Confronté à la hausse des coûts des tournées dans un monde post-pandémique, Mastodon prend des décisions difficiles pour préserver sa viabilité économique, notamment en refusant certaines tournées en Europe.
Les défis financiers des tournées post-pandémiques
Dans une récente interview avec Guitare ultimeLe guitariste de Mastodon, Bill Kelliher, a parlé des obstacles financiers auxquels le groupe est confronté lors de sa tournée. Bien qu’acteur majeur de la scène Metal, Mastodon se situe dans une « zone intermédiaire », où les revenus de ses concerts sont souvent absorbés par des coûts de production élevés.
« Nous gagnons une certaine somme d’argent chaque soir, mais nous dépensons presque la même somme pour produire le spectacle. » explique Kelliher. « Je ne peux pas partir en tournée sans rien gagner. Je dois travailler pour nourrir ma famille.
Le groupe investit massivement dans ses concerts pour offrir une expérience mémorable à ses fans, mais cela pose des défis logistiques et financiers, surtout lorsqu’il s’agit de tournées en Europe.
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Pourquoi Mastodon évite l’Europe
Kelliher détaille les raisons pour lesquelles Mastodon a refusé plusieurs tournées européennes ces dernières années : « On nous a proposé des garanties équivalentes aux coûts de chaque soirée. Dans ces conditions, nous ne pouvons pas nous permettre de quitter notre confortable maison pour travailler gratuitement, surtout en hiver.
Il met également en avant les problèmes logistiques exacerbés par le Brexit, comme les nouvelles taxes et restrictions pour les chauffeurs routiers britanniques transportant leur matériel vers l’Europe. Ajoutez à cela les coûts exorbitants du carburant et les réglementations strictes sur les heures de conduite en Europe.
« Les festivals européens sont incroyables, mais les déplacements entre les dates sont souvent insensés. Passer d’un concert à Londres à un autre en Scandinavie le lendemain est presque impossible sans deux chauffeurs.
Gojira : un modèle inspirant mais difficile à suivre
Kelliher cite Gojira, un groupe qu’il admire, comme exemple de gestion astucieuse de la production de spectacles malgré des revenus similaires : « Ils mettent tellement d’efforts dans leurs spectacles – avec des pièces pyrotechniques et tout un tas d’effets. Je ne sais pas comment ils se débrouillent financièrement. Je les respecte énormément pour cela.
Mastodon refuse cependant de réduire la qualité de ses spectacles en Europe pour s’adapter à des salles plus petites : “Les fans européens ont vu nos spectacles [aux États-Unis] avec des lasers et des murs vidéo sur YouTube. Ils seraient déçus si nous venions avec juste une banderole.
Une industrie en mutation
Le guitariste conclut en soulignant que ces défis reflètent des enjeux plus larges dans l’industrie musicale post-pandémique : « Ce n’est pas que nous n’aimons pas l’Europe. J’adore y jouer. Mais les coûts et la logistique rendent les choses très difficiles. Nous espérons que la situation va s’améliorer.
En attendant, Mastodon continue de se concentrer sur ses tournées aux États-Unis, où les garanties financières et les infrastructures leur permettent de maintenir la qualité de leurs spectacles.