J’aime que les concerts ne ressemblent pas à des disques ou à des albums. Et à Forest, on ressent vraiment l’énergie des concerts.
Cette nouvelle tournée a commencé il y a plus d’un an. Tournée, album, tournée : est-ce un cercle qui vous séduit ?
La scène est l’élément où je me sens le plus naturel. J’aime beaucoup chanter et jouer avec mes musiciens, avec le public. J’aime les rencontres et encore plus lorsqu’il y a une histoire avec le public.
L’aspect retrouvailles, c’est quelque chose qui me touche beaucoup, de voir des gens qui ont grandi et vieilli avec moi, qui amènent leurs enfants. Ce sont des moments forts dans la vie, je pense.
Vous avez composé cet album alors que vous étiez en tournée. Comment trouvez-vous le temps ? Y avait-il urgence à écrire ?
Il y a eu surtout des nuits blanches car il y a eu des concerts vraiment magiques, notamment au Palais 12, ici à Bruxelles. Je n’arrivais pas à dormir parce qu’il y avait de l’excitation, il y avait des chansons qui sortaient.
Je me suis dit : pourquoi attendre 2-3 ans, toujours en suivant ce schéma habituel ? Pour casser un peu ces schémas, j’ai fait l’album dans mon coin et j’ai surpris tout le monde ; J’ai surpris mes amis, j’ai surpris ma famille, j’ai surpris la maison de disques… et le public. Et surtout sur les sujets de société, les questions aussi, en essayant de rester optimiste dans un monde un peu inquiétant.
Vous parlez de personnes qui ont des difficultés dans la vie, notamment celles qui ne réussissent pas bien à l’école. Avez-vous vécu ce genre de situation ?
J’étais un élève plutôt difficile. Je n’essayais pas très fort. J’ai eu des zéros, mais franchement, je les ai mérités, alors qu’il y a des enfants qui font des efforts, et qui sont parfois soumis à une notation un peu rigide qui peut les ruiner pour le reste de leur vie.
Ce n’est pas non plus une chanson contre l’école car aujourd’hui, les professeurs sont toujours meilleurs qu’avant. Cela veut simplement dire que vous pouvez réussir à faire quelque chose de votre vie, même si vous avez eu des notes moyennes à l’école.
Cet album s’appelle 10. Avez-vous dit que 10 était la fin d’un cycle : la fin de quoi ? Et le début de quoi ?
C’est un slogan (rires). En fait, 10, c’est la fin d’un cycle, c’est le début de quelque chose d’autre. C’était juste pour dire que j’aime l’idée d’avoir fait 10 albums. 10 albums, ce n’est pas beaucoup, mais c’est quand même suffisant pour avoir un répertoire. La scène ne me quittera plus puisque je respire mieux sur scène.
Après, comment vais-je faire des albums après ? Je veux de nouvelles choses. Je veux juste me surprendre pour surprendre les autres. C’est ce que je veux dire, c’est que j’espère toujours me renouveler.
Dans cet album, vous interprétez une chanson sur l’amitié. As-tu beaucoup d’amis ?
Je crois que les vrais amis ne sont pas nécessairement des personnes que l’on voit tout le temps dans la vie. Ce sont des gens qu’on voit de temps en temps, mais quand on les voit, ils nous réconfortent et ils nous rassurent.
Je suis plutôt une personne solitaire. J’ai quatre enfants, j’ai donc une vie bien remplie. Parfois quand je me retrouve seul, c’est bien aussi.
Mais, dans mon métier, on a parfois des doutes. Tous les métiers artistiques sont des métiers compliqués car il n’y a pas de stabilité, et c’est ce que j’aime aussi. Mais quand je traversais des moments de doute et que je les gardais pour moi, pour que ça ne se propage pas. Je ne pense pas que cela vaut la peine de partager tous ces doutes.
Y a-t-il un titre dont vous êtes particulièrement fier ?
J’ai composé la musique du feu d’artifice et j’ai senti que quelque chose se passait. Parce que c’est à la fois une chanson qui raconte quelque chose de clair et en même temps pas du tout. C’est une chanson sur l’enfance. Et quand on est enfant, on est forcément un artiste. Nous comprenons des choses que nous ne comprenons plus une fois adultes.
De quelle chanson vos fans vous parlent-ils le plus ?
Ça dépend. Il y a des pros du pop-rock face à la mer, et il y a des pros du portrait ou du feu d’artifice. Je n’essaie pas de plaire à tout le monde. J’essaie, comme je l’ai dit plus tôt, de me surprendre pour surprendre les autres. Je crois que nous devons toujours changer pour nous renouveler. Ce qui est important c’est que les gens reconnaissent ma musique après deux mesures, ça veut dire avoir un style, et c’est le plus important.