Inspirée par Fellini, Plastic Bertrand, « The Rocky Horror Picture Show » ou encore Serge Gainsbourg, Julie Meletta, 31 ans, sort son nouvel EP, intitulé « Amarcoeur ». Elle chante l’amour et ses complexités sur un son yéyé français des années 1960 mêlé à de la musique pop contemporaine. L’artiste tessinois d’origine française se produira le 28 novembre 2024 à La Cave du Bleu à Lausanne et le 23 janvier 2025 au Cercle des Bains à Genève.
Comment présenter votre nouvel EP « Amarcoeur » ?
C’est un titre un peu moche, je sais, mais je voulais faire un EP avec un fil conducteur qui raconte une histoire avec un thème. Je me suis dit qu’il s’agirait d’amours impossibles ou inachevés. J’avais ce fantasme en tête avec une sensation de « Rocky Horror Picture Show » ou de film B. Mais je ne voulais pas lui donner un titre trop sanglant. J’ai alors pensé au film « Amarcord », de Federico Fellini, qui signifie « Je me souviens ». Donc ces chansons sont toutes des histoires dont je me souviens et qui parlent d’amour et de cœurs brisés.
Pourquoi avoir choisi le thème de l’amour ?
Je ne l’avais jamais fait auparavant. Dans mon précédent EP, « Chic ! », il n’y avait qu’un seul morceau qui parlait d’amour. J’ai pensé que je devrais parler de choses plus sérieuses parce qu’il y a déjà tellement de chansons d’amour. Alors pour cet EP, je me suis dit que j’allais explorer les recoins sombres des histoires sentimentales, parler d’angoisse, d’obsession, des côtés les plus laids de l’amour, mais rendre le tout beau et musical à la fois. fois.
Dans le clip « Fan fiction » on vous voit avec le cœur en sang dans les mains…
Comme je suis végétarien, le côté gore était assez difficile à filmer (rires) ! Heureusement, c’était un cœur en silicone, mais il avait l’air bien réel. C’était bizarre. Mais comme je l’ai dit, je voulais vraiment montrer les aspects les plus laids et toxiques de l’amour. Alors j’ai agi comme si j’avais ouvert ma poitrine pour prendre mon cœur. La chanson « Splatter » a aussi un côté gore dans le texte. Mais même s’il y a un côté sombre dans ces titres, il y a toujours de l’humour aussi.
Vos morceaux sont un mélange de musique pop française contemporaine avec le son yéyé des années 1960. Pourquoi?
Parce que le son yéyé est très amusant. J’aime le fait qu’on ait l’impression de s’amuser à enregistrer ces chansons en studio. L’ambiance de ces années-là était plutôt dansante et pétillante. Et si j’écris des textes un peu sérieux, j’aime les accompagner d’une musique pétillante, sinon ça devient trop lourd à écouter (rire).
Pensez-vous que les histoires d’amour étaient plus pures dans les années 1960 qu’aujourd’hui ?
Non, je ne pense pas. On dit souvent que les choses allaient mieux avant, que les histoires d’amour duraient plus longtemps. Oui, mais ce n’était pas nécessairement plus sain. Surtout pour les femmes. C’était plus compliqué de divorcer et très mal vu. Mais il fallait le faire si vous n’étiez pas heureux dans votre mariage. Je pense qu’il y avait beaucoup plus de pression et de violence dans certains mariages.
Vous avez étudié la philosophie à l’université. Est-ce que cela vous a aidé lors de la rédaction de vos textes ?
Oui, ça m’a aidé à ne pas trop réfléchir. Cela peut paraître paradoxal car on réfléchit beaucoup en philosophie, mais en fait il y a un moment où cela devient comme une écriture automatique. Nous laissons aller les pensées. Parfois en philosophie il ne faut pas trop s’attacher aux textes. C’est aussi un peu ça en musique.
Pourquoi voulais-tu devenir chanteur ?
Au départ, je voulais devenir écrivain. J’ai même gagné un prix littéraire à l’université parce que j’adorais vraiment écrire. Mais comme j’aimais aussi la musique, je me suis dit que je pourrais chanter ce que j’écris. Je ne vois pas vraiment la différence entre écrire des nouvelles ou écrire des paroles de chansons. Le but pour moi est de raconter une histoire.
Aimeriez-vous devenir célèbre ?
Je ne fais pas de musique pour être célèbre, mais si cela se produit, j’aimerais m’inspirer de personnes célèbres qui ont une très bonne énergie. De ce fait, je pourrais aussi inspirer des artistes débutants comme moi.