Parapentiste expérimenté, Thomas n’avait jamais vécu un tel cauchemar. Le 6 avril, le jeune homme survolait la Dent du Villard, au-dessus de la vallée de Bozel (Savoie) lorsqu’un aigle royal l’a attaqué. A cette époque, le Français était en contact radio avec un acolyte qui avait décollé du même endroit, à savoir la zone du Pré, au dessus de Tincave. L’autre parapentiste n’a rien pu faire pour aider son collègue. Le rapace « m’a attaqué par derrière, au niveau du casque. Surpris, j’ai bougé mes bras, je l’ai frappé. La douleur était intense”, raconte Thomas au “Dauphiné Libéré”.
Le calvaire du parapentiste a duré treize minutes, durant lesquelles l’oiseau a infligé une cinquantaine de crevaisons à sa victime, notamment aux bras, au cou et aux mains. « A part les premières secondes, je n’ai pas cherché à lutter, face à sa puissance et sa conviction », témoigne le jeune homme. Malgré la douleur et l’anxiété, Thomas a réussi à maintenir le cap et à ne pas compromettre sa sécurité. L’aigle et ses deux mètres d’envergure ont fini par lâcher prise, alors que le parapente se trouvait à une centaine de mètres du sol.
Le parapentiste a dû se faire poser un point de suture sur la tête. « Avec les blessures des animaux, on ne peut pas trop suturer. J’ai subi une chirurgie exploratoire pour écarter tout risque de lésion des nerfs et des tendons, ainsi qu’une éventuelle contamination. Résultat des courses : huit points de suture supplémentaires à la main droite, là où le rapace s’était accroché au tout début de l’attaque. «C’était vraiment profond», raconte le jeune homme.
Une semaine plus tard, un autre parapentiste a repéré le même oiseau, d’humeur tout aussi maussade ce jour-là. Mais il a réussi à s’en sortir sans dommage. Thomas a commis un petit vol dimanche, comme pour conjurer le sort. « Il y avait un petit rapace à proximité, j’ai adapté ma trajectoire et je l’ai surveillé », conclut-il.
