Que se passe-t-il avec le PLUi de Metz Métropole ? Après avoir adopté son Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUi) dans un climat tendu en juin dernier, et a lancé parallèlement une procédure de révision pour le modifier, l’Eurométropole de Metz a vu son document partiellement suspendu par le tribunal administratif de Strasbourg le 8 novembre 2024.
La métropole, sachant que son PLUi était imparfait, a immédiatement lancé une procédure de révision générale après son adoption pour pouvoir le modifier. Toutefois, compte tenu de la décision du tribunal, la communauté ne peut réviser les zones suspendues avant une jugement au fond prévu pour le premier semestre 2025.
Pour s’adapter à cette situation, le conseil métropolitain a inversé la tendance en votantabrogation de la procédure générale de révision. Il attend d’en savoir plus sur les objectifs à poursuivre et se contente pour l’instant de lancer une « modification simplifiée pour les parties non suspendues du PLUi », précise François GROSDIDIER, président de la métropole. Cette approche permet continuer à faire des ajustements sans violer la décision judiciaire, alors que les domaines les plus problématiques sont pour le moment gelés.
Le devenant définitif du PLUi reste dans le flou, en attente d’éclaircissements sur les modifications à apporter, mais les débats continuent.
Divergente de point de vue majeure
“Nous vous avons alerté sur les risques juridiques que vous preniez en adoptant un plan local d’urbanisme plus qu’imparfait, destructeur de notre environnement, du cadre de vie de nombreux habitants de la métropole et de l’avenir de nos enfants” fustige Jérémy ROQUES, conseiller métropolitain d’opposition ( à gauche), décrivant le PLUi comme un « document plus concret ».
Poursuivant sur sa lancée, l’élu écologiste accuse le maire de Metz d’abdiquer ses responsabilités en rejetant la faute sur son opposition politique et associative plutôt que d’en assumer la responsabilité :
Ayez le courage d’assumer vos responsabilités dans cette affaire. Celui de l’échec de votre méthode arbitraire et sourde, et ouvrez les yeux. Il n’est pas trop tard pour protéger nos terres agricoles et maraîchères qui doivent être protégées. Mettons en place un moratoire sur la construction et l’extension des espaces commerciaux. Mobilisons-nous pour rénover et remettre sur le marché les logements vacants de notre métropole.
intervention de Jérémy ROQUES, le 16/12/2024 au conseil métropolitain
Le président de l’Eurométropole, François GROSDIDIER, justifie l’ambition du PLUi par un besoin de logement chroniquement sous-estimé dans la métropolece qui, avec le développement des besoins du Luxembourg en main d’œuvre transfrontalière, risque de porter préjudice à la communauté. “Si on n’arrive pas à croiser les données de l’Insee avec celles du Statec, on ne peut pas faire les bonnes prévisions et on ne peut qu’aller vers une crise du logement”, estime-t-il.
Vous voulez voir une affaire personnelle dans ce qui est un projet collectif. Nous sommes déjà dans une crise du logement. Il devient impossible de trouver un logement à Metz. La liste d’attente est longue pour les bailleurs sociaux. Il y a une pénurie d’appartements T2 et T3 au point que l’on reçoit parfois plusieurs centaines de demandes de candidats pour louer un appartement. Les familles désireuses d’un jardin de quelques hectares s’installent loin de Metz, dans le Pays de Scotam ou encore dans le Saulnois.
réponse de François GROSDIDIER à Jérémy ROQUES lors du conseil métropolitain du 16/12/2025
François GROSDIDIER nuance la décision du tribunal. « Une partie du PLUi est confirmée, dont le projet Mercy. Il y a des suspensions, mais ce n’est pas tout blanc ni tout noir», précise l’édile.
L’assemblée a voté à l’unanimité, mais il reste divisé sur l’avenir du PLUi. Il faudra lors du prochain jugement en savoir plus sur l’avenir de ce document, fruit de plusieurs années de travail, et dont la réalisation a coûté plus de 3 millions d’euros.
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