Budget, immigration, AME…. ce qu’il faut retenir de l’entretien de Michel Barnier au JDD

Budget, immigration, AME…. ce qu’il faut retenir de l’entretien de Michel Barnier au JDD
Budget, immigration, AME…. ce qu’il faut retenir de l’entretien de Michel Barnier au JDD

Il a écarté de nombreux sujets. Le Premier ministre Michel Barnier s’est longuement exprimé dans un entretien publié ce dimanche dans le JDD. Budget, OQTF, aide médicale de l’État (AME), loi sur la fin de vie… voici ce qu’il faut retenir.

Sur le budget, une mise en garde contre la tentation d’un « concours fiscal Lépine »

Pour lui, l’économie française doit maintenir sa « stabilité », une des « clés de la croissance et de l’investissement ». “J’espère que le gouvernement, à travers le budget, garantira des conditions stables pour encourager les acteurs économiques à investir”, a-t-il déclaré, soulignant “un taux de croissance de 1,1%” et “une inflation qui continue de baisser”.

Il met donc en garde contre la tentation d’un « concours fiscal Lépine » lors de l’examen du budget 2025 au Parlement, après une première semaine de débats en commission marquée par l’adoption de nombreux amendements créant de nouveaux impôts. La commission des Finances a rejeté samedi un projet de budget largement révisé après quatre jours de débat. Les partis de la coalition gouvernementale et le Rassemblement national ont voté contre un texte prévoyant, sous l’impulsion de la gauche, des milliards d’euros de nouvelles recettes fiscales.

Avec l’adoption des amendements du Nouveau Front populaire (NFP), “qui ne collaient même pas, le texte était devenu intenable”, a déploré Michel Barnier. « Dans le cadre du débat parlementaire, nous serons attentifs aux amendements qui préservent ou améliorent la compétitivité et, plus largement, l’activité économique. Parce que les choses doivent être claires : l’effort auquel tout le monde doit participer ne peut pas se transformer en un concours fiscal Lépine», a-t-il déclaré.

Il a ajouté qu’il souhaitait que le débat parlementaire se développe, mais n’excluait pas une adoption sans vote, via l’article 49.3 de la Constitution. Le Premier ministre a réitéré « son engagement à ce qu’aucune taxe temporaire, dictée par les circonstances, ne devienne permanente ». “Je ne souhaite pas que nous augmentions les impôts au-delà de l’effort temporaire que nous avons demandé à certaines grandes entreprises et aux contribuables les plus riches”, a-t-il déclaré.

Barnier veut un « esprit de dialogue » sur les OQTF

Après avoir insisté sur une « prise de conscience assez unanime » sur la question migratoire au niveau européen, Michel Barnier affirme vouloir « accélérer la mise en œuvre du Pacte Asile et Immigration » voté en avril par Bruxelles « en le transposant dans notre droit national ». Son « application rapide doit justement permettre de renforcer les contrôles et de mieux organiser le traitement des demandes d’asile depuis les frontières extérieures » de l’Union européenne (UE).

Michel Barnier, qui s’est rendu vendredi, avec le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, à la frontière italienne pour une réunion de travail avec deux ministres italiens (Affaires étrangères et Intérieur) sur la question de l’immigration, précise qu’il se rendra à Rome en novembre pour rencontrer la Première ministre italienne Giorgia Meloni, issue de l’extrême droite post-fasciste.

Concernant les étrangers soumis à des obligations de quitter le territoire français (OQTF) et dont le pays d’origine refuse leur retour, il dit vouloir « dans un esprit de dialogue », « prolonger ou reprendre les discussions avec ces pays ». “Nous ne le ferons pas de manière agressive, mais en mettant en place tous les outils de la coopération bilatérale”, ajoute-t-il, estimant qu'”il y a des pays proches de la , comme l’Algérie et le Maroc, avec lesquels le dialogue est possible”. « Et nous pourrons effectivement examiner toutes les dimensions, si nécessaire, depuis la délivrance des visas jusqu’à l’aide au développement », prévient-il.

Une volonté de « maîtriser les dépenses de l’AME »

Sur la question de l’aide médicale de l’Etat (AME) destinée aux étrangers en situation irrégulière, Michel Barnier souhaite une « maîtrise des dépenses ». « Il est important de veiller à ce que l’AME ne soit jamais détournée de sa finalité, à savoir un outil de santé publique », ajoute-t-il.

Le gouvernement s’est dit mardi favorable au gel des crédits consacrés à l’AME, un changement d’orientation après avoir initialement prévu de les augmenter dans le budget 2025. En 2024, l’AME représentait environ 0,5% des dépenses publiques. santé assurée par le budget de la Sécurité Sociale (PLFSS). Fin 2023, on comptait 466 000 bénéficiaires de l’AME.

Fin de vie, Nouvelle-Calédonie, Conseil des Ministres…

Concernant la loi sur la fin de vie, dont l’examen s’est soldé par la dissolution de l’Assemblée nationale, Michel Barnier veut « consulter » les différentes « parties prenantes » (parlementaires, soignants, associations…) avant de reprendre les discussions. “C’est à l’issue de cette consultation que nous préciserons le calendrier et les modalités, en fonction des travaux de l’Assemblée nationale”, a-t-il précisé.

Sur la Nouvelle-Calédonie, en proie à une crise profonde depuis plusieurs mois, Michel Barnier estime « que le moment est venu d’entamer une nouvelle étape ». Il indique que le président du Sénat Gérard Larcher et l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet “s’y rendront ensemble pour une mission de dialogue et d’écoute” sans donner de date. “Je m’y rendrai moi-même”, a-t-il ajouté, appelant à un “plan de reconstruction économique et sociale”.

Interrogé également sur les propos d’Emmanuel Macron en Conseil des ministres sur la création de l’Etat d’Israël que nous avions révélés le 15 octobre, le Premier ministre a réaffirmé que “ce qui est dit au plus haut niveau de l’Etat” ne doit pas être rapporté publiquement ni dénaturé. .»

 
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