Un homme a accusé Emmanuel Macron, ce jeudi 12 septembre, lors d'un bain de foule du chef de l'Etat au Havre, de ne pas avoir « respecté le résultat des élections législatives » en nommant Michel Barnier à Matignon et « d'avoir abaissé une partie du peuple de France ».
Emmanuel Macron a rencontré les Français au Havre, où il était en déplacement pour célébrer le 80e anniversaire de la Libération de la ville, jeudi 12 septembre. Une personne l'a alors interpellé et lui a fait part de son incompréhension face à sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale, estimant que le chef de l'Etat n'avait alors pas « respecté le résultat des élections législatives ».
« Je pense que vous avez amputé une partie du peuple français », estime l'intéressé.
Avant de lancer : « Vous êtes l’otage du Rassemblement national ».
Ce à quoi Emmanuel Macron a répondu : « Il n'y a pas d'otages, c'est une démocratie, on essaie d'écouter tout le monde et de respecter tout le monde. »
« Personne n’est l’otage de personne. C’est le peuple français qui s’est exprimé », a déclaré le président de la République, soulignant que plus de 10 millions de personnes ont voté pour le Rassemblement national.
Le chef de l'Etat a ensuite appelé les différentes « forces politiques » à faire des « compromis ». « Surtout celles qui se sont mises d'accord au second tour, les forces républicaines, elles doivent travailler ensemble même si elles ne sont pas d'accord sur certaines choses », a-t-il ajouté, pointant une « situation inédite ».
68% des Français estiment que Barnier sera contraint de prendre en compte les souhaits du RN
Emmanuel Macron a tardé à nommer un Premier ministre après les législatives et a finalement choisi le Républicain Michel Barnier après de multiples consultations avec les différents partis politiques. Une décision qui lui a attiré les foudres du Nouveau Front populaire, arrivé en tête des législatives et qui avait présenté Lucie Castets comme candidate à Matignon.
Selon l'ancien président de la République François Hollande, le Rassemblement national (RN) a « donné une forme d'approbation » à la nomination de Michel Barnier. Il y a une quasi-certitude que, si Michel Barnier a pu être désigné par le président, « c'est parce que le RN, justement l'extrême droite, a donné une forme d'approbation », avait analysé François Hollande à l'époque. Marine Le Pen elle-même avait affirmé que le président avait « pris en compte les critères du RN ».
Selon un sondage réalisé par l'institut Elabe pour BFMTV mercredi 11 septembre, 68% des Français estiment que Michel Barnier sera contraint de prendre en compte les souhaits du RN dans la politique qu'il mènera.
