La délégation sud-africaine s’oppose à l’adhésion du Maroc

La délégation sud-africaine s’oppose à l’adhésion du Maroc
La délégation sud-africaine s’oppose à l’adhésion du Maroc

Le groupe des BRICS, composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, se trouve à un tournant. Après avoir accueilli six nouveaux pays l’année dernière, l’élargissement du bloc provoque un tournant, l’Afrique du Sud s’oppose à l’adhésion du Maroc, créant ainsi une polémique au sein de l’organisation qu’incarne le Sud Global.

L’Afrique du Sud, membre des BRICS, s’oppose fermement à l’adhésion du Maroc. Cette résistance, selon des sources de Bloomberg, s’explique par des tensions géopolitiques et des craintes quant à l’influence de Pretoria au sein du groupe. En effet, l’Afrique du Sud souhaite préserver son poids politique et stratégique au sein des BRICS et considère le Maroc comme un rival régional.

La réunion des BRICS actuellement en cours à Kazan, en Russie, la première depuis l’annonce de l’élargissement, a mis en évidence les divergences d’opinion. L’Argentine, initialement invitée, a finalement rejeté l’offre, tandis que l’Arabie saoudite reste hésitante. D’autres pays, comme la Malaisie, la Thaïlande, le Nicaragua et la Turquie, manifestent leur intérêt pour les BRICS, mais les perspectives d’une nouvelle expansion lors du prochain sommet en Russie semblent limitées.

Lire aussi : Le marché des BRICS, une opportunité stratégique pour l’industrie et le commerce marocains

L’Inde, pilier du groupe, s’oppose fermement à un élargissement massif, craignant que son influence ne soit diluée. Il propose plutôt de créer une catégorie de « pays partenaires des BRICS », sans droit de vote, pour maintenir une certaine neutralité et éviter que le groupe ne devienne une plateforme ouvertement anti-occidentale, sous l’influence de la Chine et de la Russie.

Le Brésil et l’Afrique du Sud partagent ce point de vue, craignant de perdre leur influence au sein d’un groupe plus large. Les responsables sud-africains ont clairement indiqué que toute tentative de marginaliser Pretoria en invitant des pays comme le Maroc ou le Nigeria se heurterait à une forte résistance.

Certains pays, comme les Émirats arabes unis, adoptent une approche plus nuancée. Selon des sources proches du dossier, les Émirats rejettent l’idée selon laquelle l’adhésion aux BRICS serait considérée comme une déclaration de guerre à l’Occident. Ils entretiennent des relations fortes avec les puissances occidentales, notamment les États-Unis, et souhaitent éviter tout malentendu géopolitique.

Le débat sur l’élargissement des BRICS révèle des fractures au sein du groupe, malgré son image de contrepoids aux puissances occidentales. La diversité des opinions, allant de l’opposition pure et simple de l’Inde à la prudence des Émirats arabes unis, témoigne des complexités géopolitiques en jeu. Pour certains membres, comme l’Afrique du Sud, la question est existentielle : l’élargissement pourrait les marginaliser et bouleverser les équilibres régionaux et internationaux.

L’adhésion de nouveaux pays aux BRICS semble inévitable à long terme, mais les débats internes montrent que la question reste un champ de mines. Le sommet en Russie ne parviendra peut-être pas à un consensus, mais il reflétera certainement des tensions croissantes au sein du groupe sur les défis de son évolution. Le Maroc, malgré son intérêt pour les BRICS, devra faire face à une forte opposition, notamment de la part de l’Afrique du Sud, s’il espère intégrer ce groupe influent.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Élection présidentielle américaine : une issue encore incertaine
NEXT L’iPhone 17 marquerait un tournant stratégique pour Apple sur la puce Wi-Fi