Emmanuel Macron tente d’apaiser et appelle à la reprise du dialogue « en vue d’un accord global »

Emmanuel Macron tente d’apaiser et appelle à la reprise du dialogue « en vue d’un accord global »
Emmanuel Macron tente d’apaiser et appelle à la reprise du dialogue « en vue d’un accord global »
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Emmanuel Macron aux côtés du ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, Gérald Darmanin, à la résidence du Haut-Commissaire de Nouvelle-Calédonie, à Nouméa, le 22 mai 2024. LUDOVIC MARIN / VIA REUTERS

Près de 35 000 kilomètres aller-retour avalés par l’Airbus présidentiel, pour une visite express surprise et un résultat tout sauf garanti. Emmanuel Macron est arrivé jeudi 23 mai à 8h30 (heure locale) en Nouvelle-Calédonie secouée par l’insurrection, et en est reparti vers minuit. Sans avoir prononcé le mot que les indépendantistes kanak mobilisés depuis dix jours attendaient tous : ” retrait “.

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Retrait du projet de loi constitutionnelle sur l’élargissement du corps électoral pour les prochaines élections territoriales, l’étincelle qui a rallumé la révolte, Emmanuel Macron préfère d’autres termes. « Après avoir écouté tout le monde, il a dit, Je m’engage à faire en sorte que cette réforme ne soit pas mise en œuvre en force aujourd’hui, et que nous nous donnions quelques semaines pour permettre le calme et la reprise du dialogue en vue d’un accord global. »

Cet accord politique entre indépendantistes et loyalistes est attendu depuis deux ans, pour redéfinir le statut de la Nouvelle-Calédonie dans ses liens avec la France. Il comportera un chapitre sur la citoyenneté calédonienne, mais aussi un processus d’autodétermination qui pourrait, selon le chef de l’Etat, être scellé par un référendum.

Depuis lundi 13 mai, Nouméa et ses environs sont dévastés par de violents émeutiers qui ont méthodiquement ciblé l’outil économique de la « capitale » calédonienne en incendiant près de 400 sites industriels et commerciaux. Les blocages continuent de couper les flux en provenance de la ville et de son aéroport, au risque d’étouffer tout l’archipel : barricades d’indépendantistes parfois rejoints par des éléments radicaux d’un côté, barrières dressées par les habitants des quartiers les plus aisés du sud, soucieux de protéger leurs propriété sans craindre de s’armer aussi. Le couvre-feu reste en vigueur pour la nuit.

« Un mouvement protéiforme »

Lors d’une visite aux policiers du commissariat central de Nouméa, Emmanuel Macron a évoqué « un mouvement insurrectionnel absolument inédit que personne n’avait vu arriver avec un tel niveau de violence ». « Ce que j’ai vu jusqu’à présent en Nouvelle-Calédonie, c’est de l’entraide, du partage, personnellement je ne m’y attendais pas du tout, personne n’aurait pu en prédire l’ampleur »a-t-il assuré.

Quant à qualifier d’insurrection kanak ce qui se passe depuis l’explosion de violence du 13 mai, “la réalité nous le dira”et lui « veut rester prudent à ce stade »a répondu le président de la République à Monde. « Il y avait des slogans politiques. Les fondateurs du CCAT [la cellule de coordination des actions de terrain créée par le parti Union calédonienne du FLNKS] sont des dirigeants politiques. Parallèlement, des responsables du FLNKS m’ont parlé des récidivistes qui ont rejoint [au mouvement] et commis des abus. C’est un mouvement protéiforme ». Trop tôt pour trancher, mais, assure le chef de l’Etat, « le pari que nous faisons, s’il s’agit d’un mouvement politique, c’est de se confronter à une réponse politique ».

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