Les gangs continuent d’étendre leur emprise sur Port-au-Prince

Les gangs continuent d’étendre leur emprise sur Port-au-Prince
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(Port-au-Prince) Les bandes armées continuent d’étendre leur emprise sur la capitale Port-au-Prince, a prévenu jeudi le coordonnateur spécial de l’ONU en Haïti, au moment où les négociations pour former des autorités de transition à la tête du pays semblent s’achever. être sur le point de réussir.


Publié hier à 16h26

“Ces derniers jours, des gangs ont progressé dans de nouveaux quartiers de la capitale”, a déclaré jeudi Ulrika Richardson, coordinatrice humanitaire de l’ONU pour le pays, lors d’un point de presse vidéo depuis Haïti, qualifiant une situation “extrêmement alarmante”.

Le quotidien des habitants est fait de « barrages routiers, de coups de feu et de beaucoup de tension dans les rues », a-t-elle décrit, ajoutant qu’« un très grand nombre de personnes ont dû fuir leur quartier » à mesure que les gangs progressent.

Ces bandes armées contrôlaient déjà 80 % de Port-au-Prince en 2023, selon l’ONU, et sont accusées de nombreuses exactions : meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon.

Après une matinée relativement calme, des coups de feu ont éclaté jeudi après-midi dans le centre-ville de la capitale et en banlieue, à Pétion-Ville, selon des habitants interrogés par l’AFP.

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PHOTO CLARENS SIFFROY, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des gens passent devant une barricade sur une route de Port-au-Prince.

La Police nationale haïtienne (PNH) a annoncé jeudi soir la mort du chef de gang « Ti Grèg », évadé de prison début mars.

Patron du gang Delmas 95, Ernst Julmé “a été mortellement blessé lors d’un affrontement cet après-midi avec des unités de la PNH à Delmas”, près de la capitale, a indiqué la police sur sa page Facebook.

Évacuation

Le début de la semaine a notamment été marqué par des heurts à Pétion-Ville, une banlieue aisée de Port-au-Prince. Des hommes armés ont tenté mardi soir et mercredi de prendre le contrôle de plusieurs quartiers de cette commune, où quatorze cadavres ont été retrouvés lundi.

Les États-Unis ont annoncé avoir évacué jeudi 90 de leurs ressortissants grâce à un avion spécialement affrété parti de Cap-Haïtien au nord du pays pour rejoindre Miami ainsi qu’un hélicoptère qui effectuait des vols entre Port-au-Prince et la République dominicaine voisine.

Haïti, qui connaissait déjà une profonde crise politique et sécuritaire, est en proie à un regain de violence depuis le début du mois, lorsque plusieurs gangs ont uni leurs forces pour attaquer des points stratégiques de Port-au-Prince, affirmant vouloir renverser le premier ministre. Ariel Henri.

Très contesté, ce dernier n’a pas pu regagner son pays après un voyage au Kenya au début du mois. Il a accepté de démissionner le 11 mars.

Le même jour, plusieurs pays et organisations comme la Communauté des Caraïbes se sont réunis en urgence en Jamaïque.

Un futur conseil présidentiel de transition, qui devra notamment être composé de représentants des partis politiques haïtiens, a été annoncé à l’issue de la réunion.

Après plusieurs jours de négociations tumultueuses, chaque groupe s’est mis d’accord jeudi sur le choix d’un représentant, et le parti de gauche Pitit Desalin, qui avait initialement renoncé à être représenté, est revenu sur sa décision, selon un correspondant de l’AFP. . Cependant, aucune annonce officielle n’a été faite.

Crise humanitaire

Ce conseil doit tenter de remettre le pays, dont des pans entiers sont aux mains de bandes armées, sur le chemin de la stabilité.

Le secrétaire général de l’ONU s’est félicité du fait que « les acteurs haïtiens aient tous choisi leur représentant », selon son porte-parole adjoint Farhan Haq.

Haïti reste actuellement sans président ni parlement : le dernier chef de l’État, Jovenel Moïse, a été assassiné en 2021. Et le pays n’a pas eu d’élections depuis 2016. Ariel Henry, nommé par Jovenel Moïse, aurait dû quitter ses fonctions au début de février.

En attendant, la capitale est confrontée à une grave crise humanitaire.

“En raison de l’avancée des gangs, 5,5 millions de personnes sur une population de 11,4”, soit environ la moitié, ont désormais besoin d’une aide humanitaire, a déclaré le coordinateur de l’ONU pour le pays.

Cependant, l’acheminement de cette aide devient difficile, l’aéroport de Port-au-Prince restant fermé et une partie du port « toujours attaquée », a-t-elle déclaré.

“Moins de la moitié des établissements de santé de Port-au-Prince fonctionnent normalement”, a également indiqué jeudi le chef de l’OMS, invoquant des pénuries de médicaments et de produits sanguins.

Et « l’épidémie de choléra […] pourrait reprendre si la crise persiste », a-t-il prévenu.

Le pays a connu fin 2022 une résurgence de l’épidémie de choléra, qui a fait plus de 10 000 morts entre 2010 et 2019 après avoir été introduite par les casques bleus.

 
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