(Tampa) L’ouragan Milton est revenu dans la catégorie maximale mardi avant de toucher terre en Floride dans la nuit de mercredi à jeudi, dans ce qui pourrait être “la pire tempête” à avoir frappé cette péninsule “depuis un siècle” selon le président Joe Biden.
Publié à 6h49
Mis à jour à 18h58
Gérard MARTINEZ avec Paul NÖLP à Washington
Agence France-Presse
Milton C’est “un ouragan majeur et dangereux” revenu en catégorie 5 sur l’échelle Saffir-Simpson, la plus élevée, après avoir été rétrogradé en catégorie 4, a prévenu mardi le National Hurricane Center (NHC) américain.
Avec des vents allant jusqu’à 270 km/h, des « fluctuations d’intensité » sont probables avant que l’ouragan ne frappe la côte ouest de la Floride, a-t-il indiqué dans son dernier bulletin.
L’ouragan se déplace du sud-ouest vers le nord-est dans le golfe du Mexique. Son passage mardi au large de la péninsule du Yucatan, au Mexique, n’a fait aucune victime, provoquant seulement quelques dégâts matériels.
“L’ensemble de la péninsule de Floride est sous une forme de surveillance ou d’alerte”, a déclaré mardi Ron DeSantis, gouverneur de cet État du sud-est des États-Unis.
Milton Cela pourrait être “la pire tempête qu’ait connue la Floride depuis un siècle”, a déclaré mardi Joe Biden, en marge d’une réunion à la Maison Blanche sur les préparatifs.
“Vous devez évacuer maintenant, c’est une question de vie ou de mort”, a déclaré le président américain aux habitants du troisième Etat le plus peuplé du pays. Sa vice-présidente Kamala Harris lui a emboîté le pas sur ABC. Le candidat démocrate à la présidentielle de novembre a demandé aux habitants de « prendre les autorités locales au sérieux ».
Signe de la gravité de la situation, la Maison Blanche a annoncé que Joe Biden avait décidé de ne pas se rendre comme prévu en fin de semaine en Allemagne puis en Angola.
Milton devrait toucher terre en Floride, le troisième État le plus peuplé des États-Unis, dans la nuit de mercredi à jeudi.
“Tout le monde s’en va”
Selon les scientifiques, le changement climatique rend plus probable une intensification rapide des tempêtes et augmente le risque d’ouragans plus puissants en réchauffant les eaux des mers et des océans. Les températures dans l’Atlantique Nord évoluent continuellement depuis plus d’un an à des niveaux de chaleur record, selon les données de l’Observatoire météorologique américain (NOAA).
Selon l’expert météorologique Michael Lowry, « si les pires prévisions se matérialisent pour la région de Tampa Bay, les inondations côtières causées par Milton pourrait être le double de ceux observés il y a deux semaines Hélène ».
« Milton renforcé lundi à un rythme effréné », l’un des « plus rapides jamais observés dans le bassin atlantique », a-t-il ajouté.
Des générateurs, de la nourriture, de l’eau et des bâches sont distribués dans toute la Floride et de nombreux habitants envisagent de partir. À Tampa, des dizaines de voitures ont fait la queue pour collecter des sacs de sable afin de protéger leurs maisons des inondations attendues.
«Je crains que tout soit inondé», confie Luis Santiago dans la file.
Au sud de Tampa, dans la ville de Sarasota, Sam Lee s’est arrêté dans un magasin avant d’être évacué vers un Airbnb à l’intérieur des terres avec sa femme et ses enfants.
« Tout le monde part. Je vais partir, pas tout de suite, mais probablement plus tard dans la soirée, juste par sécurité, car j’ai des enfants”, explique le plombier de 43 ans.
« Le comble de l’irresponsabilité »
Emmanuel Parks, un pasteur de 36 ans, dit qu’il se prépare lui aussi à quitter Tampa et attend le passage de Milton dans un hôtel.
A Orlando, grande ville touristique du centre de la Floride, Disney a annoncé la fermeture de ses parcs à thème à partir de 13 heures mercredi (13 heures, heure de l’Est).
Le sud-est des États-Unis se remet à peine du passage deHélène Fin septembre, un ouragan dévastateur a provoqué des inondations et des dégâts considérables dans une demi-douzaine d’États et fait au moins 235 morts.
En pleine campagne présidentielle, le candidat républicain Donald Trump n’a pas tardé à accuser l’Etat fédéral, dirigé par les démocrates, d’avoir fait trop peu, trop tard, pour venir en aide aux sinistrés.
Le républicain avait notamment accusé les démocrates d’avoir “volé de l’argent” à l’agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles (FEMA), “afin de pouvoir le donner à leurs immigrés illégaux”.
Sa rivale lors du vote du 5 novembre, Kamala Harris, a fustigé mardi sur ABC “un comble d’irresponsabilité et franchement d’insensibilité”.