Et si la radio AM n’avait pas dit son dernier mot ?

Et si la radio AM n’avait pas dit son dernier mot ?
Et si la radio AM n’avait pas dit son dernier mot ?

Marginale depuis des années, la radio AM n’est même plus proposée sur certains modèles de véhicules électriques. Certains y verront le coup fatal porté à ce moyen de communication qui a connu des années prospères, avant d’être complètement dévalorisé par la FM. Cependant, il se pourrait aussi qu’il soit encore trop tôt pour enterrer l’AM une fois pour toutes.

La pression s’accentue ces jours-ci aux États-Unis pour obliger les constructeurs automobiles, comme Tesla et Ford, à corriger leur situation. Au lieu de cela, ils soutiennent que le système AM interfère avec la technologie des véhicules électriques.

Début octobre, les procureurs généraux de 12 États ont écrit aux dirigeants des deux partis au Congrès pour leur demander d’adopter un projet de loi présenté l’année dernière qui vise à rendre toutes les nouvelles voitures équipées de cette bande. SUIS.

La semaine dernière, Politico a rapporté que les chefs des pompiers et de la police de New York avaient fait la même demande au leader démocrate du Sénat, Chuck Schumer. Les ondes AM restent essentielles, selon eux, pour communiquer avec la population en cas d’urgence, comme les catastrophes naturelles.

« L’avantage de la radio AM, c’est que même si le son est beaucoup moins bon que celui de la radio FM, on peut la capter sur des territoires immenses, surtout le soir », explique Michel Arpin, ancien vice-président. président du CRTC. Elle peut permettre de communiquer avec des personnes qui vivent dans des lieux isolés, contrairement à la FM. C’est pourquoi la FA demeure importante dans certains coins des États-Unis, mais aussi au Canada, dans les Prairies entre autres. »

Comme le vinyle ?

M. Arpin ne parierait cependant pas sur l’avenir de la bande AM au Québec, dépouillée de ses meilleurs attraits au fil des années.

Les stations musicales ont été les premières à migrer vers la FM en raison de la qualité du son. Puis, les stations de discussion ont progressivement suivi à partir des années 1990. Le dernier coup a été porté en 2004, lorsque Paul Arcand a déménagé au 98,5 FM.

Malgré tout, les stations AM représentent encore 10 % des revenus des radios commerciales de la région de Montréal. Parmi elles : de nombreuses radios à caractère ethnique ou religieux. On retrouve également encore CKAC, la première radio francophone en Amérique du Nord, aujourd’hui Radio Circulation. CJAD, la principale station de radio parlée anglophone de Montréal, occupe toujours 800 places sur la bande AM.

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE ARCHIVES

Locaux AM940 en 2010

« AM, c’est comme le vinyle. Oui, c’est peut-être plus spécialisé qu’avant, mais il existe toujours une demande. Et je pense que cela existera toujours. Pour des raisons de sécurité, comme cela a été évoqué aux États-Unis. Mais aussi parce qu’il offre une diversité de contenus qu’on ne retrouve pas sur la bande FM, où tout est très formaté », illustre Nicolas Deslauriers, directeur d’AM940.

L’ancien entraîneur canadien Jean Perron et l’ex-ministre Rémy Trudel opèrent sur les ondes de cette petite station que Nicolas Deslauriers exploite depuis trois ans. Ce dernier regarde de près ce qui se passe actuellement au sud de la frontière.

Si le Congrès américain oblige les constructeurs automobiles à offrir la bande AM sur leurs nouveaux véhicules, Nicolas Deslauriers espère que le Canada fera de même.

Rejoint par La pressele ministère fédéral de l’Innovation, de la Science et du Développement économique n’a pas répondu à notre demande.

“Nous ne pouvons pas arrêter le progrès”

Même si tous les véhicules continuent d’être équipés de la bande AM, son déclin est inexorable, affirme Claude Thibodeau. Cet ancien animateur et propriétaire de stations de radio au Québec est persuadé que les carottes sont cuites depuis longtemps pour la radio AM. Cela paraît encore plus anachronique depuis l’arrivée des services d’écoute en ligne, comme Spotify et Apple Music, observe-t-il.

« Quand nous avons inventé la voiture, les forgerons n’étaient pas contents. A-t-on recommencé à voyager en calèche pour leur plaire ? Bien sûr que non. On ne peut pas arrêter le progrès», affirme celui qui a vécu la fin de l’âge d’or de la radio AM avec Pierre Pascau, Gilles Proulx, André Arthur et compagnie.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV un avant-goût explosif de l’album Duél
NEXT La radio publique France Bleu deviendra Ici le 6 janvier