Malgré la disparition de Raïssi, « nous sommes convaincus que la République islamique d’Iran poursuivra son soutien au peuple palestinien », a déclaré M. Haniyeh, qui s’est adressé brièvement à l’auditoire, au cours duquel certains ont crié « Mort à Israël ». Le Hamas et le Hezbollah font partie de « l’axe de la résistance » qui, avec notamment les rebelles yéménites Houthis, est soutenu par Téhéran dans le cadre de la guerre dans la bande de Gaza entre le Hamas et Israël.
Aucun candidat à sa succession
A l’extérieur de l’université, des dizaines de milliers de personnes étaient rassemblées sur les grands axes routiers, désertés par les voitures et là où les magasins avaient baissé leurs rideaux. Beaucoup d’entre eux brandissaient des portraits, parfois stylisés, du défunt président et des drapeaux iraniens, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Mercredi a été déclaré jour férié et les habitants de Téhéran ont reçu des messages sur leurs téléphones les invitant à « assister aux funérailles du martyr ». Plusieurs pays, comme la Russie, la Turquie et l’Irak, ont annoncé qu’ils seraient représentés lors d’une cérémonie organisée dans l’après-midi avec des dignitaires étrangers, mais pas au niveau des chefs d’Etat.
Les autorités ont décrété un deuil de cinq jours dans tout le pays, tout en préparant le processus de remplacement de M. Raïssi, qui préside l’Iran depuis 2021. L’une des tâches du président Mohammad Mokhber, 68 ans, est de préparer l’élection présidentielle, qui se tiendra le 28 juin. A ce stade, aucune personnalité politique ne s’est publiquement déclarée candidate.
Enterré jeudi
Prévues jusqu’à jeudi, les funérailles ont débuté mardi à Tabriz, la grande ville du nord-ouest près de laquelle l’accident s’est produit. Les huit cercueils recouverts du drapeau iranien ont ensuite été transférés dans la ville sainte de Qom, au sud de la capitale, où une foule immense a assisté à la cérémonie.
De nombreux et immenses portraits du « martyr » Ebrahim Raïssi ont été accrochés dans les lieux publics des principales villes. Le défunt président sera enterré jeudi à Mashhad (nord-est), sa ville natale.
Les funérailles sont organisées selon la tradition des grands rassemblements qui ont marqué les 45 premières années de la République islamique, comme celui qui a suivi la mort du général Qassem Soleimani, un haut responsable militaire tué par une frappe américaine en Irak en 2020.
Enquête ordonnée
Le président iranien est mort dans le crash de l’hélicoptère qui l’emmenait dimanche à Tabriz après avoir assisté à l’inauguration conjointe d’un barrage avec son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev, sur leur frontière commune. Parmi les victimes figure également le gouverneur de la province iranienne de l’Azerbaïdjan oriental.
Des opérations de recherche et de sauvetage difficiles ont été menées pendant une douzaine d’heures dans des conditions météorologiques défavorables, dans une région escarpée et boisée. L’épave de l’hélicoptère a été découverte lundi à l’aube. Une enquête sur les causes de l’accident a été ordonnée par le chef d’état-major des forces armées, Mohammad Bagheri.
L’ultraconservateur Ebrahim Raïssi était considéré comme l’un des favoris pour succéder à l’ayatollah Ali Khamenei, âgé de 85 ans. Durant sa présidence, il a fait face en 2022 à un mouvement de contestation populaire, à une crise économique aggravée par les sanctions américaines et à l’aggravation des tensions avec l’ennemi juré Israël.