Le 26 juillet, 24,4 millions de téléspectateurs ont suivi la cérémonie des Jeux Olympiques. Une grande fête populaire orchestrée par le réalisateur Thomas Jolly, écrite avec l’historien Patrick Boucheron, la romancière Leïla Slimani, la scénariste Fanny Herrero et le dramaturge Damien Gabriac. Malgré la pluie et les larmes de Thomas Jolly, l’événement fut une réussite artistique mais aussi politique. Hommage à l’histoire, aux monuments de Paris et à la représentation de la France dans toute sa diversité.
Né en 1982, Thomas Jolly a grandi à La Rue-Saint-Pierre, un village de Seine-Maritime. A l’âge de 11 ans, il intègre la compagnie du Théâtre des Enfants, dans la banlieue de Rouen. Formé à l’école du Théâtre national de Bretagne à Rennes, il fonde en 2006 sa compagnie Piccola Familia avec laquelle il met en scène Marivaux et Sacha Guitry. En 2010, il se lance dans l’aventure Shakespeare avec « Henry VI », un marathon théâtral de dix-huit heures, puis « Richard III ». Directeur de théâtre et d’opéra, il lui a été demandé en 2019 de recréer « Starmania », la comédie musicale de Luc Plamondon et Michel Berger.
La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques a mêlé culture populaire française et culture littéraire. Quelle vision souhaitiez-vous mettre en avant lors de cet événement ?
Dans mon travail de réalisateur, j’ai toujours défendu le fait de ne pas hiérarchiser les objets culturels. Je viens d’un petit village, d’une famille qui n’allait pas au théâtre ni à l’opéra, qui regardait beaucoup la télévision. C’est mon bagage culturel. J’adore les jeux vidéo et le cinéma, donc je choisis partout. Nous ne sommes plus à l’époque Malraux, avec l’idée de grandes œuvres qui éclairent.
Tout objet culturel est éclairant à partir du moment où il nous parle et nous concerne. Lors de cette cérémonie, mon travail consistait à ne laisser personne de côté. La France est riche, diversifiée, et on peut faire des rencontres entre genres, de l’opéra avec le métal, de la Garde Républicaine avec Aya Nakamura. Le personnage masqué, fil conducteur de la cérémonie, s’inspire à la fois de « Assassins Creed », mon jeu vidéo préféré, de gens qui pratiquent le parkour, mais aussi de Belphégor, du Masque de Fer, de Fantômas ou de Fantômette…
Comment représenter un pays sans trop diviser ?