Intenses bombardements israéliens sur la banlieue sud de Beyrouth

(Beyrouth) D’intenses bombardements aériens israéliens ont frappé mercredi soir la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, visé par dix-sept frappes qui ont détruit plusieurs bâtiments, selon l’agence libanaise, et provoqué une énorme explosion.


Publié à 6h25

Mis à jour à 17h02

Hachem OSSEIRAN, avec Louis BAUDOIN-LAARMAN à Jérusalem

Agence -Presse

Ce que vous devez savoir

  • Six bâtiments ont été détruits à Beyrouth dans un seul quartier après d’intenses bombardements aériens israéliens ;
  • L’armée israélienne a annoncé avoir tué ces derniers jours « des dizaines » de combattants et « démantelé des dizaines d’infrastructures et de tunnels » au Liban ;
  • Au lendemain de ses entretiens avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a jugé que le « moment » était venu de mettre fin à la guerre à Gaza ;
  • M. Blinken a de nouveau appelé Israël à faciliter l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, soulignant l’insuffisance des « progrès » ;
  • L’OMS a annoncé qu’elle reportait la campagne de vaccination contre la polio qui devait commencer dans le nord de Gaza, invoquant « des bombardements intensifs et des ordres de déplacement massif » de la population.

Selon l’agence de presse libanaise Ani, il s’agit des attentats à la bombe les plus importants dans cette zone depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah il y a un mois.

Quelques heures plus tôt, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, en tournée au Moyen-Orient, avait appelé Israël, en guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza et contre le Hezbollah au Liban, à éviter une escalade avec l’Iran, qui soutient l’Iran. deux mouvements islamistes.

L’agence Ani a annoncé mercredi soir qu’au moins dix-sept frappes israéliennes avaient touché la banlieue sud de Beyrouth, après un appel d’Israël aux habitants pour qu’ils évacuent plusieurs zones.

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AGENCE PHOTO FRANCE-PRESSE

L’agence Ani a annoncé mercredi soir que dix frappes israéliennes avaient touché la banlieue sud de Beyrouth et que six bâtiments avaient été détruits dans le seul quartier de Laylaki.

Les images de l’AFP ont montré une énorme explosion, suivie d’explosions plus petites dans la zone.

Selon Ani, six bâtiments ont été détruits dans le seul quartier de Laylaki, tandis que la chaîne pro-iranienne Al-Mayadeen a affirmé qu’un de ses bureaux dans un quartier du sud de Beyrouth avait été touché.

En revanche, aucune alerte n’a été donnée pour la frappe qui a touché le quartier de Jnah, au sud de Beyrouth.

Cette frappe a tué une personne et en a blessé cinq autres, selon le ministère libanais de la Santé.

Dans la matinée, Israël a bombardé Tyr, au sud du Liban, obligeant à fuir une partie des habitants de cette ville côtière, ancienne cité phénicienne et romaine au riche patrimoine archéologique, où les rues ont été dévastées.

“La ville entière a tremblé”, a déclaré Rana, une habitante qui a refusé de donner son nom de famille, lorsque les frappes ont touché “le cœur de Tyr”.

La visite de M. Blinken dans la région est la onzième depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, qui s’est étendue au Liban en septembre sur fond de tentatives de médiation internationale pour un cessez-le-feu. le feu a échoué.

Le secrétaire d’État a également appelé mardi Israël à faciliter l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza assiégée, constatant des « progrès » dans ce domaine qu’il juge insuffisants.

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PHOTO NATHAN HOWARD, PRESSE ASSOCIÉE

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane

« Guerre contre l’Iran »

M. Blinken a jugé mercredi que le « moment » était venu de mettre fin à la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Selon lui, Israël a atteint « la plupart de ses objectifs stratégiques » dans le territoire palestinien, « avec l’idée de faire en sorte que le 7 octobre ne puisse plus jamais se reproduire ».

Après cette attaque, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.

Mardi, le secrétaire d’État a estimé que la mort de Yahya Sinouar, le chef du Hamas tué par des soldats israéliens le 16 octobre, offrait une « opportunité importante de rapatrier les otages » détenus à Gaza et de « mettre fin à la guerre ».

Cependant, une Source sécuritaire a déclaré mercredi que l’armée israélienne était prête à affronter encore « des mois de combats » à Gaza et au Liban. Israël ne mène pas « une guerre contre Gaza, ni une autre guerre contre le Liban », mais « une guerre contre l’Iran, parfois directement, parfois indirectement, via les alliés de l’Iran », a ajouté cette Source.

M. Blinken a jugé “très important qu’Israël réponde d’une manière qui ne crée pas une plus grande escalade”, tandis que l’Iran se dit déterminé à riposter en cas d’attaque israélienne après le tir de 200 missiles iraniens contre son territoire le 1est octobre.

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PHOTO OMAR AL-QATTAA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des Palestiniens déplacés fuient les opérations militaires israéliennes à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 22 octobre 2024.

