(Beyrouth) Le Hezbollah a revendiqué dimanche une attaque de drone contre une base militaire dans le nord d’Israël, qui a fait plus de 60 blessés dans la zone, au moment où il mène au Liban des combats rapprochés avec l’armée israélienne, qui s’intensifient. ses frappes aériennes contre la formation pro-iranienne.
Publié à 8h26
Mis à jour à 16h15
Sarah BENHAIDA avec Jay DESHMUKH à Jérusalem
Agence France-Presse
Le ministère libanais de la Santé a annoncé dimanche que 51 personnes avaient été tuées la veille dans des frappes israéliennes, portant le bilan au Liban à plus de 1.300 depuis l’entrée en guerre ouverte du Hezbollah et d’Israël le 23 septembre, selon un décompte de l’AFP.
Les services d’urgence israéliens ont déclaré que plus de 60 personnes avaient été blessées dans la zone où le Hezbollah a déclaré avoir lancé « un escadron de drones explosifs sur un camp d’entraînement militaire » au sud de Haïfa, la principale ville du nord de Haïfa. Israël, consacrant cette attaque à son ancien dirigeant, Hassan Nasrallah, assassiné le 27 septembre par une frappe israélienne près de Beyrouth.
Le mouvement libanais a déclaré avoir combattu des soldats israéliens « avec des armes automatiques » et des « roquettes » en fin d’après-midi dans au moins quatre villages frontaliers d’Israël, et avoir tendu une embuscade à des soldats qui tentaient de s’infiltrer, l’armée israélienne rapportant « des combats face à face ». -faire face aux combats ».
Il a diffusé un ancien enregistrement sonore de Hassan Nasrallah où il galvanise les combattants lors des manœuvres. L’armée a annoncé de son côté avoir capturé un combattant du Hezbollah dans un tunnel du sud Liban, une première depuis qu’elle y a lancé une offensive terrestre le 30 septembre.
Après avoir affaibli le Hamas palestinien à Gaza, Israël a déplacé le front de la guerre au Liban, affirmant vouloir permettre le retour vers le nord d’Israël de quelque 60 000 habitants, déplacés par les tirs de roquettes menés depuis un an par le Hezbollah en soutien au Hamas.
Israël ne permettra pas au Hezbollah de retourner dans les zones frontalières, même après le retrait de ses soldats, a déclaré dimanche son ministre de la Défense, Yoav Gallant.
« Comme un tremblement de terre »
Selon l’agence de presse officielle libanaise ANI, l’armée de l’air israélienne a également intensifié ses frappes sur des villages du sud depuis minuit, après avoir touché samedi soir un marché de la ville de Nabatiyeh.
« Tout a été détruit […] comme si un tremblement de terre avait ravagé le marché», a témoigné dans la matinée à l’AFP un habitant, Tareq Sadaq, au milieu des décombres fumants.
Nabatiyeh fait partie des localités de la région où l’armée israélienne appelle régulièrement les habitants à évacuer vers le nord.
La Croix-Rouge libanaise a fait état de plusieurs secouristes blessés dimanche lors d’une grève dans la région, et l’armée libanaise a fait état de trois soldats blessés par des « frappes israéliennes ».
L’ONU a recensé près de 700 000 personnes déplacées depuis qu’Israël a commencé à bombarder les bastions du Hezbollah dans le sud et l’est ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth le 23 septembre.
« Violations choquantes »
La force de paix de l’ONU au Liban, la FINUL, a de son côté dénoncé des « violations choquantes » par Israël contre ses positions, après avoir critiqué vendredi des tirs israéliens « répétés » les visant dans le sud du Liban, soulevant un tollé diplomatique.
Elle a décrit l’entrée « en force » dans la matinée de deux chars israéliens dans l’une de ses positions, avant que des tirs « provoquent de la fumée » qui a déclenché « des irritations cutanées et des réactions gastro-intestinales chez 15 soldats de la paix ».
L’armée a indiqué qu’un de ses chars “qui tentait d’évacuer des soldats blessés” “a heurté un poste de la FINUL”.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait précédemment exhorté l’ONU à retirer « immédiatement » la FINUL des zones de combat. Son homologue italienne, Giorgia Meloni, dont le pays fournit le plus de troupes à la Finul, lui a répété qu’« attaquer » cette force était « inacceptable ».
Entretien Macron-Pezeshkian
La guerre du Liban et celle de Gaza, déclenchées par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, se double d’une escalade entre l’Iran et Israël, dont les dirigeants menacent de riposter à une attaque de missile iranien sur 1est octobre.
Le Pentagone a annoncé dimanche le déploiement en Israël du système américain de défense antimissile à haute altitude THAAD en soutien à l’allié israélien contre Téhéran.
L’Iran est “totalement prêt à affronter une situation de guerre”, a prévenu dimanche son chef de la diplomatie, Abbas Araghchi.
Le président iranien Massoud Pezeshkian a discuté dimanche par téléphone avec son homologue français Emmanuel Macron de la manière d’obtenir un « cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël » et de « mettre fin au génocide ». […] à Gaza et au Liban», selon un communiqué de ses services.
M. Macron a souligné « la responsabilité de l’Iran de soutenir une désescalade générale », selon la présidence française.
« Plus d’espoir » à Jabalia
Dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, l’armée israélienne poursuit l’offensive qu’elle a relancée dans le nord, où elle accuse le Hamas de chercher à reconstituer ses forces.
“Il y a beaucoup de morts et des gens encore sous les décombres”, a déclaré à l’AFP Mouhammad Abou Halima, 40 ans, dans la ville bombardée et encerclée de Jabalia. « Depuis plus d’une semaine, il n’y a plus d’espoir, plus d’eau et plus de moyens de subsistance. »
L’armée a affirmé dimanche avoir éliminé “des dizaines” de combattants dans la zone, où plus de 400 000 personnes sont coincées, selon l’ONU.
L’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 a fait 1.206 morts en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant des otages morts ou tués en captivité à Gaza.
Au moins 42.227 Palestiniens ont été tués, pour la plupart des civils, dans l’offensive de représailles israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas, jugées fiables par l’ONU.