Le Parlement convoque l’un des fondateurs de GC Strategies, une première depuis 100 ans

Le Parlement convoque l’un des fondateurs de GC Strategies, une première depuis 100 ans
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Kristian Firth, l’un des entrepreneurs à l’origine de l’application ArriveCan, doit répondre aux questions des élus.

Accusé demépris pour avoir refusé de répondre à certaines questions Lors de son témoignage devant le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires en mars dernier, Kristian Firth a vu les députés fédéraux voter début avril une motion lui ordonnant de comparaître devant la Chambre.

La dernière fois qu’un citoyen canadien fut appelé à répondre aux questions des parlementaires, c’était en 1913, lorsqu’un certain RC Miller fut convoqué à la suite d’une affaire de corruption relative à des contrats gouvernementaux.

M. Miller avait refusé de répondre aux questions de la commission des comptes publics et avait de nouveau omis de répondre aux questions du Parlement en février 1913, ce qui lui avait valu une peine de quatre mois de prison.

Kristian Firth, l’un des fondateurs de GC Strategies, l’entreprise à l’origine du développement de l’application ArriveCan, témoignant devant une commission parlementaire en octobre 2022.

Photo : Parlement du Canada

GC Stratégies s’est retrouvée au centre d’une tempête médiatique il y a quelques mois en raison des coûts exorbitants de l’application mobile ArriveCan, lancée par le gouvernement fédéral au début de la pandémie de COVID-19 pour exercer un contrôle accru aux frontières.

Selon un rapport de la vérificatrice générale du Canada, Karen Hogan, la facture totale d’ArriveCan s’élèverait à plus de 59,5 millions de dollars. La version initiale de l’application coûtait 80 000 $ et a ensuite subi 177 mises à jour.

Au total, une trentaine d’entreprises ont été sous-traitées pour travailler sur ArriveCan.

GC Strategies, qui ne compte que deux employés travaillant à domicile, selon les aveux de l’un de ses fondateurs, a pour sa part empoché le tiers de cette somme, soit 19,1 millions de dollars.

M. Firth conteste quant à lui ces chiffres et affirme que l’application n’a coûté que 11 millions de dollars. Il affirme que GC Stratégies a conservé une commission de 2,5 millions de dollars, tandis que le reste des 11 millions de dollars est allé à d’autres entrepreneurs embauchés pour développer l’application.

M. Firth a déjà indiqué que GC Stratégies n’était pas responsable de l’orientation, des objectifs, de la budgétisation ou du contrôle des coûts du projet, et que c’était le gouvernement fédéral qui gérait tout.

Lors de sa comparution devant le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, des députés ont demandé à plusieurs reprises à M. Firth de révéler l’identité des responsables gouvernementaux avec lesquels il avait collaboré pour obtenir les contrats, mais ces derniers ont évité de répondre à ces questions, citant qu’une enquête policière était en cours.

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L’application ArriveCan.

Photo : La Presse Canadienne / Giordano Ciampini

Depuis cette controverse, le gouvernement a suspendu le statut de sécurité de GC Stratégies, l’empêchant ainsi de soumissionner ou de travailler sur des contrats gouvernementaux.

Mercredi, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a déclaré avoir perquisitionné le domicile de M. Firth à Woodlawn, en Ontario. Un porte-parole du GRC a toutefois précisé que le mandat de perquisition n’était pas lié à une enquête en cours sur ArriveCan.

On ne sait pas exactement ce qui arrivera à M. Firth s’il refuse de répondre aux questions des parlementaires à la Chambre mercredi, et s’il risque de subir le même sort que M. Miller il y a 100 ans, c’est-à-dire la prison.

L’événement est cependant décrit commeextraordinaire sur le site du Parlement :

Même si, à première vue, une telle comparution ne semble pas constituer une sanction véritablement punitive, il s’agit d’un événement extraordinaire qui place le député ou la personne en cause sous l’autorité de la Chambre investie de ses pleins pouvoirs disciplinaires.c’est mentionné là.

La Chambre des communes jouit du droit de réprimer l’outrage par l’emprisonnement. À certaines occasions, la Chambre a ordonné au sergent d’armes de mettre les coupables en garde à vue et, à d’autres occasions, elle a ordonné leur emprisonnement.

Déroulement de la comparution de M. Firth :

Vers 15 heures, M. Firth devrait recevoir une réprimande du président de la Chambre des communes, Greg Fergus. Il sera ensuite soumis aux questions des députés qui lui seront adressées via M. Fergus.

Le Parti libéral, le Parti conservateur, le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique disposeront de 10 minutes de questions lors d’un premier et d’un deuxième tour. Un troisième tour sera ensuite organisé, allouant 5 minutes de questions à chacun de ces partis, avec un délai supplémentaire de 5 minutes pour le Parti Vert.

La Chambre devra reprendre ses travaux à la fin des témoignages et le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires aura pour tâche d’examiner le témoignage de M. Firth et, s’il y a lieu, de recommander des mesures supplémentaires.

 
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