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Un Algérien interdit d’entrée condamné à Saint-Nazaire… mais toujours pas expulsé

Le 13 décembre 2024, un ressortissant algérien de 23 ans, interdit de séjour sur le territoire français, comparaît devant le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire. Connu sous huit identités différentes et doté d’un lourd casier judiciaire, cet homme a plaidé pour éviter une nouvelle incarcération, invoquant sa peur de retourner en prison.

Depuis novembre 2021, cet homme cumule de multiples condamnations, principalement à Toulouse, pour des délits tels que trafic de stupéfiants, refus d’obtempérer, conduite sans permis et vol. Sous OQTF depuis 2022, il a été incarcéré en mai 2023 et libéré en janvier 2024. Cependant, malgré son placement en centre de détention, il a été libéré au bout de deux jours, ce qui pose des questions sur l’efficacité des mesures de distanciation.

Le 9 décembre, il est interpellé dans le quartier de la Bouletterie à Saint-Nazaire après qu’un contrôle de police ait révélé une fiche de fouille à son nom. Lors de l’audience, le prévenu, assisté d’un interprète, a exprimé sa crainte de retourner en prison et a indiqué qu’il travaillait comme livreur de repas. Cependant, ses explications, notamment sur une relation amoureuse qu’il a eu du mal à détailler, n’ont pas convaincu le procureur de la République.

L’avocat de la défense, Me Lauric Douvisi-Morris, a tenté de plaider pour une alternative à l’incarcération. Soulignant les relations tendues entre la et l’Algérie qui compliquent les expulsions, il a décrit son client comme un jeune homme cherchant à s’insérer et exerçant une activité professionnelle. Malgré ces arguments, le tribunal a déclaré le prévenu coupable de séjour illégal sur le territoire après interdiction judiciaire.

Le tribunal a finalement condamné l’individu à deux mois de prison. Toutefois, cette peine doit être discutée avec le juge de l’application des peines, en laissant ouverte la possibilité d’un aménagement.

Ce jugement illustre la manière étonnante dont la « justice » est administrée aujourd’hui. Pour des prétextes administratifs, cet individu, qui devrait simplement être transporté à l’aéroport à l’issue de son procès, et expulsé vers l’Algérie, continuera à se trouver sur le territoire français. Le peuple, que la Justice est censée représenter, est totalement dépossédé de son droit de contrôler ses frontières.

Illustration : DR
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