L’Institut national de recherche (PSI) Paul Scherrer a annoncé lundi le développement et l’utilisation d’une nouvelle technologie pour numériser les supports musicaux analogiques, qui autrement finiraient dans la poubelle de la musique et du son.
L’institut fait d’abord ce constat implacable : « Les bandes sonores magnétiques ont aujourd’hui presque totalement disparu de nos vies et ne jouissent que d’une existence de niche nostalgique ».
Ces bandes «n’ont pas été conçues pour l’éternité», observe Sebastian Gliga, physicien au PSI et spécialiste du nanomagnétisme. Au fil du temps, le matériel se désintègre et ne peut plus être lu. D’où la perte potentielle d’un patrimoine précieux, qui va des archives des studios d’enregistrement, des stations de radio et de télévision, des musées ou des collections privées, contenant ce type de supports.
Sebastian Gliga et son équipe ont récemment utilisé une technique utilisant le rayonnement synchrotron, qui permet d’assembler et de restaurer les bandes sans risquer de les endommager ou de les détruire. «Les rayons X d’un synchrotron permettent de reconstituer des enregistrements même très endommagés sans les toucher», explique-t-il.
Dans le cadre d’un partenariat avec le Montreux Jazz Digital Project, cette méthode sera testée et affinée. Un contrat a été signé la semaine dernière. Actuellement, Sebastian Giga travaille sur un enregistrement de 48 minutes d’un concert de BB King en 1980. Dans son état, il est impossible d’en lire plus de dix secondes : « La composition chimique de la bande sonore s’est tellement détériorée que la jouer sur un appareil de lecture conventionnel contribuerait encore davantage à sa destruction.
« L’enregistrement de BB King nous a intéressés en raison de son contenu musical, ajoute le scientifique, mais aussi en raison du défi que représente son état de dégradation. Le rayonnement synchrotron permettra de dépasser les limites inhérentes aux méthodes de restauration conventionnelles.
