Démystifier la science | Vertige par sympathie

Chaque semaine, notre journaliste répond aux questions scientifiques des lecteurs.

Parce que ce stimulus affecte notre cerveau. Dans cette situation, le vertige est dû à une réaction de notre cerveau impliquant l’équilibre et l’évaluation des risques.

Pour mieux comprendre, concentrons-nous d’abord sur l’équilibre, avec Christopher Pack, neurobiologiste spécialisé en vision au Neuro de l’Université McGill.

« Notre cerveau est conçu pour garder le regard fixé sur ce que nous regardons, même si notre corps bouge », explique Pack. « Mais la technologie moderne affecte cette capacité. Lorsque nous regardons le paysage à travers la fenêtre d’un train, nous pouvons avoir le vertige. Lorsque nous regardons quelqu’un au bord d’une falaise dans un film, à la télévision, avec le mur du salon dans notre champ de vision, nous pouvons avoir le vertige. Dans les deux cas, notre cerveau a du mal à comprendre les mouvements. »

Ce problème est plus aigu chez les personnes ayant une meilleure vision, comme les jeunes, explique Pack.

À l’University College de Londres, le neurobiologiste Diego Kaski ajoute un autre élément au phénomène : l’évaluation des risques.

« On peut être complètement en sécurité, sur une plateforme stable avec une rambarde, mais avoir le vertige parce qu’on est à 30^et « Le sol et la hauteur nous semblent instinctivement risqués. La même réaction se produit lorsque nous regardons un film présentant une situation de ce genre. »

La clé réside dans l’habitude. « Les personnes qui montent souvent sur des échafaudages y sont habituées et ont donc moins peur des risques liés à la hauteur dans ce cas », a déclaré Kaski.

L’âge, un facteur

Le vieillissement de la population a suscité un regain d’intérêt pour l’étude du vertige. « Le vertige peut aussi être lié à des problèmes d’équilibre, explique Kaski. Dans ces cas-là, il s’agit plutôt d’étourdissements. Les étourdissements sont plus fréquents avec l’âge et peuvent entraîner des chutes ou être causés par des problèmes d’équilibre. »

M. Kaski a passé en revue les avancées réalisées dans ce domaine en 2020 dans le Journal of Neurology.

Les personnes qui ont peur des hauteurs lorsqu’elles sont jeunes sont-elles plus susceptibles d’avoir des problèmes d’équilibre lorsqu’elles vieillissent ?

« Non, il n’y a aucun lien », affirme Kaski. « Mais un autre problème chez les personnes âgées est qu’elles deviennent craintives. Elles peuvent donc avoir peur de tomber et limiter leurs activités, même si elles ont un très bon équilibre. Elles surestiment le risque. »

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