Violence physique et psychologique envers les élèves et le personnel, cris, techniques d’intimidation, certaines matières peu ou pas étudiées : le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville annonce la mise en place de mesures « sans précédent » à l’école primaire de Bedford, dans la Côte-des- Neiges, et il a demandé des « audits » dans trois autres écoles du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM).
Pas moins de 11 enseignants feront l’objet d’une enquête.
Le rapport d’enquête rendu public vendredi « témoigne de faits troublants concernant des actions et des comportements qui suscitent des inquiétudes quant à la sécurité physique et psychologique des élèves ».
« Les enquêteurs ont constaté la présence d’un climat de peur et d’intimidation instauré par un clan dominant » et que « le niveau de compétence des enseignants est préoccupant », peut-on lire dans le rapport d’enquête.
La situation est si grave que deux guides ont été envoyés à l’école de Bedford pour rétablir « un climat sain et sécuritaire », assurer la compétence des enseignants, notamment par la formation continue et rétablir « le bon fonctionnement de la direction de l’école et du conseil d’établissement ». .
L’enquête a été lancée à la suite d’un reportage de la journaliste Valérie Lebeuf, de la station 98.5, qui date du 23 mai 2023. La journaliste faisait alors état d’un climat déjà toxique au sein de l’école, et ce depuis plusieurs années.
Le rapport d’enquête dévoilé vendredi, mais qui date de juin 2024, indique que « la situation décrite dans les médias semble opposer un camp de personnes d’origine maghrébine, qualifié de « clan dominant » ou de « clan majoritaire » à un plan. composé d’individus d’origines diverses qualifiés de « clan minoritaire ».
« Il est important de souligner, peut-on lire, que bien que le clan majoritaire soit majoritairement composé de personnes d’origine maghrébine, des personnes d’autres origines lui sont également associées. Aussi, le clan minoritaire est également en partie composé d’individus d’origine maghrébine, parmi lesquels certains des plus forts opposants au clan majoritaire. Il serait erroné de conclure qu’un individu d’origine maghrébine, enseignant à l’école de Bedford, est nécessairement associé au clan dominant. »
Les enquêteurs ont rapporté que certaines matières n’étaient pas enseignées ou très peu enseignées à l’école de Bedford. Des lacunes ont été identifiées dans l’enseignement de la communication orale, des sciences et technologies, de l’éthique et de la culture religieuse ainsi que de l’éducation sexuelle.
D’autres écoles désormais scrutées à la loupe
Le ministre Drainville demande également à son ministère de procéder rapidement à des audits dans trois autres écoles du CSSDM, soit les écoles Saint-Pascal-Baylon (primaire), Bienville (primaire) et La Voie (secondaire).
Ces mandats de vérification sont nécessaires car des informations complémentaires relatives à des enjeux et problèmes similaires à ceux rapportés à l’école de Bedford nous sont parvenues à la suite de l’enquête sur cette dernière.
Le CSSDM « prend acte » des recommandations
Dans un communiqué, le Centre de services scolaire de Montréal a indiqué qu’il « prend note » des recommandations de l’enquête, qui « met en lumière des pratiques éducatives inacceptables, qui ont eu lieu au fil des années, et l’importance de dénoncer sans délai les situations inappropriées ».
« Les actions et commentaires inappropriés n’ont pas leur place dans les écoles, envers les élèves ou les membres du personnel. Toute personne du milieu éducatif est invitée à les signaler afin que les mesures appropriées puissent être prises au plus vite. »
Ayant le souci constant du bien-être des étudiants, le CSSDM s’engage à mettre en œuvre toutes les recommandations qui le concernent dans la situation actuelle.
