Gabriel Attal à Matignon pour 100 jours, ces trois défis l’attendent pour les 100 prochains

Gabriel Attal à Matignon pour 100 jours, ces trois défis l’attendent pour les 100 prochains
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BERTRAND GUAY / AFP Gabriel Attal à l’Assemblée nationale le 3 avril 2024.

BERTRAND GUAY / AFP

Gabriel Attal à l’Assemblée nationale le 3 avril 2024.

POLITIQUE – Non « de belles paroles, de longues tirades ou de beaux discours » mais « des actions rapides et concrètes ». C’est ce qu’a déclaré le Premier ministre Gabriel Attal le 30 janvier dans sa déclaration de politique générale. Après avoir fêté ses 100 jours à Matignon ce mercredi 17 avril, il réalisera lui-même son premier bilan.

Pas moins de quatre rendez-vous sont prévus : une intervention à Viry-Châtillon ce jeudi matin sur le thème de « autorité » avant une longue interview sur BFMTV en soirée, puis deux déplacements à Valence samedi et à Nice lundi autour des thèmes de l’ordre et de la jeunesse. Un favori du chef du gouvernement, qui a brièvement travaillé à l’Éducation nationale et qui, dès sa nomination le 9 janvier, a exprimé sa volonté «pour emmener l’école avec lui à Matignon».

Depuis, l’omniprésent Gabriel Attal a multiplié les déplacements et les annonces dans tous les domaines, de l’agriculture à l’éducation en passant par le budget, au risque parfois d’éclipser certains de ses ministres. Tout cela pour des résultats contestés. Sa cote de popularité a souffert et a chuté de 6 points entre janvier et avril, selon le baromètre YouGov de HuffPost. Et le parcours du combattant est encore devant lui.

Autorité, éducation et un bilan mitigé

La première échéance n’est pas calendaire mais a été fixée par Attal lui-même. Avec son célèbre « Vous cassez, vous réparez ; tu es sale, tu nettoies ; vous défiez l’autorité, on vous apprend à la respecter », le Premier ministre a inscrit la notion souveraine de sécurité parmi ses priorités. Mais la prise de conscience est lente.

Ce 17 avril, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a évoqué sans détailler de projet de loi « concernant la manière dont doivent être appréhendés les mineurs auteurs d’actes délinquants » avec une composante éducative et une composante répressive. « Nous allons aider les parents qui sont débordés. En revanche, nous veillerons à ce que les parents défaillants soient punis. »il assure. Des travaux à intérêt pédagogique auprès des jeunes délinquants de moins de 16 ans annoncés par Gabriel Attal en janvier pourraient y être inclus. Mais selon le calendrier communiqué en mars, le texte n’arrivera pas avant la mi-mai au Parlement.

Parallèlement, le Premier ministre est confronté à deux drames qui remettent sur le devant de la scène la violence scolaire. La première avec la violente attaque de Samara devant son collège à Montpellier. La seconde a entraîné la mort de Shemseddine, 15 ans, battu près de son collège de Viry-Châtillon. Tout en refusant de faire un lien direct avec l’école, Emmanuel Macron a exprimé sa volonté de « protéger ” Ce “sanctuaire” d’un ” forme de violence décomplexée chez les plus jeunes « .

De quoi faire pression sur son Premier ministre qui se sait attendu au coin de la rue et qui se rend donc ce jeudi matin à Viry-Châtillon pour un discours sur “autorité”. Son voyage comprendra un volet judiciaire et un autre sur “le rôle de l’école”, notamment avec la question des internats. Ses deux voyages post-100 jours seront consacrés aux mêmes sujets, avec la possible généralisation de « forces d’action républicaines » dans les quartiers.

L’» arme anti-Bardella ” arrêté

Le couperet de la deuxième contestation de Gabriel Attal tombera le 9 juin. Alors que la liste de Jordan Bardella est en tête des sondages, le camp présidentiel persiste dans sa stratégie de mise en place d’un duel singulier avec les représentants de l’extrême droite. Et Gabriel Attal, personnalité médiatique habituée aux punchlines, était idéal pour le rôle. Il y a travaillé dur : à Lille, lors du lancement de la campagne de Valérie Hayer le 9 mars puis chaque fois qu’il en a eu l’occasion, y compris dans l’enceinte de l’Assemblée nationale où il propose une tribune solo tous les mercredis.

Hélas, cette méthode divise au sein du camp présidentiel. “Je ne crois pas que la solution (pour faire avancer la liste Hayer, ndlr) soit de faire du Rassemblement national le seul sujet de la campagne électorale”, a déclaré le président du MoDem François Bayrou le 10 mars sur BFMTV, y voyant plutôt un ” cadeau “.

Cent jours après l’arrivée de celui qui était considéré comme « l’arme anti-Bardella », les résultats ne sont pas au rendez-vous : la liste de Valérie Hayer n’a pas connu la dynamique attendue et reste en dessous des 20 % quand Jordan Bardella dépasse les 30, selon notre compilateur de sondage. Le tout suivant des trajectoires qui s’éloignent inexorablement.

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Gabriel Attal a moins de 50 jours pour désigner son candidat. Dans le cas contraire, le leader de la majorité devra (en partie) accepter la défaite de son camp, plus ou moins retentissante selon l’écart avec l’extrême droite et avec les 22,4% en 2019.

Budget, censure et majorité dispersée

Le dernier défi est le plus grand pour le Premier ministre, qui risque sa position. Il se décline en trois lettres et quatre chiffres : PLF 2025. Avec des comptes publics dans le rouge et 20 milliards d’économies à trouver, l’automne budgétaire s’annonce compliqué. Les décisions sur le budget 2025 sont attendues entre début juin et mi-juillet, pour être rédigées au cours de l’été et présentées au Parlement à partir d’octobre.

Mais des difficultés pourraient survenir avant l’été si les oppositions décident de sanctionner l’absence de projet de loi de finances rectificative. « Les chiffres actuels sont tellement différents de ce qui a été annoncé qu’on ne peut pas attendre la fin de l’année pour voter la politique budgétaire », estime Éric Coquerel. Le président LFI de la Commission des Finances est rejoint dans son analyse par les autres forces de gauche et par le groupe Liot, au centre du jeu. Cela pourrait passer par le dépôt d’une motion de censure, une arme que les Républicains menacent également une nouvelle fois d’utiliser. Lors de l’examen de la réforme des retraites en mars 2023, Élisabeth Borne a sauvé sa position avec neuf voix, une marge qui cette fois ne résisterait pas à une coalition d’oppositions.

Et même s’il sauve sa position, Gabriel Attal restera confronté aux divisions de sa majorité, que les questions budgétaires ont mises en lumière. La réforme de l’assurance chômage choque vivement la gauche de son camp lorsque la taxation des superprofits (défendue par le MoDem et évoquée par Yaël Braun-Pivet) est rejetée par sa droite.

Conscient du danger, Gabriel Attal a lancé une mission composée de parlementaires des trois groupes majoritaires pour discuter « fiscalité des rentes ». ” Il faut avant tout avancer de manière coordonnée et cohérente, c’est le but de cette mission », a-t-il déclaré aux élus lors de son annonce le 2 avril. C’est aussi son objectif.

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