L’IRM la plus puissante au monde révèle ses premières images du cerveau humain

L’IRM la plus puissante au monde révèle ses premières images du cerveau humain
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« Regardez nos résultats, car ça va vous époustoufler ! » Directeur de recherche au Commissariat à l’énergie atomique (CEA), Nicolas Boulant est enthousiaste en présentant ce mardi matin les premières images cérébrales obtenues par son « bébé » dont il a la charge, l’appareil IRM (appareil d’imagerie par résonance magnétique) le plus puissant du monde. le monde. Iseult, c’est son nom, est le résultat de plus de 20 ans de recherches menées par 200 personnes. « Nous sommes un peu émus et très heureux, pour tous ces gens qui y ont cru et y sont parvenus. C’est le début d’une nouvelle aventure en neurosciences, qui s’annonce très prometteuse », se réjouit Anne-Isabelle Etienvre, directrice de la recherche fondamentale au CEA.

Iseult possède un champ magnétique inégalé de 11,7 Tesla, contre 1,5 ou 3 Tesla pour les IRM dont sont équipés les hôpitaux. Les résultats qu’elle obtient en « scannant » un cerveau humain pendant quelques minutes sont bien plus précis, comme le montrent les images comparées à celles obtenues par une IRM à 3 ou 7 Tesla.

« En gagnant en résolution et en contraste, nous pouvons obtenir des détails époustouflants sur des détails anatomiques, comme les veines, inaccessibles à des champs magnétiques plus faibles », décrit Nicolas Boulant. Une vingtaine de volontaires sains ont participé à l’exercice, au sein de cet aimant de 132 tonnes logé dans un cylindre de 5 m de long. Sans effets sur la santé ? Les résultats des tests – notamment physiologiques – réalisés sur ces patients « scannés » par Iseult sont rassurants.

En 2021, le CEA avait déjà dévoilé les premières images d’une citrouille… entière, choisie pour ses textures multiples et variées. Ses graines et fibres étaient parfaitement visibles. Cette fois, les volontaires ont dû rester immobilisés à l’intérieur de l’aimant.

Pouvoir explorer un cerveau humain offre de belles perspectives en termes de recherche et de santé. Emmanuel Macron a également salué, sur X, « une avancée majeure et un immense espoir pour l’étude de notre santé ». Iseult pourrait notamment nous aider à mieux comprendre les zones qui sont activées dans le cerveau lors de la réalisation de certaines tâches, dont celles de la vie quotidienne comme la lecture d’un livre.

Ce dispositif pourrait également permettre de mieux comprendre le fonctionnement des maladies neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer…) ou psychiatriques (schizophrénie, troubles bipolaires…). « Le lithium est utilisé comme médicament pour traiter la schizophrénie et le trouble bipolaire, mais son action n’est pas bien comprise. Iseult pourra mieux cartographier son effet et identifier son rôle », illustre Nicolas Boulant.

Les cerveaux des patients malades ne seront pas explorés avant plusieurs années et ce dispositif n’a pas vocation à équiper tous les hôpitaux, mais ses compétences pourraient être utilisées à terme. Un développement à grande échelle de ce « super IRM », conçu en association avec l’Université de Fribourg (Allemagne), se heurterait de toute façon à un écueil de taille : son coût. 70 millions d’euros ont été investis au total, dont 58 millions d’euros pour la seule construction de la partie centrale de l’aimant.

 
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