Israël lance une série de frappes sur la banlieue sud de Beyrouth

Israël a annoncé vendredi avoir mené une frappe contre le « quartier général » du Hezbollah à Beyrouth, peu après que son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, se soit engagé auprès de l’ONU à continuer de frapper le mouvement pro-iranien.

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Quelques instants après la fin du discours de Benjamin Netanyahu, l’armée israélienne a annoncé de nouvelles frappes contre le Hezbollah au sud du Liban, puis une « frappe précise » contre le « quartier général » du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth.

Ce serait le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui aurait été la cible de ces frappes menées contre le siège du mouvement islamiste armé, selon des informations rapportées par plusieurs chaînes de télévision israéliennes.

Une image prise par la chaîne Al-Manar du Hezbollah montre le chef du groupe militant libanais, Hassan Nasrallah, s’adressant à la nation depuis un lieu tenu secret, le 19 septembre 2024.

AFP

« Cible de la frappe : Nasrallah », a rapporté la Douzième chaîne.[L’armée israélienne] vérifie si le secrétaire général du Hezbollah était dans le bâtiment au coeur de Dahiyeh [terme arabe pour «banlieue»]» qui a été touché, a-t-on précisé.

La chaîne publique Kan 11 a également déclaré : « Cible de la grève à Dahiyeh : Nasrallah ».

Contactée par l’AFP, l’armée israélienne a déclaré : “Nous ne faisons aucun commentaire à ce sujet.”

Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent l’intensité de ces frappes menées dans le sud de la capitale libanaise.

De la fumée s’élève au-dessus de la banlieue sud de Beyrouth lors d’une frappe aérienne israélienne, le 27 septembre 2024.

AFP

La colonne de fumée émanant du lieu de l’impact s’est élevée haut dans le ciel. Certains ont filmé le cratère laissé par les bombardements israéliens.

Selon une Source proche du Hezbollah, six bâtiments ont été détruits dans la zone ciblée de la banlieue sud, d’où s’élevaient des colonnes de fumée, tandis que les sirènes des ambulances retentissaient dans la capitale.

“Tant que le Hezbollah choisit la voie de la guerre, Israël n’a pas d’autre choix”, a déclaré M. Netanyahu, au cinquième jour de frappes aériennes meurtrières menées par son armée contre le mouvement armé libanais, qui, a de nouveau tiré des roquettes vers le territoire israélien.

Ces opérations se poursuivront “jusqu’à ce que tous nos objectifs soient atteints”, a-t-il ajouté devant l’Assemblée générale de l’ONU, dans un discours boycotté par plusieurs délégations, douchant les espoirs d’une trêve temporaire de 21 jours proposée mercredi par la France et les Etats-Unis, rejoints par de nombreuses délégations. Pays occidentaux et arabes.

Depuis lundi, les bombardements massifs israéliens visant à affaiblir le Hezbollah, soutenu par l’Iran et allié du mouvement islamiste palestinien Hamas, ont fait plus de 700 morts, en majorité des civils selon le ministère libanais de la Santé.

Le Liban traverse sa période la plus meurtrière depuis « une génération », a prévenu vendredi l’ONU.

Une éventuelle opération terrestre contre le Hezbollah sera « la plus courte » possible, a assuré vendredi un responsable de la sécurité israélienne, tandis que le chef d’état-major de l’armée, le général Herzi Halevi, avait demandé mercredi aux soldats de se préparer à une éventuelle incursion terrestre.

« Cela n’a aucun sens que des soldats meurent là-bas. C’est insensé», a réagi Ohad Weber, 36 ans, habitant de Tel-Aviv, après le discours du Premier ministre.

« Rythme effrayant »

A la mi-journée, l’armée israélienne a fait état de “des dizaines de frappes” contre le Hezbollah, dont les roquettes visent quasi quotidiennement le nord d’Israël depuis l’attaque inédite lancée le 7 octobre 2023 par le Hamas sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Le mouvement libanais s’est engagé à poursuivre ses attaques « jusqu’à la fin de l’agression à Gaza ».


