Le Rêve géorgien, le parti au pouvoir et pro-russe, est annoncé vainqueur des élections législatives, à l’issue d’un scrutin ponctué d’incidents dénoncés par l’opposition.
Publié le 27/10/2024 15:14
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En Géorgie, le parti au pouvoir Rêve Géorgien l’emporte à l’issue d’élections législatives décisives pour l’avenir du pays. Un parti accusé de dérive autoritaire et pro-russe. Après le décompte, la commission électorale a officiellement proclamé la victoire du parti du milliardaire Bidzina Ivanishvili. Il obtiendrait quelque 54% des voix, contre moins de 38% pour l’ensemble de l’opposition réunissant une coalition de partis.
L’opposition est apparue abasourdie samedi 26 octobre au soir des élections, mais elle reste combative et conteste les résultats. Ses partisans sont convaincus que cette élection a été volée par le rêve géorgien.
Mariam est une électrice de l’opposition et est très amère au lendemain de l’élection. Elle est éditrice à Tbilissi et militante depuis le début. Elle souhaitait se rendre samedi en région, au bureau de vote d’un petit village au sud-ouest de la capitale. « Cette fois, je me suis dit que j’allais m’engager encore plus pour être sur le terrain et bien comprendre comment les choses se passent »explique-t-elle.
Mariam affirme avoir vu des individus louches rôder autour du bureau, mais la journée s’est déroulée paisiblement, selon elle. C’est à la fin qu’elle se rend compte que tout ne va pas bien. Mariam aimerait vérifier le dépouillement des bulletins de vote : « …Et un membre de la commission a laissé échapper une phrase assez révélatrice. Il m’a dit : “Oui, mais de toute façon, tu sais, on a gagné partout”, alors qu’on venait de libérer les bulletins de vote. “
Mariam en est convaincue, le rêve géorgien ne peut pas avoir gagné équitablement. Cela fait des années, explique-t-elle, que les techniques et les méthodes d’intimidation se perfectionnent. L’achat vocal, par exemple, est plus discret. Prouver la fraude ne sera pas facile. La seule solution qui reste est de se mobiliser. « La rue évidemment, assure-t-elle, nous ne pouvons que protester, car si le rêve géorgien demeure ici, la Géorgie disparaîtra. Cela pourrait rester un territoire sous influence russe. Mais en tant que pays, la Géorgie cessera d’exister.» Elle espère que la communauté internationale se tiendra aux côtés de son pays.