Au pied de la future gare de Champigny-sur-Marne, les fidèles de l’Église protestante unie de France se rassemblent. Dimanche 10 mars, ils sont venus célébrer la dédicace d’un nouveau temple avec des hymnes, en présence des élus locaux et des chefs religieux de la région. En 2025, près de 48 000 usagers de la ligne 15 passeront quotidiennement devant le temple de Champigny. Un défi pour l’EPUdF qui compte profiter de cet emplacement stratégique pour faire de ce lieu « une vitrine du protestantisme » locale.
Rafi et Mary Rakotovao, curés responsables de la paroisse, mariés depuis quarante ans, reviennent sur la genèse du projet. « Il y a dix ans, la communauté protestante de Champigny-sur-Marne n’avait pas besoin d’un lieu de culte plus grand. Son temple, construit en 1957, était largement suffisant. Mais voilà que notre collectivité se retrouve contrainte d’abandonner ses terrains pour les besoins de développement du Grand Paris. En échange de son terrain, le promoteur (Cogédim) nous a construit ce magnifique temple. Cette nouvelle église est un lieu propice à la prière, offrant diverses possibilités d’activités paroissiales et culturelles. »
L’EPUdF est née en 2012 de l’union des Églises réformée et évangélique luthérienne de France. Actuellement, la communauté de Champigny est composée d’une cinquantaine de fidèles. Faire vivre ce temple, qui peut accueillir 300 personnes, est un défi de taille pour les deux pasteurs, membres de la Société missionnaire norvégienne. « Nous souhaitons répondre à la soif spirituelle de notre temps, en témoignant de notre foi chrétienne, ils profèrent. Nous avons reçu la mission d’apprendre à notre communauté à devenir missionnaire. Pour ce faire, nous cherchons à renforcer les fidèles dans leur foi et à partager l’Évangile avec le plus grand nombre. »
Un espace intérieur
Situé au rez-de-chaussée d’un immeuble résidentiel, le temple de 800 m2, conçu par l’architecte Marc Rolinet, s’ouvre sur un centre sans colonnes pour favoriser l’échange entre les fidèles. Le bois est à l’honneur, et des volets verticaux éclairent l’ensemble. Sur les côtés se trouvent deux panneaux coulissants qui permettent d’agrandir l’espace.
Pour Joëlle Plantier, paroissienne, « ce lieu n’a pas les moyens à la hauteur de ses ambitions ». « Nous sommes confrontés à de nombreux défis : en termes de charges et de redevances. Nous n’avons que 50 paroissiens qui fréquentent habituellement les lieux. D’où la nécessité de s’ouvrir sur l’extérieur pour y apporter des activités. » elle explique.
Pendant un mois, des événements seront organisés par l’Église pour favoriser les échanges entre la communauté paroissiale et les Campinais. Les responsables de l’EPUdF cherchent à ouvrir cet espace religieux sur le monde extérieur : en organisant des expositions, des conférences ou des concerts. « Avec le projet L’Escale, catholiques et protestants de la ville installent à cet endroit un café chrétien. Bien entendu, nos frères et sœurs de l’Église orthodoxe sont également les bienvenus. » expliquent Rafi et Mary Rakotovao.
Pénétrer dans cet espace sacré est aussi l’occasion pour chacun de faire l’expérience du silence et de la méditation. « Les Églises réformées luthériennes vieillissent un peu. C’est une chance pour nous de recevoir ce nouveau temple. J’espère que ce lieu permettra au plus grand nombre de rencontrer Dieu, dans l’intimité de la prière. veut croire un paroissien.
Egalement présent à l’inauguration, Mgr Dominique Blanchet, l’évêque de Créteil, souligne la vocation œcuménique du lieu. « Depuis de nombreuses années, nous travaillons ensemble pour faire progresser l’œcuménisme dans la région. » Se félicitant que ce temple soit « un lieu de rencontre chrétien » il prédit que « Tous ceux qui le souhaitent pourront y vivre un moment de partage. »
