Négociations entre Québec et la FIQ

Négociations entre Québec et la FIQ
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Refusant notamment de céder à la « flexibilité » demandée par Québec, les infirmières de la FIQ ont rejeté l’entente de principe conclue avec le gouvernement vendredi. Mais en quoi consiste exactement cette « flexibilité » qui fait que nombre d’entre eux craignent de passer d’un établissement à un autre sans avoir leur mot à dire ? Nous essayons d’y voir plus clair.


Publié à 1h12

Mis à jour à 5h00

Qu’est-ce que la flexibilité ?

«La flexibilité, c’est pouvoir prendre une professionnelle en soins et l’envoyer là où il y a un besoin, là où une ressource manque», résume la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Julie Bouchard.

Pour permettre ce type de mouvements, le gouvernement a proposé dans l’accord de principe de modifier ou de fusionner les pôles d’activités existants, parfois en fusionnant des services de différents établissements. «On pourrait par exemple prendre une infirmière d’un CHSLD et la fusionner avec le service de pédiatrie», illustre M.moi Bouchard.

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PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Julie Bouchard, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec

Ce remaniement des centres d’activités n’a pas été bien accueilli. Pour quoi ?

Certains professionnels de santé voient dans cette nouvelle mesure une manière déguisée de déplacer des salariés d’un établissement à un autre. «J’espère que la FIQ-Santé comprendra qu’on ne veut PAS être déplacée», a déclaré une infirmière sur Facebook en réaction au rejet de l’entente.

« Le lien entre les professionnels de santé et les managers est extrêmement fragile. Ils craignent d’en profiter pour faire n’importe quoi, n’importe quand et n’importe comment », explique M.moi Bouchard.

La cause du problème, c’est donc la fusion des centres d’activités ?

En fait, la fusion des centres d’activités n’est pas nouvelle. La moitié des établissements de santé du Québec disposent déjà de mesures d’assouplissement équivalentes, affirme une Source gouvernementale proche du dossier qui n’est pas autorisée à s’exprimer publiquement à ce sujet.

« Ce que l’on voit le plus souvent en termes de fusions en ce moment, ce sont les blocs opératoires et les salles de réveil. Ou encore des soins obstétricaux et périnatals », précise M.moi Bouchard.

L’entente de principe donne toutefois plus de liberté pour fusionner des centres d’activités, qui seront parfois situés dans des établissements différents, soutient la présidente de la FIQ. Toutefois, tous les établissements ne réorganiseraient pas leurs centres d’activités.

Les infirmières seront-elles formées avant d’être transférées dans un autre établissement ?

Oui. En cas de fusion de centres d’activités, l’employeur s’engage à former les professionnelles en soins et à maintenir à jour leurs connaissances afin qu’elles soient en mesure d’offrir les soins et services offerts dans l’ensemble du centre d’activités, précise l’accord de principe qui a été rejeté. .

Les professionnels de santé peuvent-ils être déplacés n’importe où ?

En intégrant la nouvelle définition de centre d’activités, les professionnelles en soins se verront attribuer un port d’attache. Si nous souhaitons les déplacer à plus de 35 km de leur port d’attache ou de leur résidence, ou à plus de 25 km dans la région de Montréal, l’employé peut choisir de refuser.

Nous entendons également parler de déplacements volontaires. Est-ce synonyme de flexibilité ?

Non. Les travailleurs de la santé peuvent également être amenés à travailler volontairement en dehors de leur centre d’activité. Cette situation se produit principalement lorsque les établissements manquent cruellement de personnel. «Quand il y a une grande pénurie de perfusionnistes cliniques à l’Institut de Cardiologie de Montréal, les perfusionnistes de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec peuvent aller donner un coup de main», donne M.moi Bouchard. S’ils acceptent de tels déplacements, une prime et une compensation pour leurs kilomètres leur sont alors proposées.

Le gouvernement est-il disposé à renoncer à la « flexibilité » ?

Invité à commenter l’échec des pourparlers avec la FIQ, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a annoncé mardi que ses objectifs en matière de mobilité du personnel « n’ont pas changé ». « Ce que nous souhaitons, c’est une certaine flexibilité pour pouvoir bien servir nos patients et avoir un environnement correct pour nos employés », a-t-il déclaré lors de l’étude des crédits budgétaires de son ministère.

De son côté, la présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel, a déclaré lors d’une mêlée de presse à l’Assemblée nationale que le gouvernement « ne bougera pas sur les objectifs de flexibilité ». « Il est important d’avoir une certaine mobilité dans le réseau car il faut pouvoir avoir toute la couverture de service nécessaire. »

L’histoire jusqu’ici

  • Janvier 2023 : La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) entame les négociations avec Québec.
  • 19 décembre 2023 : Québec annonce la nomination d’un conciliateur, à la demande de la FIQ.
  • 15 février 2024 : La FIQ se dit « encore très loin » d’une entente. Le principal défi pour parvenir à un accord réside dans la question de la flexibilité.
  • 19 mars 2024 : La FIQ et Québec parviennent à une « proposition d’entente ».
  • 22 mars 2024 : Le projet d’entente de principe conclu avec Québec est ratifié par les délégués dans une proportion de 53 %.
  • 12 avril 2024 : les membres de la FIQ votent à 61 % contre l’entente de principe.

Avec La Presse Canadienne

 
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