Corneille honoré pour ses 20 ans de carrière

Corneille honoré pour ses 20 ans de carrière
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Comme s’il n’avait pas accumulé assez de succès au cours de 20 ans d’une carrière exemplaire, Corneille s’est retrouvé le plus souvent aux avant-postes ces dernières semaines.

Cet hiver, le chanteur de 47 ans a été salué pour son rôle d’entraîneur à La voix. Chaque semaine, plus de 1,3 million de téléspectateurs ont pu admirer son professionnalisme, sa gentillesse et son souci de transmettre de judicieux conseils aux jeunes chanteurs qu’il avait pris sous son aile.

Il y a une semaine, il lançait son nouvel album L’écho des perlesbien accueilli, un projet original qui consiste à donner une seconde chance à des chansons anciennes qu’il aimait mais qui n’ont pas connu un sort aussi heureux que celui de ses plus retentissants succès.

Enfin, il recevra dans quelques jours un bel hommage : il se verra remettre le prix Icône Dynastie qui récompense des personnalités marquantes des communautés noires du Québec dans les médias, les arts et la culture. Cet honneur ravit le chanteur. « Un prix Icon, c’est une façon de dire « bravo pour l’œuvre complète ». Et cela inclut les entreprises qui ont moins bien fonctionné, les réussites… Cela inclut vos doutes, vos grands projets, ce que vous avez fait mais dont vous n’étiez pas vraiment conscient des résultats », explique Corneille à propos du prix. que nous lui offrirons lors de la Soirée Culturelle du 8e édition du Gala Dynastie le 27 avril. « Ça me touche que cela m’est offert par un organisme qui lutte pour plus de visibilité pour certaines communautés… »

Entraîneur finaliste de La voix, nouvel album, remise d’un prix hommage, ces nouveaux jalons s’ajoutent au parcours exemplaire de Corneille. Dans notre interview, le chanteur a généreusement dressé un panorama de sa carrière, évoquant ses débuts et regardant avec son regard d’aujourd’hui le génocide rwandais survenu il y a 30 ans.

Photo Agence QMI, Joël LEMAY

Un début fulgurant

Parlons de ses débuts musicaux fulgurants au début des années 2000 grâce au succès de son premier album Parce qu’on vient de loinl’artiste né en Allemagne en 1977 d’une mère hutue et d’un père tutsi a un commentaire d’une humilité rafraîchissante.

« Le succès est un coup de chance. Toutes mes réussites, je peux les expliquer par un moment dans lequel je n’ai pas été impliqué. Parce qu’on vient de loin, c’est une chanson qui, sur le papier, n’aurait pas dû être un succès radiophonique en France», raconte l’artiste de 47 ans arrivé au Québec en 1997 après avoir trouvé refuge en Allemagne à la suite du génocide des Tutsis au Rwanda. Son premier album évoque bien entendu ce grand drame.

La version acoustique de la chanson titre a été retrouvée un jour sur une pile de démos d’un directeur de programmation d’une radio française. “Ce jour-là, il avait de la fièvre, il avait une vulnérabilité (…) Il a écouté cette chanson et ça l’a touché au plus profond de lui-même d’une manière qui n’aurait pas été possible la veille”, explique Corneille. Cette chance permet à la chanson d’être diffusée très souvent sur les ondes et de devenir rapidement un succès.

« Ce n’est pas moi qui voulais ça. je viens d’en écrire un régler dans mon petit appartement à Longueuil», dit-il en riant. Tout succès s’explique souvent par des choses dont on ne parle pas, qu’on ne voit pas. (…) Ce sont souvent des concours de circonstances, des choses qui se passent en coulisses, des conversations, des états d’esprit… »

Corneille réfléchit. « La rencontre avec [m]On a aussi des moments, ajoute-t-il. C’est aussi la raison pour laquelle je l’ai fait L’écho des perles. J’ai réalisé que ce n’est pas parce qu’une chanson n’a pas autant de succès qu’on le pense qu’elle est moins bonne.

