Incitation à la haine contre les Juifs

Incitation à la haine contre les Juifs
Incitation à la haine contre les Juifs

L’imam controversé Adil Charkaoui ne sera pas accusé d’incitation à la haine parce que le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a déterminé que les preuves déposées par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) étaient insuffisantes.


Publié à 17h01

Mis à jour à 18h08

C’est ce qu’a annoncé le DPCP dans un communiqué jeudi après-midi.

Selon l’organisme public, « la preuve ne prouve pas hors de tout doute raisonnable que les propos prononcés constituent une incitation à la haine contre un groupe identifiable au sens de la disposition du Code criminel applicable, compte tenu de l’interprétation qu’en font les tribunaux ».

Le DPCP avait ouvert une enquête visant Adil Charkaoui à la suite de propos tenus par l’imam lors d’un rassemblement pro-palestinien à Montréal le 28 octobre.

« Allah, prends soin de ces agresseurs sionistes. Allah, prends soin des ennemis du peuple de Gaza. Allah les identifie tous un à un puis les extermine, et n’en exclut aucun ! », a déclaré Adil Charkaoui en arabe, devant des milliers de manifestants rassemblés dans le centre-ville.

Sur les réseaux sociaux, Adil Charkaoui s’est alors défendu d’avoir appelé à la haine et à la violence contre les juifs. C’était en fait un appel à Dieu, et il n’a jamais prononcé le mot « Juif », a-t-il expliqué dans une vidéo en direct. Il a également déclaré qu’il citait le Coran lors de son discours.

Une décision qui divise

Adil Charkaoui a célébré la nouvelle via le réseau X. «Takbir! », a-t-il simplement écrit, une formule arabe que l’on peut traduire par « Dieu est grand ».

Selon Eta Yudin, vice-présidente québécoise du Centre consultatif pour les relations juives et israéliennes (CIJA), cette décision soulève des lacunes dans le cadre juridique canadien.

Adil Charkaoui est un « extrémiste » qui a appelé « à exterminer les Juifs » dans son discours du 23 octobre, a déclaré Eta Yudin par SMS. Selon le vice-président québécois du CIJA, l’abandon des poursuites contre l’imam «démontre des lacunes évidentes dans un Code criminel qui n’est donc pas adapté tel quel pour protéger la population contre les discours de haine».

Eta Yudin a assuré qu’elle n’avait “aucun doute que le DPCP a mené son enquête avec de bonnes intentions, et que le travail a été bien fait par la GRC”, mais a invité le gouvernement fédéral à “procéder à un examen de conscience sur le cadre juridique actuel”. .

Autres litiges

Initiée d’abord par le Service de police de la ville de Montréal (SPVM), l’enquête visant Adil Charkaoui a été reprise par l’Équipe intégrée de la sécurité nationale (ISTN) de la GRC en novembre 2023. Signe de l’importance accordée au dossier, c’était la police fédérale elle-même. qui avait demandé à prendre les choses en main.

Adil Charkaoui n’en est pas à sa première polémique, la plus notoire remontant au début des années 2000. L’imam a ensuite été incarcéré sous couvert d’un certificat de sécurité, car les autorités canadiennes le soupçonnaient d’être un agent dormant du groupe terroriste Al-Qaïda. Il a été libéré parce que le gouvernement canadien ne voulait pas révéler au tribunal la Source des informations obtenues à son sujet.

Adil Charkaoui n’a jamais été accusé d’un crime lié à ces soupçons et il poursuit le gouvernement canadien en dommages-intérêts depuis 13 ans. L’affaire est toujours pendante devant la Cour supérieure du Québec.

Plusieurs disciples de l’imam sont également partis en Syrie dans le but de rejoindre des groupes jihadistes dans le contexte de guerre civile qui déchirait le pays.

Avec Vincent Larouche, Henri Ouellette-Vézina et Daniel Renaud, -

 
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