l’annonce d’une forte baisse des aides de l’Etat provoque une onde de choc dans le Lot-et-Garonne

l’annonce d’une forte baisse des aides de l’Etat provoque une onde de choc dans le Lot-et-Garonne
l’annonce d’une forte baisse des aides de l’Etat provoque une onde de choc dans le Lot-et-Garonne

Les six radios communautaires du département vont-elles se taire à cause de l’austérité ? Vendredi 11 octobre, les syndicats représentant les radios locales ont tiré la sonnette d’alarme : le projet de loi de finances du gouvernement Barnier ordonne à la Direction générale des médias et des industries culturelles de réaliser 14 millions d’euros d’économies, dont 10,4 prélevés sur le Fonds de soutien à l’expression de la radio. Cette aide est vitale pour les radios locales qui, pour en bénéficier, doivent limiter leurs recettes publicitaires à 20 % de leur budget.

Ces derniers jours, les présidents de Radio Bulle, Radio Espoir, Radio 4, Albret FM, ARD et CFM ont demandé aux députés, sénateurs et élus du Conseil départemental de peser sur les débats parlementaires, avant le vote solennel du 15 novembre. Dans les locaux de CFM, première radio libre du département, le président et membre fondateur, Patrick De Lorenzo, le journaliste qui anime l’antenne de Casteljaloux, Aurélie Trévisan et Mireille De Lorenzo, présidente d’Albret FM, expliquent les conséquences que pourraient avoir avoir de telles coupures.

Que craignez-vous le plus si cette baisse se confirme ?

Ce qui pose question aujourd’hui, et ce qui nous irrite, c’est que cela met en danger les radios. En , ils représentent environ 3 000 emplois. Les syndicats estiment qu’avec cette réduction, 800 emplois seraient perdus. De nombreuses stations sont mortes sur le territoire. Le monde entier de la radio est en danger et cela pose la question : pourquoi nous ? Pourquoi maintenant ?

Quelles seraient les conséquences directes pour les radios ?

Pour nous, le fonds d’aide représente environ 40% de notre budget (58 000 euros). On estime que la baisse pourrait donc se situer entre 15 000 et 20 000 euros. Cela signifie une personne de moins par radio, ce qui signifie qu’ARD et Albret FM se retrouveraient sans salariés. On parle de menaces de mort sur les radios locales. Nous espérons qu’il y aura des amendements et que cette réduction de 35 % passera à 10 ou 15 %.

«Les radios fonctionnent déjà depuis plusieurs années en mode économie ‘plus plus’»

Il faut savoir que les radios fonctionnent déjà depuis plusieurs années en mode économie « plus plus », en raison de l’augmentation des coûts, de l’augmentation des salaires, de la fin des contrats aidés et de la double diffusion qu’il faut payer. . C’est-à-dire que nous payons le matériel pour la diffusion de la bande FM, qu’Arcom souhaite arrêter à terme, et la location du multiplex pour le DAB+ (radio numérique). À cela s’ajoute la crise économique actuelle qui affecte nos revenus publicitaires.

Et les programmes ?

Un technicien qui travaille à temps partiel, un présentateur qui réduit de deux heures son service du matin, ou un journaliste qui travaille à temps partiel, tout cela pour faire des économies, ce sont des gens qui n’ont pas la parole, des informations qui ne seront pas dites, ce sont des territoires qui seront complètement oubliés.


Patrick De Lorenzo est l’un des membres fondateurs de la radio, initialement connue sous le nom de Castel 102. Il y a deux ans, l’équipe a sauvé in extremis l’ARD, qui émet depuis Marmande.

Camille Groc

Sur le même sujet

40 ans de radios locales

Le 9 novembre 1981, sous le président François Mitterrand, une loi autorise les radios locales à émettre. La parole est libre dans tout le pays. Quarante ans plus tard, les anciens de la région se souviennent

Est-ce le signe d’un énième déclin des services publics en milieu rural ?

Les radios non commerciales ont une mission locale. Nous travaillons avec des associations locales pour leur donner de la visibilité, nous travaillons sur l’éducation aux médias ; dès qu’il faut parler d’Octobre Rose, du Téléthon, nous sommes là. Nous appelons une radio comme la nôtre « radio du dernier kilomètre » : c’est très important pour le tissu social, pour les gens qui sont oubliés, qu’on n’entend pas. Pour parler de sujets qui n’intéresseront certainement pas le JT de TF1 mais qui intéresseront du monde ici.

« Les radios associatives sont parmi les dernières garantes de la diversité et du pluralisme du paysage radiophonique »

Que se passe-t-il si une radio locale disparaît ?

Les fréquences sont remises sur le marché. Et malheureusement, ce sont les radios commerciales qui les captent.

Pourquoi prendre le risque de faire disparaître les radios locales ? Pourquoi s’en soucieraient-ils ?

On sait que la décision vient de Bercy. Le ministère de la Culture était jusqu’ici favorable aux aides aux radios locales, avec un plan de ruralité qui prévoyait des aides complémentaires aux radios des zones de revitalisation rurale. Mais on ne peut pas dire si c’est la faute d’un tel. Et c’est là toute la question : qui veut la mort des radios communautaires ?

Peut-être justement parce qu’ils sont gratuits. Parce qu’ils ne sont pas sous le joug d’un grand groupe. Et peut-être parce que les radios communautaires sont parmi les derniers garants de la diversité et du pluralisme dans le paysage radiophonique, quand on voit la tendance à la concentration qui est à l’œuvre.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Michel Fugain tacle Michel Sardou, son ami depuis trente ans, dans “Quelle époque !”
NEXT les radios communautaires menacées de voir leurs micros coupés