Le pouvoir de lâcher prise

Cette vision très terre à terre donne à Corneille un lâcher prise qui l’amène à L’écho des perlesson nouvel album qui revisite des chansons moins connues de son répertoire comme Ego, Laisse-moi tranquille, Homme dans l’âme Et je sais assez avec des collaborateurs comme Laurence Nerbonne, Zach Zoya et Mélodie-Jade.

« C’est peut-être le luxe d’avoir 20 ans de carrière derrière moi, de hauts et de bas. Cela me donne du recul», confie-t-il. “J’espère que l’album fonctionnera, car je sais que cela me rendra heureux s’il fonctionne”, ajoute-t-il. Si ce n’est pas le cas, cela n’enlèvera rien à ce que j’ai fait.

Trente ans après l’assassinat sous ses yeux de ses parents, de ses frères et de sa sœur lors du génocide rwandais en 1994, Corneille se souvient que c’est un besoin d’amour qui l’a poussé à transformer sa passion en carrière musicale. « C’est sûr que je ne serais pas artiste si je n’avais pas vécu ça. Et c’est là que je me dis : qu’y a-t-il d’autre que je ne serai pas ? il dit.

« Malheureusement, il y a des nouvelles venant d’autres endroits dans le monde qui me ramènent à cela », confie-t-il. Je suis toujours déchiré, car cela me rappelle à quel point les êtres humains se comportent de manière absurde, difficile à comprendre, difficile à expliquer, mais aussi qu’il existe une possibilité de réparer les choses.»

“Ça va paraître très bizarre… Je suis comme reconnaissant d’avoir vécu ça”, a-t-il déclaré avec émotion. Premièrement, c’était inévitable, c’était sur mon chemin. Mais cela m’a aussi donné une place dans le monde, cela m’a mis sur un chemin qui m’a conduit à un bonheur que j’ai aujourd’hui et que je n’aurais probablement pas eu sans ces événements. qu’il qualifie d’« exceptionnel, particulier et tragique ».

Photo Agence QMI, Joël LEMAY

«J’ai peut-être un peu de spiritualité bizarre, mais j’ai un rapport aux morts qui est différent, explique Corneille. Ils sont partis, mais ils ne sont pas partis. J’écris un livre dans lequel je parle à mon père, par exemple. (…) Je regarde ma fille et mon garçon, et je vois ma famille sur leurs visages.»

La joie d’aider

Corneille sourit. « Je n’ai jamais dit cela auparavant, mais je vais le dire. Je pense que la seule raison pour laquelle je fais encore ce travail, que je monte toujours sur scène, que je sors toujours des albums, c’est parce que je pense que je dois quelque chose à mon public. Sans eux, j’arrêterais. »

Touché par son expérience de coach La voix, Corneille souhaite de plus en plus s’impliquer auprès des artistes émergents. “Je souhaite accompagner les jeunes dans la musique, faire du mentorat et mettre mes 20 ans d’expérience au service des autres.”

« J’ai l’impression de m’être suffisamment utilisé », ajoute-t-il. J’ai fait ce que je devais faire pour moi-même dans ce métier. J’ai exorcisé les choses du passé, j’ai fait de l’auto-thérapie en chantant devant des centaines de milliers de personnes partout dans le monde, j’ai reçu cet amour, j’ai nourri mon ego en masse. (…) Je me suis amusé, je me suis guéri. J’ai eu cette intuition avant La voixet depuis, cela s’est confirmé.

Impossible en effet de ne pas voir son bonheur à accompagner ses protégés, dont Redge Olibrice, 28 ans, arrivé en finale de cette saison de La voix. « Redge peut être un grand joueur et quelqu’un qui peut vraiment laisser sa marque s’il continue à gagner en confiance. Il faut avoir beaucoup dans ce métier pour durer, beaucoup de choses peuvent vous briser. (…) Dans mon métier, malheureusement, cela peut être violent sur le plan humain.»

  • Corneille recevra le prix Icône de la Dynastie lors de la Soirée Culturelle du 8e édition du Gala Dynastie, le 27 avril au Théâtre Maisonneuve.
  • L’écho des perles est disponible depuis le 12 avril. Pour suivre l’actualité de Corneille, c’est ici.
 
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