le parquet demande un procès pour homicide et blessures involontaires

Deux immeubles se sont effondrés en novembre 2018, provoquant la mort de huit personnes dans le quartier de Noailles.

Publié le 15/03/2024 19h41

Mise à jour le 15/03/2024 19h53

Temps de lecture : 2 minutes

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Immeubles de la rue d’Aubagne, à Marseille, le 25 octobre 2019. (GÉRARD JULIEN / AFP)

Plus de cinq ans après l’effondrement de deux immeubles, aux 63 et 65 rue d’Aubagne à Marseille, le parquet requiert un procès pour “homicides et blessures involontaires”, contre un élu, un expert, un syndic et le maire de la ville. bailleur social, selon l’acte d’accusation définitif consulté par franceinfo. Il exclut le délit de « mise en danger de la vie d’autrui ».

L’effondrement des deux immeubles en 2018 avait provoqué la mort de huit personnes, dans le quartier Noailles, en plein centre de la ville de Marseille. Il appartient désormais aux juges d’instruction de décider de la tenue ou non d’un procès dans cette affaire. Grâce à la délégation de responsabilité, l’ancien maire Jean-Claude Gaudin ne risque pas d’être jugé mais peut être entendu comme témoin.

Dans son réquisitoire définitif de 135 pages, le parquet de Marseille précise que “Personne ne pouvait prédire l’effondrement” qui a fait huit morts le 5 novembre 2018. Il insiste en revanche sur la succession de rapports, constats et expertises judiciaires – neuf expertises judiciaires au total dans les années précédant le drame – qui faisaient état d’un « risque réel » pour les occupants du 65 rue d’Aubagne et des immeubles voisins.

“On ne peut qu’être frappé par le nombre d’acteurs qui ont dû connaître tout ou partie de l’état de fragilité structurelle dans lequel se trouvent ces bâtiments depuis au moins 2005, sans apparemment en tirer les conséquences qui s’imposaient”constate le parquet de Marseille.

Concernant l’expert qui s’est rendu dans l’immeuble où vivaient les victimes, quelques jours avant l’effondrement, le parquet constate qu’il n’y est resté qu’une heure, sans procéder à un examen approfondi. “Il a exposé les occupants à un risque grave dont il avait connaissance”peut-on lire dans l’acte d’accusation. « Un drame routinier »tandis que l’expert avait l’habitude de visiter des bâtiments délabrés.

Concernant l’élu Julien Ruas, adjoint à la prévention des risques auprès de l’ancien maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, le parquet constate une accumulation de « négligence et imprudence » dans une ville confrontée à des logements vétustes. « Il a délibérément abandonné sa mission d’organisation et de gestion des services municipaux en charge des dangers ». Le parquet note qu’après le drame, architectes et ingénieurs du service de sécurité des bâtiments ont dénoncé l’existence de 2 600 signalements d’immeubles suspectés de danger, adressés au service de Julien Ruas et non traités.

 
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