« Je n’ai jamais arrêté de chanter »

« Je n’ai jamais arrêté de chanter »
« Je n’ai jamais arrêté de chanter »

À quoi les téléspectateurs doivent-ils s’attendre lorsqu’ils vous suivent sur ce site ? Route enchantéeSamedi après-midi, au Zénith ?

« On entre dans la forêt de Brocéliande et on retrouve tous les personnages mythiques de ma carrière : Pandi Panda, le Lapin, Polichinelle… Il y a aussi le château du Chat botté. Tous les beaux décors de l’époque sont sur scène puisque je les avais tous conservés dans un hangar avec les costumes. L’original de Chaussure volante« Il y a aussi un livre qui date de 1980. Tout ce que j’utilise est presque original car je veux que les enfants sachent ce que leurs parents savaient. C’est très intergénérationnel pour moi. »

« L’année prochaine, je fêterai cinquante ans d’amour avec le public »

Vous avez 82 ans et une envie inébranlable de monter sur scène. Comment trouvez-vous cette énergie ?

« Je ne comprends pas pourquoi on parle toujours d’âge. Je suis né au Vietnam (à Saigon en 1942) et les gens là-bas ne se soucient pas de l’âge. C’est la santé qui compte. Je n’ai jamais arrêté de chanter, même avec un plâtre. »

Barbara, dont vous étiez proche, vous avait prédit que vous seriez encore sur scène à 80 ans…

« C’était en 1982, et elle m’a dit : “Tu seras encore là dans quarante ans car tous ces enfants deviendront parents”. Ce sont eux que je rencontre aujourd’hui dans mon quotidien, ils sont facteurs, contrôleurs de train… Ils ont conservé ces mélodies qui représentent leur enfance. Au début, je ne voulais pas chanter, je voulais être journaliste et l’année prochaine, je fêterai cinquante ans d’amour avec le public ! Le Palais des congrès est déjà réservé et je ferai dix-huit zéniths. »

Comment se sont déroulées vos années de jeune fille au pair à Londres dans les années 60 ? C’est là que vous avez découvert la mode yé-yé ?

« Au début des années 60, j’étais à fond dedans. À Londres, j’étais avec une famille qui m’a emmenée sur l’île de Wight. C’était un lieu mythique pour les concerts. À l’époque, j’avais un petit ami. Un jour, il m’a invitée chez ses parents qui habitaient un château. Son beau-père était le duc de Bedford. Sa mère, l’écrivain Nicole Milinaire, m’avait accueillie. Ce soir-là, à l’heure du dîner, elle m’a dit : « Reste, il va y avoir Michael Caine, Terence Stamp et nos quatre fous ». Je lui ai demandé qui étaient ces « quatre fous ». Elle m’a répondu : « Ce sont les Beatles ». Ils sont arrivés dans une grosse Rolls Royce. Ils étaient fascinés par la France et Paris et ne m’ont parlé que de ça. »

Et puis il y a cette rencontre avec Jean-Jacques Debout en 1964…

« Quand je l’ai vu, j’ai pensé que je n’en aurais qu’un dans ma vie. C’était très clair dans ma tête. On s’est rencontrés à un mariage. On ne s’est plus jamais quittés. »

« Godard voulait faire une scène où je serais nue. C’était hors de question. »

En 1966, vous débutez au cinéma avec Masculin féminin by Jean-Luc Godard, alongside Jean-Pierre Léaud and Marlène Jobert. A career entirely devoted to the 7et L’art, ça t’a tenté ?

« Non. Ce premier film a été une pure coïncidence. Je venais de réaliser une grande émission de télévision et Daniel Filipacchi m’a appelé. Il était chargé de Cahiers de cinéma et me demande de venir le voir. J’arrive dans son bureau et il me dit que Jean-Luc Godard me veut pour un film. Je le rencontre, on discute une heure et il me dit : « On tourne demain matin ». Je lui explique que je n’ai aucune formation dans ce domaine. Il me répond : « C’est tout ce que je recherche, quelqu’un de très naturel et spontané ». Pour moi, c’était une expérience et la joie de rencontrer Jean-Luc Godard.

Dans ce film, il y a aussi une scène que vous avez refusé de faire…

« Oui, à un moment, il a voulu faire une scène où j’étais nue. C’était hors de question. Il m’a dit : “Chantal, tu ne seras jamais une star”, je lui ai répondu : “Je m’en fiche, j’ai déjà une Vedette à la maison, c’est ma machine à laver”. Masculin féminin J’avais reçu un prix d’interprétation pour Sorrento de la part de Monica Vitti. Je n’arrivais pas à y croire, c’était une grande star italienne. Plusieurs réalisateurs m’avaient voulu après ce film. Hitchcock m’avait appelé pour un rôle mais je n’en voulais pas car j’étais enceinte de ma fille. En fait, je ne me voyais pas faire carrière au cinéma (elle a joué dans une dizaine de films, NDLR). J’avais accepté Les Gaspard de Pierre Tchernia (1974) parce que j’adorais Michel Serrault et Philippe Noiret. Il y avait aussi Gérard Depardieu qui débutait, il jouait le rôle du facteur.

En juillet dernier, vous avez été élevé au grade de Commandeur des Arts et des Lettres par Rachida Dati…

« J’ai dit que je dédiais cette médaille au public et à Jean-Jacques Debout parce qu’il n’en a pas eu. C’est lui l’inventeur de tout ça, pas moi. »

Chantal Goya dans Sur la route enchantée Samedi, à 14h30, au Zénith de Saint-Étienne. Tarifs : de 30 à 59 euros.

Quand mes enfants étaient petits, ils voulaient le maillot vert de Rocheteau

Chantal Goya

Pour Bruno Coquatrix, elle a « inventé le music-hall pour enfants »

Bécassine, C’est Guignol ! ou même Monsieur le Chat Botté font partie de ses plus grands succès. Mais quel a été le moment décisif qui a poussé la chanteuse à prendre la route des spectacles pour enfants ?

« Tout a commencé quand j’ai chanté Adieu les jolis foulardsécrite par Jean-Jacques Debout, dans un spectacle produit par Maritie et Gilbert Carpentier (1975). J’ai dû remplacer Brigitte Bardot au pied levé. Cette chanson avait eu beaucoup de succès et il y avait eu une interaction avec les enfants. Les jours suivants, TF1 avait reçu des milliers de lettres. Un jour, Bruno Coquatrix dit à Jean-Jacques : « Elle vient d’inventer le music-hall pour enfants, écris-lui des spectacles ». Et on a fait de beaux spectacles, parce qu’on avait vu des choses magnifiques aux États-Unis comme Mary Poppins. Je me suis dit que si je devais faire quelque chose, ce ne serait pas un tour de chant mais la création d’un univers, dans une enveloppe comme à l’opéra. Et quand je suis allé voirr Casse-NoisetteJe pensais que c’était ce que je voulais.

 
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