Laurence Nerbonne, côté lumière | La presse – .

Après un détour de deux albums vers le hip-hop, Laurence Nerbonne fait Le ciel est magnifique regarde les nuages un retour assumé à une pop légère, lumineuse et accrocheuse. Mais l’auteur-compositeur-interprète-réalisateur-beatmaker n’en est pas moins affirmé, et surtout totalement maître de son bateau.


Publié à 1h27

Mis à jour à 9h00

«Je voulais faire un album de morceaux. Comme Beyoncé, Taylor Swift ou Sia”, précise Laurence Nerbonne. Lire le mot régler en italique, ce qui signifie que chaque chanson devait être une bombe en soi, sinon elle finissait à la poubelle.

«Je voulais vraiment faire un voyage d’été, m’amuser, simplement en profiter. Avec ce qu’on vient de vivre avec le COVID, j’avais moi-même envie d’écouter une musique plus joyeuse. » Il y a du reggae et des chansons d’amour et de vacances, mais comme son idole Stromae, Laurence Nerbonne a aussi voulu contrebalancer des textes plus profonds par des rythmes qui font danser et donnent à ses chansons différents niveaux de lecture.

Extrait de Arc-en-ciel

« Mais si vous ne voulez pas écouter les paroles, vous pouvez simplement les écouter dans votre voiture et vous amuser », explique Laurence Nerbonne, qui a décidé de « s’orienter vers la pop », tout en étant moins musicale. ‘affrontement.

« J’utilise mes frustrations pour créer », raconte celle qui fait presque tout sur l’album. Je sais où je vais et j’essaie d’en profiter. » Si son « flow » reste rappé et qu’il y a encore des éléments de hip-hop dans sa musique, elle s’est donc tournée « sans gêne » vers les refrains, les crochets et des mélodies fortes, préférant l’écriture de chansons à l’exercice d’un style plus pur.

J’ai dû m’écarter un peu de mon chemin. C’était beaucoup de dilemmes.

Laurence Nerbonne

Racines

C’est une sorte de retour aux sources qu’opère Laurence Nerbonne dans Le ciel est magnifique regarde les nuages. Non seulement elle revient à la pop de son premier album, mais elle souhaite aussi retrouver l’état d’esprit de l’émerveillement juvénile. C’est aussi le sens du titre de l’album.

Extrait de Ville natale

« Quand j’étais petite, je m’allongeais souvent sur l’herbe pour observer la forme des nuages. Dans l’enfance, vous n’avez aucune responsabilité, vous avez toute la vie devant vous… Nous cherchons toute notre vie à revenir sur ces premiers instants. »

Laurence Nerbonne n’a jamais hésité à dire ce qu’elle pense de la place des femmes dans l’industrie musicale en général, et dans le monde du rap en particulier. Fatigué d’en parler ? Non. Surtout fatigué de voir… que ça ne bouge pas beaucoup. « J’aimerais vous dire que les choses ont beaucoup changé, mais non. Il n’y a qu’à regarder la playlist sur Spotify du rap québécois… il y a 1 fille sur 200 ! » Elle s’étonne de ce retard dans une société aussi progressiste que le Québec.

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PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Laurence Nerbonne vient de lancer son quatrième album solo.

À l’international, ce qui se joue, c’est Cardi B, Nicky Minaj, Doja Cat… On est un peu dur [au Québec]. Et c’est triste pour les jeunes filles car elles n’ont pas de modèles et bénéficient moins des structures.

Laurence Nerbonne

Tout est lié, rappelle-t-elle : les maisons de disques, les programmations radio et les festivals. « C’est toujours la poule ou l’œuf. On dit oui, mais les femmes ne remplissent pas les salles… mais si vous ne mettez pas de femmes dans vos spectacles, elles ne développent pas de public ! »

Adapter

Il s’agit du quatrième album de Laurence Nerbonne en moins de huit ans.

Je ne suis pas resté inactif. Mais quand je regarde Taylor Swift, qui enchaîne album après tournée après album, je me dis que j’ai un sacré boulot ! Mais ça y est aujourd’hui, la musique va vite.

Laurence Nerbonne

La consommation a changé tout autant que les modes de production, et elle estime qu’il faut désormais pouvoir agir vite pour suivre le rythme de l’ère du célibataire. Mais pourquoi faire un album alors ?

« Au Québec, c’est la voie la plus rentable. Le système de subventions est fait comme ça. C’est aussi une façon de faire et d’expliquer une œuvre, et artistiquement, je trouve que ça me pousse à faire de meilleures chansons. Mais je pense que les deux modèles peuvent cohabiter. »

Son fil conducteur était donc de « créer des vers d’oreille », également de les écrire de manière claire et bien conçue. “Pour que rien ne soit trop flou.” »

Le défi restait de faire « sonner et résonner la langue », ce qui n’est pas toujours facile en français. « C’est un joli casse-tête. » Mais chanter dans la langue Tremblay a toujours été important pour elle. Elle joue autant avec le langage urbain que celui de son enfance à Gatineau, et a beaucoup travaillé pour qu’il n’y ait pas de distance entre elle et ses textes.

On danse encore, par exemple, je l’ai réécrit jusqu’à ce que je sois sûr à 100 % que c’était entièrement moi. Il y a eu beaucoup d’essais et d’erreurs. »

ExtraitOn danse encore






A 39 ans, Laurence Nerbonne continue d’aimer son métier. L’anxiété fait toujours partie de sa vie, mais elle a compris que ce serait son lot, quel que soit le métier qu’elle exercerait. Et qu’en fin de compte, elle ne pouvait s’empêcher d’être une artiste, que ce soit en chanson ou en arts visuels.

« Ça va vite dans ma tête ! C’est une façon de me recentrer, de me calmer. Et il est plus facile de parler de moi à travers les œuvres que face à face. »

La sortie d’un nouvel album s’accompagne évidemment de sa dose d’angoisse, mais aussi d’un mélange de plaisir. Alors qu’elle s’apprête à repartir en tournée, Laurence Nerbonne espère en tout cas que cela fera partie de la bande originale de notre été. « J’aimerais que les gens se reconnaissent dans les chansons. Qu’ils se sentent comme moi quand je les écoute et qu’ils ont envie de vivre le moment présent. »

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Le ciel est magnifique regarde les nuages

Laurence Nerbonne

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