« L’ouverture à ceux qui ne professent pas la foi chrétienne est pour moi essentielle. » Le Père Dominique Fontaine, décédé mercredi 4 décembre à l’âge de 73 ans, a exprimé par ces mots l’essentiel de sa pensée et de son action de prêtre de la Mission de France. “Il cherchait de nouvelles façons de trouver Dieu et il disait que pour cela, il fallait revenir à la vie de Jésus telle qu’elle est rapportée dans les Évangiles”témoigne Mgr Hervé Giraud, prélat de la Mission de France et évêque de Viviers (Ardèche).
Née le 2 août 1951 à Dombasle, en Meurthe-et-Moselle, Dominique Fontaine est l’aînée de cinq enfants. Il étudie au petit séminaire, puis entre au séminaire de Saint-Dié, dans les Vosges, où il suit le premier cycle. Il entreprend des études d’économie et s’intéresse, avec d’autres chrétiens, à la question du marxisme.
En 1974, il découvre la Mission française, où il entre au séminaire, avant d’être ordonné prêtre le 21 juin 1980. « La Mission de France aura été toute sa vie »assure Mgr Giraud. Tout en poursuivant des études de théologie à l’Institut catholique de Paris, Dominique Fontaine a travaillé dans les Hauts-de-Seine comme tourneur, livreur et manutentionnaire. Il effectue également une mission auprès des Jeunes Ouvriers Chrétiens, ainsi que du catéchisme.
En 1991, il est nommé à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, d’abord pour la pastorale des jeunes, puis pour l’ensemble du secteur pastoral. Il y travaille en étroite collaboration avec la municipalité. Il coordonne le spectacle Bouche bée au « Jour du Seigneur » jusqu’en 2004, puis sera curé du secteur Saint-Fons-Feyzin, au sud de Lyon. A cette époque, il collabore avec plusieurs journaux, notamment Panoramaun magazine mensuel de spiritualité édité par Bayard (éditeur de La Croix). Il répond aux questions des lecteurs sur la foi chrétienne avec beaucoup de simplicité et de profondeur.
Un prêtre dévoué
En 2006, il devient vicaire général de la Mission de France, pour un mandat de six ans. Il assume ensuite le rôle de curé du Centre Missionnaire de Bussy-Saint-Georges, en Seine-et-Marne. Pendant six ans, il fut également aumônier général du Secours catholique.
A Bussy, il fonde avec d’autres l’Esplanade des religions et des cultures, qui regroupe, à quelques centaines de mètres de l’église Notre-Dame-du-Val, six autres édifices religieux : une pagode bouddhiste chinoise, la plus grande d’Europe, une Pagode laotienne, mosquée, synagogue, mandir hindou et église orthodoxe. « Découvrir la religion des autres, dans l’amitié, nous oblige à approfondir notre propre religion. Cela nous donne le sentiment que nous sommes frères et sœurs les uns des autres.testified Dominique Fontaine on January 28, 2020 for “Le jour du Seigneur”.
« Dominique était pour moi une grande figure spirituelle, dit Mgr Giraud. Un homme qui a su recevoir l’Évangile de et avec les incroyants. »
La mort du Père Fontaine a provoqué la “stupeur” dans son entourage. Le lundi précédant sa mort, il était dans la voiture avec Mgr Giraud, discutant de la prière de Charles de Foucauld,“Je suis prêt à tout, j’accepte tout”. Mardi soir, juste avant sa mort, il a prié ses complaisances avec les autres prêtres de sa paroisse. “Ils ont chanté le«Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur partir en paix selon ta parole.» rapporte avec émotion l’évêque de Viviers. Une chanson qui sera reprise lors de ses obsèques, mercredi 11 décembre à 14h30, à Notre-Dame-du-Val à Bussy-Saint-Georges.
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