Un sauveteur combat les flammes au milieu des décombres fumants d’un bâtiment détruit lors d’une frappe aérienne israélienne dans le quartier de Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 septembre 2024.

AFP

Plus de 1.500 personnes ont été tuées au Liban en près d’un an, selon Beyrouth, soit plus que les 1.200 morts en 33 jours de guerre entre Israël et le groupe islamiste libanais en 2006.

L’Unicef ​​s’est alarmée du « rythme effrayant » auquel des enfants sont tués, ainsi que des dégâts causés aux installations civiles telles que les stations de pompage, qui privent « 30 000 personnes d’accès à l’eau potable » dans l’est et le sud du Liban.

«Tous déplacés»

Le Hezbollah a revendiqué vendredi des tirs contre Israël dans le secteur de Kyriat Ata, dans la baie d’Haïfa, qui abrite de nombreuses industries, notamment de défense, et dans la ville de Tibériade, à une trentaine de kilomètres au sud. de la frontière.

L’armée israélienne a également déclaré avoir intercepté quatre drones tirés depuis le Liban vers la zone frontalière de Rosh Hanikra et répondu à des tirs de roquettes vers Haïfa, le principal port du nord d’Israël.

Cinq soldats syriens ont également été tués dans une frappe israélienne près de la frontière avec le Liban, selon l’agence officielle Sana.


De la fumée s’échappe du site d’une frappe aérienne israélienne qui a visé la ville de Sarafand, au sud du Liban, le 26 septembre 2024.

AFP

Les bombardements israéliens ont jeté cette semaine 118 000 personnes sur les routes du Liban, selon l’ONU.

A Baakline, au sud-est de Beyrouth, Hala Zeidan accueille depuis lundi des déplacés du sud Liban, deux sœurs et le petit garçon de l’une d’elles, âgé de 10 ans. « C’est notre pays et […] nous pourrions tous devenir des personnes déplacées. Il faut faire preuve de compassion», explique cette enseignante de 61 ans.

« Guerre dévastatrice »

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a mis en garde jeudi contre une “guerre totale” qui “serait dévastatrice pour Israël et le Liban”, estimant qu’un cessez-le-feu pourrait également permettre de conclure un accord de trêve. à Gaza.

Israël, qui a déplacé le centre de gravité de la guerre de la bande de Gaza au sud vers la frontière avec le Liban au nord, affirme agir contre le Hezbollah pour permettre le retour de dizaines de milliers d’habitants qui ont fui les tirs de roquettes du Hezbollah.

Selon le gouvernement israélien, 9 360 roquettes et missiles ont été tirés sur Israël en près d’un an.

L’armée israélienne a également annoncé avoir intercepté un missile tiré dans la nuit depuis le Yémen. Les rebelles Houthis, également soutenus par l’Iran, ont revendiqué une attaque de missiles et de drones en Israël.

A Gaza, “nous nous battrons jusqu’à obtenir la victoire, la victoire totale” si le Hamas ne dépose pas les armes et ne libère pas tous les otages, a également insisté M. Netanyahu depuis la tribune de l’ONU.

Israël y poursuit son offensive, lancée le 7 octobre 2023 en réponse à l’attaque du Hamas qui a fait 1.205 morts, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens, dont des otages morts. ou tués à Gaza.

Sur 251 personnes enlevées, 97 sont toujours détenues à Gaza, dont 33 sont déclarées mortes par l’armée.

En représailles, Israël s’est engagé à détruire le Hamas, au pouvoir sur le territoire palestinien depuis 2007 et qu’il considère comme une organisation terroriste au même titre que les Etats-Unis et l’Union européenne.

Son offensive à Gaza a fait jusqu’à présent 41 534 morts, pour la plupart des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas, jugées fiables par l’ONU, et y a provoqué un désastre humanitaire.

 
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