Les millésimes de l’année prochaine menacés par les gelées printanières – rts.ch

Les millésimes de l’année prochaine menacés par les gelées printanières – rts.ch
Descriptive text here

Avec un thermomètre descendu plusieurs fois en dessous de zéro degré ces derniers jours, des hectares de vignes ont gelé. Le Chablais vaudois et le vignoble genevois sont particulièrement touchés. Les vignerons craignent des conséquences sur leurs prochaines récoltes.

Même s’il est encore trop tôt pour quantifier les dégâts, les vignerons le savent : les conséquences de ce gel tardif seront graves. Ils savent bien qu’un tel épisode se traduit par moins de fruits au moment de la récolte.

“Nous avons eu des pertes importantes dès la première nuit (…) Je pense que les trois quarts de mes vignes étaient gelées à 100%”, témoigne jeudi dans La Matinale Emilienne Hutin-Zoumbac, vigneronne au domaine familial des Hutins à Dardagny (GE).

>> Voir le sujet de 19h30 sur le changement brutal des températures qui provoque des dégâts dans plusieurs vignobles de Suisse romande :

Le brusque changement de température provoque des dégâts dans plusieurs vignobles de Suisse romande / 19h30 / 2 min. / Lundi à 19h30

Comment continuer à être rentable en vendant moins ?

Ce grand domaine de 20 hectares produit jusqu’à 115 000 litres de vin les bonnes années. Mais le vigneron est conscient que ce ne sera pas le cas cette année. Grâce à sa résilience, la vigne “repartira” dès le retour des chaleurs “d’ici deux ou trois semaines”. Mais ses bourgeons auront évidemment moins de fruits”, explique-t-elle. “Maintenant, il s’agit de savoir ce qui va sortir, comment et avec combien de clusters”, souligne-t-elle.

Elle estime que cet épisode de gel devrait lui faire perdre jusqu’à la moitié de sa récolte. Et ce, même si les coûts ne diminueront pas. Mais comment maintenir l’exploitation à flot avec moins de bouteilles à vendre ?

Son domaine avait déjà dû faire face aux conséquences d’un gel exceptionnel en 2017. La perte économique de ce nouvel événement sera donc plus difficile à supporter.

Une assurance contre le risque de gel, mais pas suffisante

L’assurance des vignes contre les risques de gel existe depuis longtemps et il en existe une spéciale depuis 2018 pour les gelées causées aux fruits. Mais « être assuré » n’est pas la solution miracle, comme l’explique Grégoire Tombez, directeur. de Green Triangle, société spécialisée dans la surveillance des risques vitivinicoles. « Ce n’est pas une solution qui couvre tout le problème car le vigneron n’aura pas les raisins. Toutefois, il sera indemnisé pour la perte financière, mais pas pour la perte de production.»

« Toute la chaîne de valeur est impactée », ajoute-t-il. Sans compter que le prix de l’assurance est également élevé.

C’est pour cette raison qu’Emilienne Hutin-Zoubac n’a assuré que certaines parcelles, c’est à dire celles qui ont connu « historiquement » des épisodes de gel. Mais cette année, plusieurs vignes non assurées ont également été touchées.

Une motion en 2025 pour subventionner les assurances

Une façon d’aider les vignerons à faire face à ces coûts est la motion Bourgeois. Du nom de l’ancien conseiller national fribourgeois Jacques Bourgeois, il prévoit de subventionner la prime d’assurance. Une manière d’inciter les vignerons à s’assurer.

Cette motion sera déposée le 1er janvier 2025. Nous espérons qu’elle aura un impact sur le nombre d’assurés car, selon Gaylor Monnerat, responsable du secteur Suisse chez Suisse Grêle, leur nombre stagne depuis 2020.

Actuellement, seulement dix pour cent environ des vignobles suisses sont assurés contre le gel. Pour Genève, cela représente environ un tiers de la superficie.

Discussions pour une aide aux vignerons non assurés

Pour ceux qui ne sont pas assurés, des discussions sont en cours. Les vignerons genevois ont déjà demandé une rencontre avec les autorités cantonales.

Dans le canton de Vaud, des discussions sont également en cours, comme l’explique le président de la Fédération cantonale des vignerons François Montet. “On peut demander” que l’Etat intervienne pour les aides “et je pense que nous le ferons”, a-t-il déclaré au micro de la RTS.

Même si, comme il le souligne, les montants « ne sont pas importants ». “Le but est d’aider le producteur à ne pas sombrer financièrement.”

Sinon, la solidarité entre vignerons est indispensable. Il est par exemple possible d’acheter le surplus de récolte à ceux qui en disposent. Mais il y a des quotas et ça pose aussi la question des labels. Par exemple, un vin genevois ne peut pas être élaboré à partir de fruits vaudois.

>> Pour aller plus loin, écoutez aussi l’interview d’une vigneronne inquiète pour sa production face au gel :

Des vignerons inquiets pour leur production face au gel : entretien avec Sophie Dugerdil / Forum / 4 min. / Mardi à 18h05

Sujet radio : Camille Besse

Adaptation web : juma

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Joe Biden appelle au retour à l’ordre face à la mobilisation étudiante pour Gaza