Pourquoi les horaires de travail des femmes en Allemagne continuent de freiner la croissance du pays

Pourquoi les horaires de travail des femmes en Allemagne continuent de freiner la croissance du pays
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Le chancelier allemand Olaf Scholz reçoit le rapport du Conseil consultatif pour l’égalité des sexes du G7 de sa présidente Jutta Allmendinger à Berlin, le 1er décembre 2022. KAY NIETFELD / DPA PICTURE-ALLIANCE VIA AFP

Anne Wendel a finalement décidé de réduire son temps de travail à vingt-six heures par semaine, par nécessité. La jeune femme, qui préfère ne pas donner son vrai nom, est mère de deux enfants de moins de 10 ans. Née en Allemagne de l’Est en 1985, dans le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, elle a toujours considéré le travail des femmes comme une évidence. Mais dans la région rurale et conservatrice d’Oldenburg (Basse-Saxe), où elle s’est installée il y a deux ans pour suivre son mari, elle a découvert que les écoles et les crèches avaient des horaires d’ouverture extrêmement limités : de 8 heures à 13 heures, et 15 heures au plus tard. Diplômée en éducation de la petite enfance, elle aspirait à occuper un poste à responsabilité dans une école maternelle, mais elle a dû renoncer : « Ils n’acceptaient que les candidatures à temps plein. Avec les contraintes des écoles ici, ce n’était pas faisable. »

Depuis deux ans, elle doit également faire face aux problèmes d’absence du personnel enseignant, ce qui la décourage définitivement d’augmenter ses heures de travail. « La première année, il arrivait souvent que la crèche annonce le matin qu’elle ne pouvait pas prendre mon fils, car il n’y avait pas assez d’enseignants. » À l’école de sa fille, ce n’est guère mieux. « Chaque matin, elle ne sait pas si ce qui est prévu dans son emploi du temps sera respecté, trop de professeurs sont absents. Les cours sont regroupés, les professeurs doivent improviser en permanence. C’est un stress majeur pour elle. »

Anne se souvient avec nostalgie de son ancienne vie à Dresde (Est), où les crèches s’occupaient de ses enfants de manière fiable jusqu’à 17 ou 18 heures, avec une grande flexibilité. « Cela m’a permis de m’organiser, quel que soit mon emploi du temps. Ici, dans la région, beaucoup de femmes décident de rester à la maison pendant trois ans. Je me demande souvent comment font les mères célibataires ou celles dont le travail implique d’être là tard en après-midi. Et si les femmes peuvent vraiment réaliser leurs rêves de vie. »

Léthargie économique

La situation d’Anne n’est pas une exception en Allemagne. Certes, de nombreuses crèches, jardins d’enfants et écoles, qui n’étaient ouverts que le matin, ont étendu leurs horaires d’ouverture au cours des trente dernières années, permettant à de plus en plus de femmes de participer au marché du travail. Le taux d’emploi des femmes de 15 à 64 ans a ainsi augmenté de manière significative, passant de 57 % en 1991 à 73,6 % en 2023, un taux très élevé par rapport aux normes internationales. Mais le revers de la médaille est de taille : 50 % des femmes actives travaillent à temps partiel, contre 13 % des hommes, soit l’un des écarts les plus élevés des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques.

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