Le maire Jérôme Viaud (Les Républicains) explique que des terrains sont disponibles pour un agrandissement de la maison d’arrêt de Grasse, qui souffre comme beaucoup d’autres de la surpopulation carcérale.
Le maire de Grasse (Alpes-Maritimes) s’est déclaré favorable à un agrandissement de la maison d’arrêt située sur les hauteurs de la ville, « une solution crédible » comme il l’a expliqué mardi dans une tribune diffusée à la presse et dans un entretien au quotidien régional Beau matin. « Non seulement la municipalité soutient le principe d’une extension, mais nous avons en plus les droits fonciers pour permettre la réalisation d’un tel projet »explained Jérôme Viaud, Les Républicains mayor of the city of perfumes since 2014.
L’édile propose de doubler la taille de cette prison, déjà la plus grande du département, avec une capacité de 574 places. Mais comme de nombreux établissements pénitentiaires en France, celui de Grasse souffre aussi de la surpopulation carcérale avec, à ce jour, plus de 700 détenus.
Si de nombreux élus locaux sont réticents à construire une prison sur leur commune, le maire de Grasse est « prêt à assumer ses responsabilités dans cet effort national »insiste-t-il. Le président Emmanuel Macron avait, en 2017, exprimé sa volonté d’ouvrir 15 000 places de prison supplémentaires dans le pays. En vain : seules 4.500 places ont été créées et l’objectif ne sera pas atteint, a reconnu le mois dernier le garde des Sceaux démissionnaire, Didier Migaud. Le ministre de la Justice a alors évoqué « difficultés foncières » et «opposition des élus».
Un « consensus politique » local
Ce qui n’est pas le cas de Grasse, selon Jérôme Viaud. En 2021, ce projet a même “fait l’objet d’un large consensus politique”rappelle-t-il en évoquant une lettre cosignée par Charles-Ange Ginésy, le président du conseil départemental, Christian Estrosi, le maire de Nice et Éric Ciotti, député niçois, peu habitués à se faire des politesses. « Au vu de ces éléments, on ne peut que déplorer l’absence de prise de décision sur cette question centrale »a alors souligné l’édile de Grasse.
“J’espère que je serai entendu et que l’Etat prendra cette main tendue d’une collectivité où, souvent, on accuse les élus locaux en disant qu’il n’y a pas de projet qui sort parce que personne n’est d’accord”a martelé Jérôme Viaud, également président de l’association des maires des Alpes-Maritimes, dans la presse locale. « Tout a été étudié sur la possibilité de droits fonciersa-t-il précisé. Quand vous regardez une carte satellite, au-dessus de la maison d’arrêt, tout le côté droit est disponible pour cela. »
Selon lui, cette extension résoudrait le problème du manque de places carcérales dans les Alpes-Maritimes, alors que la prison de Nice est aussi l’une des plus surpeuplées de France (plus de 500 détenus pour 309 places) et de l’insalubrité des prisons. questions d’établissement. Le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli, avait indiqué un taux d’occupation de 192% dans le quartier des hommes.
Moyens supplémentaires
Néanmoins, derrière cette proposition, le maire de Grasse exige «des garanties fortes de l’Etat». Comprenez, des ressources supplémentaires pour votre communauté. Il demande d’abord une réévaluation du montant de la dotation globale de fonctionnement puisqu’il juge que sa ville « supporte des charges de centralité importantes » avec un tribunal judiciaire, une sous-préfecture et un centre hospitalier. “Cette réalité n’est pas suffisamment reconnue”pense l’élu, qui réclame de nouveaux magistrats et policiers.
« La question du renforcement de nos capacités pénitentiaires est essentielle pour permettre une réponse pénale forte à la hauteur des enjeux »summarizes Jérôme Viaud. «Je salue les propos responsables du maire de Grasse»a réagi Christian Estrosi sur son compte X. « Cela fait des années que je propose des sites et des solutions qui ne conviennent jamais. Nous créons l’impunité »a ajouté le maire de la capitale azuréenne. A Nice, la construction d’un nouveau centre de rétention administrative est également un enjeu au moment où les places manquent et où huit personnes ont réussi à s’évader début décembre.
Problème de partition
« On ne peut pas être contre une prolongation, mais pas sous n’importe quelles conditions »prévient Laurent Marino, représentant du syndicat des détenus Force ouvrière dans les Alpes-Maritimes. Pour lui, il faudrait « Régler d’abord le problème à Nice » car un agrandissement de la maison d’arrêt de Grasse entraînerait davantage d’extractions judiciaires. « Pour déplacer les détenus, il faut du personnel et nous souffrons d’un manque »s’inquiète le syndicaliste, rappelant l’attaque en mai d’une camionnette à Incarville, avec deux agents tués par un commando armé pendant le convoi.
En 2018, des détenus ont également réussi à détruire des cloisons au sein de la prison de Grasse pour lutter. L’incident s’est répété quatre fois… Des travaux devaient être effectués cette année mais “ça n’a pas progressé”soupire Laurent Marino. “C’est bien de proposer mais peut-être devrions-nous d’abord résoudre les problèmes non résolus”continue-t-il.
La population carcérale a continué d’augmenter en France en 2024 selon les dernières données de la Chancellerie. Avec près de 79 000 détenus recensés pour seulement 62 000 places, la densité carcérale moyenne s’élève à 127,3 %.