« Un autre hiver en guerre »

Dans la bande de Gaza, l’Organisation mondiale de la santé a reporté une campagne de vaccination contre la polio qui devait débuter dans le nord du territoire, où l’armée israélienne mène depuis le 6 octobre une nouvelle offensive contre le Hamas.






L’offensive israélienne lancée à Gaza en représailles à l’attaque du 7 octobre 2023 a tué au moins 42.792 Palestiniens, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

La guerre a provoqué le déplacement de la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants du territoire, qui s’apprêtent à vivre un deuxième hiver soumis à des pénuries de plus en plus sévères.

“Nous ne nous attendions pas à vivre un nouvel hiver de guerre”, a déclaré mercredi à l’AFP Salah Abou al-Jabeen, une femme de 32 ans vivant dans un camp surpeuplé à Nousseirat, au centre du territoire.

“Nous devons remplacer les tentes car elles ont été endommagées par le soleil cet été”, “nous avons aussi besoin de couvertures et de vêtements”, a-t-elle ajouté.

En Israël, l’attaque du Hamas a fait 1.206 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes, dont des otages tués ou morts en captivité.

Sur les 251 personnes ensuite enlevées, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée.

« Au bord de l’effondrement »

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AGENCE PHOTO FRANCE-PRESSE

De la fumée s’élève des bâtiments détruits sur le site d’une frappe aérienne israélienne mardi dans le quartier de Mreijeh, dans la banlieue sud de Beyrouth.

Au Liban, l’armée israélienne a poursuivi mercredi ses opérations terrestres dans le sud, lancées le 30 septembre, où le Hezbollah a affirmé avoir déjoué une tentative d’infiltration de soldats israéliens.

Israël dit vouloir neutraliser le Hezbollah au sud du Liban, limitrophe de son territoire, et permettre le retour vers le nord d’Israël de 60 000 habitants déplacés par les tirs incessants de roquettes depuis un an.

Le Hezbollah a déclaré mercredi avoir tiré des roquettes sur une base militaire et un site militaro-industriel près de Tel-Aviv, la principale ville du centre du pays, et avoir ciblé deux autres bases militaires près de Haïfa, dans le nord.

Le Hezbollah a confirmé mercredi la mort dans une frappe israélienne d’Hachem Safieddine, le successeur attendu à la tête du mouvement chiite de Hassan Nasrallah, lui-même tué dans la banlieue sud de Beyrouth le 27 septembre.

Au moins 1.552 personnes ont été tuées au Liban depuis le début de la campagne de frappes aériennes israéliennes le 23 septembre, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.

L’ONU a recensé quelque 800 000 personnes déplacées.

“Le Liban est au bord de l’effondrement”, a prévenu la chef de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, à Beyrouth.

Les bombes guidées SPICE au cœur des bombardements au Liban et à Gaza

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AGENCE PHOTO FRANCE-PRESSE

De la fumée s’élève après une frappe aérienne israélienne sur le village de Khiam au sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 23 octobre 2024.

Mardi, une frappe israélienne au sud de Beyrouth a provoqué l’effondrement d’un immeuble tel un château de cartes, devant des cibles de l’AFP. L’appareil, une bombe guidée SPICE 2000, selon deux experts, est utilisé par Israël dans ses soi-disant attaques de précision contre le Hamas et le Hezbollah.

Les kits de guidage « SPICE » – acronyme anglais pour Intelligent, précis, rentable – produits par l’industriel israélien Rafael, sont en service depuis 2003.

Attachés à des corps de bombe de 125 kilogrammes (Spice 250), 450 kg (SPICE 1000) ou 900 kg (SPICE 2000), ils permettent à la bombe de tomber à moins de trois mètres de sa cible, selon Rafael.

Depuis la première utilisation à grande échelle de ce type de munitions lors de la guerre du Golfe en 1991, les campagnes de bombardement aérien s’appuient sur l’utilisation de ces kits de guidage fixés sur les corps des bombes.

Le pilote de l’avion peut également larguer le projectile à une distance de sécurité – jusqu’à 125 kilomètres selon le modèle – grâce à de petites ailerons dépliables, qui les transforment en bombes planantes.

Guidée par satellite et équipée d’une centrale inertielle pour localiser sa position, la bombe guidée SPICE dispose également d’un « chercheur électro-optique », sorte de caméra fixée dans sa pointe avant.

À l’approche de la cible, il compare l’image renvoyée à celles prises par l’objectif préalablement stockées dans le logiciel embarqué, avant de se lancer dans sa direction.

À l’automne 2023, quelques semaines après le début des opérations israéliennes contre le Hamas à Gaza suite à l’attaque du 7 octobre, l’administration américaine a approuvé la fourniture à Israël de kits de guidage SPICE produits aux États-Unis pour un montant de 320 millions de dollars.

 
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