sauveteurs n’ont retrouvé que cinq corps, ainsi que la jambe d’un sixième.
Il est « très improbable » que les sauveteurs retrouvent des survivants étant donné la gravité du glissement de terrain et le temps qui s’est écoulé depuis qu’il s’est produit, a déclaré Niels Kraaier, représentant de l’UNICEF en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Selon lui, “il ne s’agit pas d’une mission de sauvetage, mais d’une mission de récupération” des cadavres.
Le nombre d’habitants présents dans le village lorsqu’une partie du mont Mugalo s’est effondrée en pleine nuit est difficile à estimer, car les listes électorales sont obsolètes et ne recensent que les personnes de plus de 18 ans.
« Quartier très peuplé »
Le village, qui servait de comptoir commercial aux mineurs en quête d’or dans les hauts plateaux, comptait une population pouvant atteindre plus de 4 000 personnes. De nombreuses personnes fuyant les violences tribales récurrentes dans la région y ont également trouvé refuge ces dernières années, a noté Nicholas Booth, responsable du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
L’administrateur provincial, qui s’est rendu sur place à deux reprises, a déclaré que les habitants creusent le sol avec leurs mains pour tenter de retrouver les disparus dans cette zone « complètement dévastée ».
« C’était une zone très peuplée, avec des maisons, des commerces, des églises et des écoles, et elle a été complètement rasée. C’est la surface de la Lune. Ce ne sont que des pierres », a-t-il déclaré.
Les survivants sont « traumatisés », a poursuivi le responsable. « Des familles entières ont été ensevelies sous les décombres […] Chaque habitant de la province d’Enga a un ami ou un membre de sa famille qui a été tué, porté disparu ou touché par cette tragédie », a-t-il déclaré.
Forte pluie
L’administrateur s’est exprimé lors d’une visioconférence qui a réuni mardi matin des responsables de plusieurs pays pour fournir une aide internationale d’urgence. La Chine, les États-Unis d’Amérique, la France et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont déjà proposé leur aide.
«Je ne suis pas équipé pour faire face à cette tragédie», s’est plaint le responsable provincial. L’armée tente actuellement d’acheminer du matériel de construction lourd vers le site.
Les agences humanitaires estiment que plus de 1 000 personnes ont déjà été déplacées à cause de la catastrophe. Selon les habitants, le glissement de terrain pourrait avoir été provoqué par de fortes pluies récentes.
