suivez l’entraînement intensif de l’astronaute belge Raphaël Liégeois

Pour la première fois, une équipe de télévision a pu filmer l’entraînement de Raphaël Liégeois, notre astronaute belge. Basé à Cologne, où se trouve le centre européen des astronautes, il suit un programme intensif pour se préparer à rejoindre un équipage à bord de la Station spatiale internationale. Le Namurois suit la voie tracée par ses aînés, Dirk Frimout et Frank De Winne.

A 36 ans, Raphaël Liégeois vit son rêve. Aux côtés d’Hervé, formé à la NASA, il a appris à maîtriser tous les outils nécessaires à une sortie dans l’espace. L’astronaute belge sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur lorsqu’il se retrouve à l’extérieur de la Station spatiale internationale.

C’est un peu comme un rêve dans un rêve

« On prend le temps, on apprend à manier les outils. Alors Hervé sait exactement comment nous guider dans cet apprentissage. Et puis les sorties extravéhiculaires, l’apprentissage en piscine, c’est un peu un rêve dans le rêve, car nous avons tous cette image classique de l’astronaute qui sort de l’ISS et là, on s’y prépare..

Depuis le début de sa formation, Raphaël multiplie les exercices au fond d’une piscine unique en Europe.

« On sort du sas, et on pourrait presque s’imaginer un petit peu dans l’espace. Et d’ailleurs, Hervé qui nous dirige depuis la salle de contrôle nous dit, en général : bienvenue dans l’espace, dès qu’on ouvre le sas et qu’on arrive dehors. C’est très impressionnant et c’est aussi assez complexe techniquement. C’est l’une des choses les plus difficiles que nous faisons pendant l’entraînement. Il y a certains moments où il faut changer de position, lever les pieds puis les redescendre, puis tourner. Je me suis retrouvé dans des positions où le fil était emmêlé dans les jambes. Je dois améliorer ça, c’est généralement un point d’amélioration”.

Ce programme unique au monde permet aux Européens d’être déjà opérationnels, avant de finaliser leur formation à la NASA.

Savoir gérer n’importe quelle situation

« C’est ce que nous faisons maintenant avec Raphaël et ses collègues, nous leur donnons cet élan qui leur permettra lorsqu’ils seront à Houston et les premiers runs, les premiers entraînements en scaphandres seront en juillet, ils seront beaucoup plus efficace que s’ils démarraient directement. Et c’est un avantage considérable d’avoir cette longueur d’avance, car c’est motivant et ça permet d’avancer très vite.explique Hervé.

Depuis sa sélection officielle en novembre 2022, l’ingénieur Raphaël Liégeois a suivi une formation intensive. Le but est de savoir gérer n’importe quelle situation.

Lorsque nous le rencontrons, il revient d’un stage de survie dans les Pyrénées : « Il y avait beaucoup de neige, on a dormi une nuit dans la neige, c’est-à-dire qu’on a creusé la neige jusqu’au sol et on a dormi. J’ai passé une nuit magnifique. Nous aussi, nous sommes allés nager dans un lac gelé, nous avons simulé une chute dans un lac gelé.”il se souvient.

J’ai appris à faire des exercices que je n’avais jamais fait

Raphaël, comme tout astronaute, doit être dans une condition physique irréprochable.

« Nous faisons parfois des analyses de sang pour voir le niveau d’oxygénation, pour voir comment notre corps réagit à l’exercice. On fait des tests tous les trois, quatre mois, une évaluation un peu complète”.

Le Namurois fait au minimum 6 heures d’exercices par semaine, pour être toujours opérationnel afin de préparer son corps à l’apesanteur. « J’ai appris à faire des exercices que je n’avais jamais fait. Par la force des choses, la masse musculaire augmente un peu, mais c’est justement pour préparer cette perte de masse musculaire que nous subirons à bord de la Station Spatiale Internationale.”.

J’espère pouvoir jouer le même rôle que Dirk ou Frank pour moi

Mais avant d’écrire la nouvelle histoire spatiale de la Belgique, l’astronaute s’améliore toujours un peu plus chaque jour. Il apprend notamment à manipuler le bras robotique de l’ISS. « Tout d’abord, il est très grand, il fait 14 mètres. Cela signifie donc qu’un très petit mouvement à la base a un grand impact à la fin. Ce que je fais, par exemple, c’est d’aller attraper, d’attraper une des cibles avec le bout du bras, pour que le bras soit fixé à un endroit de l’ISS. Et puis, en effectuant ici différents mouvements de différentes articulations de rotation, nous parvenons à attraper différentes cibles sur l’ISS. ».

Pour le moment, Raphaël Liégeois vit son expérience virtuellement. Une façon de se rapprocher un peu plus de la Station spatiale internationale. Nous rencontrons également Frank De Winne. L’occasion de parler avec lui de la nouvelle génération d’astronautes.

« C’est bien qu’il y ait encore un Belge, Raphaël, dans le corps des astronautes européens. Ce sont des gens de très haut niveau, donc il ne faut pas les tester, il faut leur apprendre comment se comporter dans l’espace”» dit l’ancien capitaine de la Station spatiale internationale qui transmet son savoir et sa passion dès qu’il le peut.

Lorsque Raphaël regarde le mur officiel des astronautes, il pense à ceux qui lui ont ouvert la voie.

“C’est toujours un sentiment particulier de dire que, sans doute si tout va bien, notre photo sera ajoutée à cette collection et j’espère pouvoir jouer le même rôle pour des générations d’enfants ou d’adultes, le même rôle que Dirk ou Frank pour moi”.

Le Belge espère rejoindre un équipage à partir de 2026.

 
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