Le bilan des victimes de l’attaque terroriste du Hamas aux frontières de Gaza le 7 octobre 2023 s’élève à 1 205. Sans parler des otages, des blessés, des femmes violées, des traumatisés. C’est un chiffre, mais il ne dit rien des horreurs vécues par chacun.
« En hommage à ceux qui aiment et ont aimé la vie », comme il est écrit au début de cette bande dessinée, l’auteur israélien Uri Fink a réuni des collègues de son pays venus recueillir les témoignages de ceux qui ont vécu ce Shabbat noir. Des histoires glaçantes se déroulent sous nos yeux, chacune avec son propre style graphique, mais toutes unies par une tragédie qui est pour Israël ce que le 11 septembre 2001 a été pour les États-Unis.
Il y a Yossef, un chauffeur de taxi bédouin, qui a sauvé 30 personnes, Anec, qui ne cessait de renvoyer les grenades que le Hamas jetait dans un abri, jusqu’à ce qu’une explose dans sa main, ou encore Dror et Marcel, un couple de retraités exécutés alors que leur famille suivait leur angoisse face à l’arrivée de terroristes par courrier électronique.
Une douzaine d’histoires qui nous montrent qui étaient ces personnes assassinées par le Hamas, des festivaliers, des habitants de kibboutz. Ces histoires témoignent également des terribles échecs d’Israël en matière de sécurité dans la région, l’armée ayant mis quatre heures à réagir. Il est toujours important d’avoir des informations confidentielles sur de tels événements, d’autant plus que c’est celui-ci qui a provoqué la réaction terrifiante du gouvernement Netanyahu.
Le massacre du Hamas a été suivi d’un bilan effarant, actualisé chaque jour, de victimes dans la bande de Gaza. Là aussi, il nous faudra entendre les témoignages de ceux qui ont vécu et vivent encore cette apocalypse.
En Israël, dans les territoires palestiniens, l’amour a existé et existe encore, comme le montre une autre bande dessinée, « L’amour, le sexe et la terre promise ». Mais les relations déjà compliquées entre les peuples sont devenues aujourd’hui presque inconciliables. La paix semble hors de portée, du moins pour longtemps. Mais pour y arriver un jour, ce qu’il ne faut jamais oublier, ce sont les victimes. Les protagonistes de « Au cœur du 7 octobre », héros, miraculeux ou exécutés, sont présentés en photos en fin d’album. Parce qu’il faut mettre des visages à l’horreur.
