“Je suis un meurtrier”, le père du petit Grégory délivre un message poignant 40 ans après l’affaire

“Je suis un meurtrier”, le père du petit Grégory délivre un message poignant 40 ans après l’affaire
“Je suis un meurtrier”, le père du petit Grégory délivre un message poignant 40 ans après l’affaire

Le père du petit Grégory, Jean-Marie Villemin, signe la préface de la bande dessinée « Grégory », publiée ce jeudi aux Arènes. Il évoque la mort de son fils dans une histoire touchante.

Le 16 octobre 1984, le petit Grégory Villemin, 4 ans, disparaît sur la commune de Lépanges-sur-Vologne. Son corps est retrouvé quelques heures plus tard, dans la Vologne, rivière des Vosges, et c’est le début d’une affaire judiciaire historique, qui a marqué et ému la France entière. Quarante ans après, sortie de la bande dessinée « Grégory » aux Éditions Les Arènesce jeudi 3 octobre 2024 marque un tournant pour son père, Jean-Marie Villemin, bien décidé à exprimer sa pensée autrement. Ses propos sont rares, dans les médias et de manière générale, sa dernière apparition remonte à 2006, au moment où il accordait une interview au journal La Croix. La bande dessinée « Grégory », co-écrite par Pat Perna et illustrée par Christophe Gaultier, permet au papa du petit Grégory d’exprimer ses vérités dans une préface poignante. Il est également le personnage principal de l’album.

“J’ai craqué, j’ai ôté la vie à mon cousin”

A travers ses lignes, Jean-Marie Villemin revient sur « l’anéantissement total » ressenti après le meurtre de son fils. « Je me demande comment nous avons survécu. Nous étions perdus (lui et sa femme), au fond du gouffre, sans aucun soutien, ballottés par les événements et une justice erratique. Car oui, le père du petit Grégory aborde à bras le corps le traitement de l’affaire dans la préface de cette bande dessinée. Pour lui, les enquêteurs, magistrats et journalistes « qui ont abordé le dossier de près, et qui pour certains l’ont dévasté, s’expriment sans scrupule ni honte et en profitent pour dire n’importe quoi ». Il dénonce les « manipulations » de certains journalistes « qui ont entraîné tant de retards dans la recherche de la vérité et tant de malheurs qui n’auraient jamais dû arriver ».

Son récit évoque également la culpabilité. En mars 1985, il tue à coups de fusil son cousin Bernard Laroche, ce dernier étant soupçonné d’être lié au meurtre de Grégory. « J’ai craqué, j’ai ôté la vie à mon cousin, je resterai à jamais un meurtrier. Je le regrette tellement», avoue-t-il. Pour ces faits, il a été condamné à cinq ans de prison en 1993. « La vengeance n’est pas une solution », reconnaît-il. « Il faut vivre avec ce poids après. J’ai mûri, j’ai appris, je me suis calmé et je connais le prix de la douleur et des larmes”, écrit-il dans sa préface. Cependant, rien ne peut lui rendre son enfant. « Un corbeau dont nous ignorons encore l’identité a tué notre fils de 4 ans pour me faire mourir de chagrin. Au nom de quoi ? Pour assouvir quelle haine ? », des questions qui restent encore aujourd’hui sans réponse.

“Je pense chaque jour à notre petit bonhomme, Grégory”

Pour Jean-Marie Villemin, « le résultat final » de cette bande dessinée « est pour le moins impressionnant, surprenant, déchirant ». C’est lui qui a même voulu « prendre les devants » sur les quarante années écoulées depuis la mort de son fils. « J’aime ce moyen d’expression qui peut être rigoureux, accessible à tous », confie-t-il. Il conclut sa préface en s’adressant directement à Grégory : « Je pense très fort, chaque jour, à notre petit homme, Grégory, qui nous donne la force de vivre sans lui, de vivre hors de la haine, sans ressentiment, de vivre heureux et de vivre pour sa mémoire pour toujours avec lui. La mère de Grégory, Christine Villemin, n’a pas souhaité participer au projet de bande dessinée.

 
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