Trump assiste à un contre-interrogatoire intense du patron du tabloïd

Arrivée de Donald Trump à procès vendredi 26 avril : il a souhaité un joyeux anniversaire à son épouse Melania devant les caméras.

AFP

Donald Trump revient vendredi à son procès pénal à New York pour des paiements cachés destinés à dissimuler des histoires embarrassantes. Cette première semaine de débats a pris la forme d’une plongée dans l’univers de la presse tabloïd.

Avant d’entrer dans la salle d’audience, il a souhaité un joyeux anniversaire à son épouse Melania devant les caméras et a une nouvelle fois moqué un procès « horrible et anticonstitutionnel ». Il a ensuite marché lentement, tenant des liasses de papiers, pour s’asseoir silencieusement dans la salle d’audience, comme il le faisait chaque jour.

Les 12 jurés et leurs adjoints sont passés très près de ce prévenu exceptionnel sans même le regarder, selon un journaliste de l’AFP. L’un des avocats de Donald Trump, Emil Bove, continue vendredi de soumettre David Pecker à un contre-interrogatoire intense.

Enterrement d’une histoire

L’ancien patron du National Enquirer, tabloïd people aux Unes sensationnalistes, a raconté comment, pour 150 000 dollars, sa société avait acquis l’exclusivité du témoignage du mannequin Karen McDougal pour ne rien publier et enterrer l’histoire.

Donald Trump est poursuivi pour avoir dissimulé dans les comptes de son groupe, la Trump Organization, un autre versement de 130 000 dollars, sous couvert de « frais juridiques », pour acheter le silence de l’ancienne star du porno Stormy Daniels juste avant l’élection de 2016. Elle a également affirmé avoir eu une relation sexuelle avec le candidat en 2006, alors qu’il était déjà marié à Melania Trump, ce que l’intéressé nie.

La défense de Donald Trump invoque la légalité des paiements et nie tout « complot » visant à fausser l’élection de 2016.

Une histoire cruciale pour l’accusation

L’histoire de David Pecker est cruciale pour l’accusation, afin de démontrer qu’un stratagème était à l’œuvre pour étouffer systématiquement les scandales entourant le candidat. L’ancien patron de presse a évité les poursuites pénales en collaborant avec la justice de Manhattan, même si Donald Trump était son « mentor » et reste « son ami ».

Cet homme affable de 72 ans, aux cheveux lissés en arrière, a déclaré jeudi avoir « acheté cette histoire » sur Karen McDougal « pour qu’elle ne soit pas publiée ailleurs ». «Nous ne voulions pas que cela embarrasse M. Trump ou affecte sa campagne», victorieuse de l’élection présidentielle de 2016.

Comme pour Arnold ou Tiger

Soulignant la banalité de telles transactions pour des stars aux Etats-Unis, l’avocat de Donald Trump a rappelé que David Pecker avait déjà acheté des révélations pour ne pas les publier sur Arnold Schwarzenegger ou Tiger Woods.

“Pendant 17 ans, vous avez informé Donald Trump des potentiellement négatives qui pouvaient sortir à son sujet”, lui a dit Emil Bove, ce que l’ancien patron du tabloïd n’a pas contesté.

David Pecker a assuré avoir discuté à l’époque de cette transaction concernant Karen McDougal avec le candidat Trump.

“Comment va notre fille?”

Une fois élu en novembre 2016, Donald Trump a remercié David Pecker en le recevant à la Trump Tower de Manhattan puis à la Maison Blanche et en l’interrogeant sur le modèle : « Comment va notre fille ?

Déjà condamné à deux reprises depuis début 2023 par la justice civile new-yorkaise à des centaines de millions de dollars d’amende, Donald Trump risque dans cette affaire la première condamnation pénale d’un ancien président des Etats-Unis.

Un scénario qui pousserait dans l’inconnu la campagne présidentielle et son rêve de revanche contre Joe Biden le 5 novembre.

Le procès est d’autant plus important qu’il pourrait être le seul, parmi les quatre affaires pénales qui menacent Donald Trump, à avoir lieu avant l’élection présidentielle.

Son procès, considéré comme le plus important, relatif à des accusations de tentatives illégales visant à renverser les résultats des élections de 2020, devrait être encore retardé après que la Cour suprême ait examiné jeudi la question d’une éventuelle immunité pénale.

(AFP)

 
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