comment la Citroën C15 est devenue légendaire

Cest « le couteau suisse de l’automobile ». Et que l’on ait 21 ou 90 ans, il semble impensable de s’en séparer. Pour mesurer la popularité de la Citroën C15, un utilitaire produit entre 1984 et 2006, il suffisait de se rendre sur le parking de l’Intermarché de Creysse (Dordogne) le dimanche 6 octobre. Le rassemblement, organisé par France Bleu Périgord et l’automobile club Les Chevaliers de l’arbre à camés, habitué de ce type de rendez-vous dominical, a attiré une centaine de participants, venus de toute la région et même de toute la France.


Pour Jacques, la C15 est le « couteau suisse de l’automobile ».

Nancy Ladde/SO

«Dès que j’ai eu mon permis, j’ai voulu une C15 comme première voiture», raconte Eliot, 21 ans, venu de Loubéjac. Avec son béret vissé sur la tête, le jeune homme se moque bien des douces moqueries de ses amis. « Ma voiture ne coûte pas cher, elle est pratique », constate-t-il. À l’arrière, il a transformé l’immense coffre en un lit douillet pour voyager.

«Ça passe partout»

Quant à Kevin, il lui a fallu un an et demi avant de trouver la perle rare : une vieille EDF C15. « Mais ils n’ont pas laissé le clignotant, juste le bouton pour l’activer », confie, amusé, cet habitant de Lunas, venu avec son fils. Il ne voulait pas non plus « d’une grosse voiture chère ». « Le C15 est facile à réparer et consomme peu », apprécie Kevin. Et surtout, « ça passe partout », comme l’affirment tous les chauffeurs rencontrés à Creysse.


Certains dorment à l’intérieur, d’autres préfèrent dormir dehors.

Stéphane Klein/SO

« Le C15 est facile à réparer et ne consomme pas beaucoup »

Si plus d’un million d’exemplaires ont été produits, la Citroën C15 est avant tout devenue le symbole d’une ruralité assumée. D’ailleurs Jacques ne va jamais dans les grandes villes. « Ici, on ne peut rien faire à pied : pour l’ophtalmologiste ou la piscine, il faut faire des kilomètres à pied », estime cet habitant de Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt.

Noé, de son côté, n’imaginait même pas avoir un autre modèle comme première voiture : « Et je ne la vendrai jamais, du moins pas avant que mes pieds ne traversent le sol ! « . Il l’utilise aussi bien pour aller à la chasse que pour travailler et se souvient encore de l’époque où son père l’emmenait à l’école avec cette voiture désormais légendaire. « C’est la voiture du peuple », résume Kevin. Une C15 se vend entre 500 et 2 500 euros.

Emblème de la ruralité

Le véhicule est même devenu un phénomène sur les réseaux sociaux, popularisé notamment avec le compte TikTok de Flooz flooz la fripouille, défenseur franc-comtois de la ruralité.

C’est aussi par la magie des réseaux que Killian a acheté son C15 sur un « coup de tête ». « Je me suis lancé un défi : si j’avais 200 000 commentaires sur mon post, j’en achèterais un », raconte le jeune homme qui a fait les neuf heures de route depuis Troyes. Depuis deux ans, il emmène son C15 dans différents pays d’Europe. « En roulant, nous tombons amoureux. Et il existe une communauté incroyable autour de ce modèle. »


Certains avaient d’ailleurs prévu le pique-nique ce dimanche matin, à Creysse.

Stéphane Klein/SO

Un modèle dessiné par Jean-Claude Bouvier, venu à Creysse pour célébrer les 40 ans du C15. « Je venais d’intégrer le bureau d’études Citroën après avoir quitté l’école Boulle », raconte le designer. Je n’avais jamais dessiné de voiture. Mon idée était de réaliser un véhicule utilitaire dont le but premier était de servir. Je n’avais pas l’intention de le rendre joli. C’était simple, basique et efficace. »

Quarante ans plus tard, le designer, accueilli comme une star par les pilotes de C15, a pu mesurer le succès.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV voici la situation ce matin
NEXT Le sexe est le secret de la relation entre Goldie Hawn et Kurt Russell