Cette friche militaire française transformée en prairie agrivoltaïque livre ses premiers enseignements

Cette friche militaire française transformée en prairie agrivoltaïque livre ses premiers enseignements
Cette friche militaire française transformée en prairie agrivoltaïque livre ses premiers enseignements

Depuis 18 mois, les techniciens du parc photovoltaïque de Fontenet croisent les 650 moutons charollais du berger Judickaël Richard, 50 ans, éleveur à Saint-Loup (Charente-Maritime). Exploité par l’allemand BayWa re, ce site de 81 hectares est situé sur l’ancienne base aérienne 129 Saint-Jean-d’Angély-Fontenet. Depuis 2019, des moutons sont utilisés pour l’entretenir et remplacer les tondeuses mécaniques. Le berger est rémunéré pour cela, 38 000 euros par an.


« Cela m’a permis d’augmenter le troupeau et me permet de me verser un salaire. Sans Fontenet, j’aurais arrêté cette activité”explique l’éleveur qui subit de plein fouet la baisse des prix de la viande alors même qu’il vend en circuit court. Ce dernier a également remarqué que, puisque ses moutons paissaient à l’ombre des panneaux, ils se reproduisaient davantage. En moyenne, ils sont passés de « 1,3 à 1,4 agneaux par an à 1,7 -1,8 agneaux par an »précise l’éleveur. Les raisons ne sont pas très claires. Mais le programme de R&D de l’Institut national de recherche sur l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) apporte de premiers indices.

Une herbe plus digeste

Régulièrement, Amélie Stepec, ingénieure de l’institut, vient dans le parc pour réaliser des relevés sur les végétaux qui y poussent, sous les panneaux, dans les inter-rangs et dans une zone de contrôle, où des capteurs météorologiques sont également installés depuis 2020. Le parc Fontenet participe, avec deux autres sites solaires situés dans l’Allier et l’Aude, au programme de recherche Solaire (Solutions d’Optimisation et Leviers pour l’agrivoltaïsme) géré par le nouveau Centre National de Recherche sur l’Agrivoltaïsme (PNR agriPV).

Sur les trois parcs du programme Solaire, Amélie Stepec a déjà pu observer sous les panneaux une baisse de 3 à 4°C de la température du sol, une augmentation jusqu’à 11% de l’humidité du sol et une moindre qualité du fourrage. amélioré. Au final, la proportion d’azote et de minéraux est plus importante, ce qui rend leur alimentation plus digeste pour les moutons. Ces premiers résultats ont été présentés le 11 juin lors de la conférence agricVoltaics à Denver aux Etats-Unis, mais ils ne sont que provisoires. « Les panneaux créent un microclimat, explique Théo Girardin, ingénieur de recherche au PNR AgriPV à Inrae. Mais selon les années, cela aura un impact positif ou négatif sur les rendements et la qualité du fourrage. Il faut avoir des données sur 4 à 5 ans”.

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Des résultats qui restent provisoires

Même provisoires, ces résultats sont également utiles à BayWare, qui devra fournir des données sur ses projets à l’Ademe, chargée d’évaluer les technologies agrivoltaïques. Ils lui permettront également de mieux dimensionner ses nouveaux projets AGRiPV afin qu’ils respectent les trois critères principaux du décret publié en avril 2024 : 10 % de perte maximale de surface agricole, 40 % de taux maximum de recouvrement des sols par panneaux et 90 % de rendement garanti. . Ce qui est aujourd’hui difficile à garantir a priori.


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