“Si je joue bien, de bonnes choses arriveront”

Connor Hughes dans le vestiaire du Rocket de Laval.

E. Favre

Ancien gardien des Ticino Rockets, Langenthal, Fribourg-Gottéron, Sierre et Lausanne (notamment), Connor Hughes (28 ans) commence à se forger une identité outre-Atlantique. Recruté depuis un an par les Canadiens de Montréal (LNH), le Canado-Suisse défend – et plutôt bien (91% d’arrêts) – le filet du Rocket de Laval, club-école du Tricolore dans la Ligue américaine de hockey (AHL).

Nous l’avons rencontré le 11 décembre dans son nouvel environnement de travail, la magnifique Place Bell, une salle de 10 000 places située à 17 stations de métro du Centre Bell, la résidence du Canadien.

La Place Bell.

RD

Lorsqu’il a vu un Suisse, il a souri. Quand on parlait de son parcours et de sa saison, tout son visage s’illuminait.

Revenons sur votre histoire, Connor. En 2020 et 2021, vous étiez le gardien n°2 de Fribourg-Gottéron et veniez de temps en temps à Sierre, en Ligue suisse, pour prendre du temps de jeu…

Oui, c’est ça ! Je me souviens bien de cette période et de cette patinoire. Graben, c’est vrai ?

Juste! Mais, à ce moment-là, pouviez-vous raisonnablement penser que, trois ans plus tard, vous signeriez un contrat avec les Canadiens de Montréal, le club le plus titré de l’histoire de la LNH avec ses 24 coupes Stanley ?

Je ne pouvais évidemment pas y penser de manière raisonnable. Mais j’avais le droit d’en rêver même si ce n’était pas très réaliste (rire).

Quand et comment avez-vous été contacté par le Canadien de Montréal ?

En pleine finale du championnat 2024, alors que je défendais les buts du Lausanne HC face aux Lions du ZSC, j’ai reçu un message de mon agent. Mon représentant m’a informé qu’un dépisteur du Tricolore me suivait et voulait me rencontrer. Nous avons mangé ensemble entre deux matchs de finale. Même si je n’ai pas signé mon contrat ce soir-là, c’est probablement lors de cette soirée que mon destin s’est lié à celui du Canadien.

Cette situation vous a-t-elle perturbé lors de la finale ?

Certainement pas! Je suis convaincu d’avoir très bien réussi à séparer les deux choses. Malheureusement, nous avons perdu cette finale, mais je ne pense pas que ce soit à cause de cette histoire avec Montréal.

Une floraison tardive

Vous avez 28 ans, vous connaissez une bonne saison avec le Rocket de Laval dans la AHL et pouvez raisonnablement espérer un rappel du Canadien : êtes-vous un épanouissement tardif ou un modèle de persévérance ?

Probablement un mélange de ces deux caractéristiques. Je frappe à une porte ouverte, mais il n’y a qu’un seul gardien numéro 1 dans chaque équipe. Quand comme moi, tu es n°2 depuis longtemps et que tu joues peu, tu essaies de devenir n°1 pour ne plus suivre les matchs depuis le banc. C’est pour cela que j’ai quitté Fribourg-Gottéron… Reto (NDLR : le même) est très fort. Pour jouer, j’ai dû partir et j’ai eu cette chance à Lausanne. Après, c’est sûr, il ne tombera pas entre vos mains. Mais en travaillant très dur, on peut y arriver, on peut évoluer plus tard que les autres.

Connor Hughes avec le maillot du Rocket de Laval.

Connor Hughes avec le maillot du Rocket de Laval.

Fil de presse IMAGO/ZUMA

À Fribourg (David Aebischer) et à Lausanne (Cristobal Huet), vous avez travaillé avec des entraîneurs de gardiens actifs dans la LNH et qui devaient constamment repousser leurs limites. Ces personnalités ont-elles joué un rôle dans votre évolution ?

Absolument! Sans Abby et Cristo, mes chances de traverser l’Atlantique étaient de 0 %. Ces deux mentors ont vécu toutes les situations auxquelles j’ai été confrontée. Ils m’ont compris sans toujours avoir besoin d’en parler. A Fribourg, Abby, qui m’a encouragé durant les trois années passées dans l’ombre de Berra, m’a changé, m’a encouragé, m’a fait atteindre de nouveaux niveaux. A Lausanne, Cristo m’a façonné en travaillant les détails et m’a donné envie de venir courir à l’entraînement.

Depuis plusieurs semaines, notamment dans les cabines téléphoniques, les supporters du Canadien réclament votre rappel…

Je ne le savais pas… Je n’écoute pas trop ces émissions. Mais c’est agréable à entendre. Ma mission est claire : je dois juste bien jouer ici, avec Laval. Et si je joue bien, de bonnes choses arriveront.

Un grand « oui » à l’équipe de Suisse

Vous n’avez signé qu’un contrat d’un an avec Montréal…

Mon objectif est d’obtenir une prolongation de contrat avec Montréal dans la LNH, c’est clair. Mais j’ai quand même demandé à mon agent de parler aux clubs en Suisse. Je sais qu’il y a une discussion, mais pas beaucoup plus.

Avez-vous parlé avec Patrick Fischer, le sélectionneur de l’équipe de Suisse, ces dernières semaines ?

Non, pas avec Patrick, mais avec l’entraîneur des gardiens. Et j’anticipe votre prochaine question : bien sûr, je rejoindrai l’équipe de Suisse pour la Coupe du monde si j’étais sélectionné et si je n’étais pas inscrit aux barrages ici aux mêmes dates.

 
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