Trump coincé dans ses contradictions sur les droits reproductifs

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L'ancien président américain Donald Trump s'exprime lors du sommet national Joyful Warriors 2024 à Washington, DC, le 30 août 2024.

L’ancien président américain Donald Trump s’exprime lors du sommet national Joyful Warriors 2024 à Washington, DC, le 30 août 2024. ALEX WONG / AFP

Le programme a annoncé une « causerie au coin du feu » avec Donald Trump. Il n’y a pas eu de feu, vendredi 30 août, dans un grand hôtel de Washington, malgré l’enthousiasme de l’assistance, gagnée au candidat républicain à l’élection présidentielle américaine du 5 novembre. Elle était composée de déléguées de l’organisation conservatrice Moms for Liberty, qui prétend défendre les droits des parents contre leur supposé endoctrinement par l’école publique.

Au cours de cet échange mené par l’une des fondatrices de l’organisation, Tiffany Justice, redoublant d’attention à son égard, Donald Trump, visiblement fatigué, multipliait les outrages. Kamala Harris ? « Une personne déficiente » et « un marxiste complet »Les treize soldats américains tués dans un attentat à Kaboul lors du retrait d’Afghanistan ? « Ces gens ont été tués par Joe Biden. » Des migrants ? « Ils empoisonnent notre pays. »

Diversions. Donald Trump a revisité sa carrière avec emphase, répété ses anecdotes classiques, fait une longue imitation du milliardaire Elon Musk. En revanche, il n’a pas parlé de ce qui comptait le plus pour Moms for Liberty : les valeurs familiales, Dieu, le « wokeness », les professeurs qui détruiraient leurs enfants. Il a à peine évoqué la question transgenre, grande obsession de l’organisation. « Le truc transgenre est incroyableil a dit. Votre enfant va à l’école et rentre à la maison quelques jours plus tard avec une opération. C’est l’école qui décide de ce qui arrive à votre enfant. Prétendant que les républicains forment « Le parti du bon sens »M. Trump a déclaré « entièrement pour les droits parentaux ». Mais il a oublié de mentionner sa principale proposition, la suppression du ministère de l’Éducation.

Ambition nataliste

L’ancien président n’a jamais été à l’aise avec ces questions, au-delà de ses moqueries de bar sur le sport féminin défiguré par l’inclusion des hommes. Il préfère parler de la question des migrations, de la criminalité ou de l’inflation. Lors des primaires, il avait abandonné à Ron DeSantis, le gouverneur de Floride, la primauté de la guerre culturelle contre le « wokisme ». Mais aujourd’hui, dans cette campagne présidentielle électrique, deux visions de la famille s’affrontent, d’une manière défavorable à Donald Trump, en difficulté ces derniers jours.

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La première, consensuelle, est celle de la candidate démocrate, Kamala Harris, et de son colistier, Tim Walz, le gouverneur du Minnesota. Elle repose sur le droit à la différence et à la liberté, le respect de la vie privée, sans que le gouvernement local ou fédéral ne prétende régir le corps des femmes. La seconde vision est moins portée par Donald Trump que par son candidat à la vice-présidence, J.D. Vance. C’est une empreinte sépia de la famille américaine, consistant à prôner un noyau traditionnel entre un homme et une femme, dont le but – le seul accomplissement possible – nécessite d’avoir des enfants.

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