Hugues Bersini était l’invité de Thomas de Bergeyck sur Bel RTL Matin. Le professeur d’informatique à l’ULB s’est exprimé sur les prouesses de l’intelligence artificielle en répondant à diverses questions.
Faut-il avoir peur de cette intelligence artificielle ?
« On peut en avoir peur et on peut aussi s’en réjouir. Tout dépendra des usages que nous en ferons. Comme toute technologie, il peut y avoir de bonnes et de très mauvaises utilisations.
L’intelligence humaine est-elle « meilleure » ?
« Certaines parties de l’intelligence humaine ont été dépassées par l’intelligence artificielle. Pas tout, heureusement. Nous restons sous contrôle. Mais il y a des pionniers de l’intelligence artificielle qui commencent à s’inquiéter. Les créateurs de ChatGPT eux-mêmes s’inquiètent parfois des capacités de leurs créatures.
La « bête » a-t-elle surpassé son créateur ?
“Absolument, d’autant plus que de la manière dont nous l’avons construit, en l’alimentant de tous les textes, productions, informations laissées par l’homme sur le web, nous ne nous attendions pas à ce que ce système ait une telle intelligence.”
Que pouvons-nous faire avec l’intelligence artificielle que nous ne pourrions pas faire autrement ?
« Dans le domaine médical, c’est légion. La reconnaissance de certaines tumeurs. Je travaille par exemple en cardiologie sur la prédiction des arythmies cardiaques. C’est quelque chose qui touche de nombreuses personnes, notamment les personnes âgées. Et un cardiologue aujourd’hui est incapable de dire que vous allez fibriller dans une demi-heure. Un oncologue est incapable de diagnostiquer correctement la gravité d’une tumeur, ce que fait très bien l’intelligence artificielle. Pour les jeux de société, c’est étonnant. Il n’y a plus aucun humain capable de rivaliser.
L’IA pourrait-elle remplacer les médecins en établissant des diagnostics ?
« Faire des diagnostics, elle le fait. Un métier humain n’est pas une tâche unique, c’est un ensemble de tâches. Un médecin diagnostique une tumeur par exemple, mais il y a tout ce qui précède, à savoir voir le patient, discuter avec lui, l’accompagner… Cela manque cruellement d’intelligence artificielle. Une partie du travail médical peut être remplacée, voire améliorée, par l’intelligence artificielle, mais il s’agit d’une très petite partie. le côté social du médecin sera renforcé car il aura plus de temps.
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