Par
Editorial Meaux
Publié le
19 janvier 2025 à 8h00
Pendant de nombreux mois, un situation de conflit installé sur la commune de Cocherel. Tout a commencé par un différend de nature inconnue entre les maire de Cocherel et son deuxième assistant, Christian Rolin, et les sujets de discorde se sont multipliés. La situation n’a fait qu’empirer jusqu’à ce que Pierre Eelbode décide de retirer votre délégation puis lui apporter un procès.
Il a pris comme prétexte la découverte en 2024 d’un souscrire un nouvel abonnement téléphonique au fournisseur Orange par son adjoint, un an plus tôt. S’estimant seul détenteur de cette prérogative, il accuse Christian Rolin d’avoir a fabriqué un faux document et a usurpé son identité. Il a ensuite demandé à ses services de résilier le contrat.
« Vous devez le condamner ! »
Un jugement aurait pu avoir lieu en septembre 2024 mais l’ordonnance de renvoi l’a repoussé de quelques mois. Les deux parties se sont donc retrouvées ce mardi 14 janvier 2025 au tribunal de Meaux.
Avant d’examiner le dossier, le président de l’audience a donné la parole à Maître Ramadier, avocat de l’ex-député, pour appuyer ses conclusions de nullité dans l’intérêt de son client. Son intervention a ouvert la porte à quelques échanges ironiques. Il aborde d’abord un point de droit en estimant que la citation adressée à Christian Rolin ne n’a pas respecté les informations obligatoires, comme mentionné dans le Code de procédure pénale : le lieu des infractions n’est pas précisé.
Puis, il a rappelé à la partie adverse que l’affaire était jugée par le Meaux Criminal Court et non par le tribunal judiciaire de Paris, comme indiqué sur leur document. Un petit conseil sur les limites du copier-coller !
La contre-attaque de son collègue n’a pas tardé : « C’est une bonne tentative. Je reconnais que c’est le réflexe d’un vieux vétéran criminel ! » Il a ensuite commencé son argumentation en soulignant le courage d’un maire dévoué dans sa commune depuis de nombreuses années, devant à la fois assumer ses responsabilités municipales et faire face aux jalousies de certains de ses électeurs.
Ensuite, il a énuméré les agissements du prévenu destinés à étayer les accusations et une volonté excessive de devenir maire : photo sur Facebook alors qu’il portait son écharpe tricolore, propos rapportés par des habitants indiquant sa volonté de “assommer le maire”un pression exercée sur un employé de la mairie porter plainte contre l’édile pour harcèlement sexuel, selon le témoignage de la responsable des ressources humaines.
-Il a tenté de convaincre le tribunal d’une nécessaire déclaration de culpabilité de Christian Rolin: « Vous devez le condamner ! » Si par hasard vous ne le déclarez pas coupable, demain je ne verrai aucun obstacle à me présenter comme bâtonnier ! » Il conclut en demandant 10 000 € de dommages et intérêts et 3 000 € d’honoraires d’avocat.
« Cette citation est une infamie ! »
Le procureur de la République s’étant abstenu de toute réquisition, Maître Ramadier a plaidé. Affichant une légère irritation, il n’a pas épargné l’adversaire : « Que de diluer pour démontrer l’inexistant ! Monopoliser le temps du tribunal pénal pour des délits imaginaires est inacceptable ! »
Il a simplement apporté quelques précisions : pour la photo avec le foulard, Christian Rolin est venu officier à un mariage . Et concernant la ligne téléphonique, c’était devenu nécessaire de dissocier appels et messagesliés à sa mission d’élu de ceux liés à son activité de chef d’entreprise.
Il a qualifié l’atmosphère instaurée dans la commune de « belligérance ridicule » et de « fumisterie » d’une partie des propos de son collègue visant à compenser le manque de preuves . Il a plaisanté sur la découverte soudaine de la ligne téléphonique – un véritable « secret de Polichinelle ! » » – depuis le les factures sont parvenues au service comptable de la mairie depuis le début du contrat.
Il a terminé son propos par une demande de libération et d’indemnisation de 3 000 €, et s’est exclamé : « Cette citation est une infamie ! »
Les juges ont rejeté les conclusions de nullité, les manquements n’étant pas de nature à porter atteinte aux droits de la défense. Ils ont Christian Rolin détendu, considérant que les faits n’étaient pas établis. Ils ont en revanche examiné la démarche du maire de Cocherel, Pierre Eelbode, injurieuxet lui a infligé une amende de 1 000 €. Il dispose bien entendu de quelques jours pour faire appel du jugement.
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