Ce matin, la situation au Liban reste extrêmement tendue et instable en raison de l’escalade des affrontements entre Israël, le Hezbollah et d’autres factions armées de la région. Depuis les premières heures de la matinée, les bombardements israéliens se sont intensifiés sur plusieurs fronts, notamment dans le sud de Beyrouth et dans les zones frontalières du sud du Liban, tandis que des roquettes sont tirées depuis le Liban et Gaza vers Israël.
Contexte immédiat : Bombardements et tirs de roquettes
Vers minuit, les forces israéliennes ont lancé une série de frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth, notamment à Sainte Thérèse, une zone déjà ravagée par des bombardements répétés. Selon les médias locaux, ces attaques visaient des infrastructures prétendument utilisées par le Hezbollah. De violentes explosions ont suivi, causant d’importants dégâts matériels, notamment la destruction d’un dépôt de munitions qui a continué à exploser pendant plus d’une heure.
Parallèlement, des échanges de tirs de roquettes ont eu lieu toute la nuit. Le Hezbollah a revendiqué des frappes contre des cibles militaires israéliennes, notamment la base de Karmiel au sud de Haïfa et la base de Nimra, également située dans le nord d’Israël. Selon des sources israéliennes, au moins dix personnes ont été blessées à Haïfa et à Tibériade, certaines dans un état critique, après le lancement de plusieurs salves de roquettes depuis le sud du Liban. La situation reste chaotique avec des alertes aux missiles émises dans plusieurs villes du nord d’Israël, dont Haïfa et Kiryat Shmona.
La situation à Gaza et au sud du Liban
Vers 6 heures du matin, des frappes aériennes israéliennes ont également touché des cibles dans la bande de Gaza, notamment à Rafah et dans des camps de réfugiés, provoquant de nouvelles vagues de déplacements de population. Les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, ont revendiqué la responsabilité d’attaques contre des positions israéliennes au poste frontière de Rafah et d’autres cibles dans le sud d’Israël. Ces attaques ont été décrites comme des représailles aux assassinats ciblés par Israël de dirigeants de la résistance palestinienne.
Au sud du Liban, la ville de Khiam a été particulièrement touchée par les raids israéliens, avec au moins cinq frappes aériennes enregistrées dans les environs. Le Hezbollah a répondu en bombardant les positions israéliennes le long de la frontière, notamment autour de la colonie de Yiftah. Les civils libanais des zones frontalières continuent de subir les horreurs de ces échanges de tirs, contraints de fuir leurs foyers à plusieurs reprises.
Tensions politiques et diplomatiques
La montée des tensions militaires s’accompagne d’un contexte politique de plus en plus instable au Liban. Le président français Emmanuel Macron a appelé à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et au Liban, alors que les efforts diplomatiques visant à mettre fin aux hostilités peinent à progresser. Le Premier ministre libanais sortant Najib Mikati a réitéré l’importance de mettre en œuvre la résolution 1701 des Nations Unies, qui appelle au déploiement de l’armée libanaise dans le sud du pays et à la cessation des hostilités. Toutefois, cette résolution semble loin d’être respectée, les incursions israéliennes se poursuivant avec une intensité accrue.
Dans le même temps, les répercussions humanitaires de cette guerre se font sentir à travers tout le Liban. Des milliers de personnes ont été déplacées et ont cherché refuge dans les écoles et les bâtiments publics. Des pénuries commencent à apparaître, notamment dans les centres de dialyse qui peinent à faire face à l’afflux de patients et au manque de matériel médical. Les responsables humanitaires réclament une aide internationale urgente pour éviter une catastrophe humanitaire.
Impact économique et social
Outre la crise militaire, l’économie libanaise, déjà fragile, est au bord de l’effondrement. Des secteurs vitaux comme le commerce, les transports et les services bancaires sont quasiment à l’arrêt. Le port de Beyrouth, toujours en reconstruction après l’explosion dévastatrice de 2020, subit à nouveau les conséquences des tensions actuelles. Le ministre des Transports et des Travaux publics a tenu une réunion d’urgence avec l’armée libanaise pour sécuriser l’aéroport international de Beyrouth, tentant de maintenir un minimum d’activité malgré les menaces de frappes israéliennes.
Les infrastructures du pays sont sous pression et les coupures d’électricité sont de plus en plus fréquentes dans certaines régions. Le système financier, déjà en crise depuis plusieurs années, souffre d’une instabilité croissante. Les flux financiers de la diaspora libanaise, autrefois vitale pour l’économie, ont diminué, tandis que l’inflation continue de galoper, privant la population d’un pouvoir d’achat déjà érodé.
Perspectives et interrogations
À la lumière des événements de ces dernières heures, une question cruciale demeure : où va le Liban ? Certains analystes politiques et experts en sécurité estiment que le Liban pourrait être entraîné dans un conflit prolongé, semblable à la guerre de 2006. D’autres appellent à des pourparlers de paix urgents pour éviter une nouvelle destruction du pays. La communauté internationale, bien qu’elle affiche son soutien à la stabilité de la région, semble impuissante face à l’escalade militaire, et les divisions internes au Liban, exacerbées par la guerre, compliquent encore davantage la situation.
Les Libanais eux-mêmes sont tiraillés entre le désir de résister à ce qu’ils perçoivent comme une agression israélienne et le désir de paix, dans l’espoir de reconstruire un pays déjà dévasté par des décennies de conflit. La guerre en cours exacerbe les divisions politiques, certains groupes appelant à la sortie du conflit tandis que d’autres prônent la résistance armée. Toutefois, une constante demeure : l’espoir d’une fin rapide des hostilités, avant que le pays ne sombre dans un chaos encore plus profond.
