Le groupe KTM en difficulté, la verte en danger ?

Le groupe KTM en difficulté, la verte en danger ?
Le groupe KTM en difficulté, la moto verte en danger ?

D’ici 2025, le groupe KTM affiche des pertes records. Licenciements massifs, restrictions budgétaires importantes sur les plans industriel et sportif, dérapages incontrôlés dans le secteur du vélo… Un coup dur pour l’activité tout-terrain car le groupe KTM tire les ventes du secteur. Ce qui n’empêche pas l’activité « Verte » de connaître un dynamisme rare avec l’arrivée de nouveaux constructeurs sur le marché (Triumph, Ducati, Stark Future, marques chinoises…) alors que les épreuves battent leur plein, le nombre de licenciés reste massif aussi bien en cross qu’en enduro tandis que le trail, revenant à une inspiration tout-terrain marquée, étend encore sa présence. Certains feux sont rouges mais les feux sont verts. Quelle bizarrerie ! On fait le point…

Quel est l’état de santé des motos tout terrain en ? Comment se porte le marché ? Ce sont chaque année les mêmes questions pour ceux qui doivent composer avec l’aspect économique de nos nobles loisirs. Ou parce qu’il en vit, parce que c’est au cœur de son activité. Ou pour sa pratique. La réponse n’est pas linéaire. Dans l’ensemble, les affaires se portent bien. Les championnats sont complets en enduro, de l’enduro kid au « France » tandis que les classiques affichent complet. C’est plus compliqué pour l’Elite en MX, en proie aux problèmes conjugués de calendrier et de rémunération des pilotes mais les championnats régionaux et le Minivert apportent toujours de l’activité, tandis que le nombre de licenciés ne faiblit guère malgré la hausse des prix. Vive nous ! Le tout-terrain anime la FFM en France, avec le cross, l’enduro et le trial représentant plus de 80 % du volume des licenciés tandis que le nombre d’épreuves organisées est stable. Nous le martelons à un rythme régulier mais l’activité déployée par nos autorités fédérales pour défendre les motos et protéger les sites de pratique a un impact considérable sur sa bonne santé. Le savoir-faire est soutenu par une communication percutante. Cela ne gâche rien. Une image idyllique alors ? Voulez-vous toujours quelque chose de positif ? Nous en avons plein ! Les marques croient de plus en plus aux deux roues à tétons. Pas d’artifice ni de méthode Coué mais une réalité. Vous avez assisté à la résurrection du « vrai trail ». Désormais Suzuki, que l’on croyait sous perfusion après un coup sportif majeur (plus de MXGP, RMZ désormais sous-développé, plus de motoGP, etc.) redonne vie au trail tout-terrain intermédiaire avec la 400 DRZ. Une pièce en or dans le juke-box tout-terrain qui pourrait bien inspirer d’autres constructeurs à suivre, consolidant ainsi la dynamique de notre secteur. Après le cross, Triumph se déploie en enduro tandis que Ducati s’apprête à livrer ses machines cross en production sur la même ligne « verte » nourrie de sa gamme trails. Gageons que les motos enduro ne tarderont pas à arriver. Enfin, Stark Future poursuit sa croissance. Le Varg a posé des jalons attrayants en cross-country. Prochaine « cible », l’enduro au cours du premier trimestre 2025 pour ce qui pourrait conduire à une petite révolution. Pas de quoi jouer Léon Marchand devant la Tour Eiffel mais quand même, si ce ne sont pas les signes évidents d’un élan majeur, ces mouvements font autant de bien qu’un Spritz de piscine descendu sous le cagnard !…

Les mécontentements ciblent le marché de l’enduro, en nette stagnation depuis le « quoi qu’il en coûte » du Covid. Comme cela est dit et répété magistralement par nos interlocuteurs dans notre enquête (page 80 ?), le groupe KTM s’est un peu pris les pieds dans le tapis dans sa gestion de l’après-épidémie (surtout avec ma branche vélo responsable de 80% des le déficit…), avec une surproduction de motos qui peinent désormais à sortir des magasins, et des prix très élevés qu’il faut brader, fragilisant par la suite le marché de l’occasion. Ça grince, ça grince de toutes parts et comme nos amis autrichiens détiennent une part considérable de l’activité, c’est tout le business « enduro » qui en souffre. On est loin des 10-12 000 enduros réalisés il y a 15 ans mais heureusement, ça continue malgré des changements de motos moins réguliers. Espérons que les choses évoluent rapidement dans une perspective de croissance, à l’image du fantastique succès des Bleus aux ISDE en Espagne (une autre preuve de la bonne santé de l’enduro français, pour ainsi dire !). Les éléments susmentionnés devraient y contribuer. Alors la moto tout-terrain d’ici 2025, c’est wow ou c’est bof ? Pas en tête d’affiche mais plus que jamais sur la vague.

Bertrand Sanlaville

Directeur éditorial

 
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